On ne savait pas du tout à quoi s'attendre pour ce Secret Wars mais je pense que peu de monde s'attendait à ce que nous propose Jonathan Hickman depuis 4 numéros (le premier étant clairement ce que l'on pouvait imaginer et ce qui était annoncé). C'est l'event estival annuel de Marvel, oui, mais c'est surtout la prolongation et l’apothéose des runs majeurs de Jonathan Hickman sur Fantastic Four, Ultimates et Avengers (Et quelque part la conclusion de son travail chez Marvel #tristesse). A l'image de ce qu'il avait fait sur l'excellent Infinity, qui était déjà indissociable de ses séries Avengers, Secret Wars prend tout son sens et livre toute sa richesse lorsque l'on a suivi les runs précédents d'Hickman. L'histoire peut largement être suivie et aimée sans ça mais elle manquera clairement de saveur. L'intérêt principal de Secret Wars est de se rendre compte que tout a été construit depuis le début pour en arriver là. Comprendre que tout a été construit autour du personnage de Doom depuis Fantastic Four et que Reed Richards est SON personnage clé dans toutes ses histoires. Se rappeler que l'une des premières phrases de ce cinquième numéro et aussi la phrase d'ouverture de la série Avengers. On ne peut être qu'impressionné et se sentir privilégié en tant que lecteur d'avoir suivi un tel travail. Le cœur de ce numéro cinq est clairement la conversation entre Doom et The Molecular Man, qui permet au scénariste de revenir sur la création de cet univers et les évènements que l'on avait en partie vus durant la saga « Time Runs Out », en y apportant quelques éléments de réponse bienvenus. C'est par excellence le numéro pivot d'un event, qui sert de transition et met les cartes sur la table avant d'attaquer la fin de l'histoire. Et dans ce sens, il fait son boulot et toujours très bien écrit. Comme je le disais au début, ce n'est pas ce à quoi l'on pouvait s'attendre car Hickman a fait le choix d'un casting très restreint avec un rythme assez lent. Et c'est justement parce que Secret Wars n'est pas un event classique qui touche tout l'univers Marvel mais simplement, à mon sens, le théâtre de l'affrontement ultime entre Reed et Doom. Et on ne peut qu'apprécier la constance et la continuité des thèmes abordés par Hickman. Ce numéro plus posé permet à Esad Ribic de se concentrer sur les personnages et de les approfondir un peu, ce qu'il fait à merveille. On regrettera cependant toujours que certains arrière-plans soient vraiment trop sommaires ou carrément trop vides.
Après un premier numéro qui n'avait rien à faire là, après les numéros 2 et 3 passés à nous montrer ce nouveau monde et après un numéro 4 qui semblait enfin lancer l'event avec le retour des personnages de l'univers 616, voilà qu'on repart dans une discussion sans fin. Hickman n'est au final peut être pas pour les events qu'on veut explosif et où on sent le danger. Là rien, on a une longue conversation entre Doom et Molecule Man. Certes, ça nous apprend des choses, mais il reste trois numéros pour finir un event qui a au final à peine démarré. Heureusement que Valeria est là et fait quelque chose sinon on sombrait dans l'ennui total. Et pour combler le tout, cet épisode sort un mois et demi après le précédent, et on se demande bien pourquoi, la moitié du numéro étant les silhouettes de Doom et Molecule Man sur fond blanc. A mon avis, n'attendez pas le prochain numéro pour début septembre comme c'est prévu.
Après une première moitié déroutante dont la qualité était en dent de scie, la seconde partie de Secret Wars démarre par un numéro plutôt ennuyeux. L'histoire semble stagner et pour ne rien arranger, Esad Ribic donne parfois l'impression d'être à bout de souffle. De nombreuses planches ne sont pas à son niveau habituel, et ni l'encrage ni la colorisation ne viennent sauver cela. On pourrait même dire que les couleurs sont par le moment mal choisies. Il est quand même important de s'attarder sur le scénario de Jonathan Hickman, qui est supposé nous offrir avec cet event le Chant du Cygne de son run sur la franchise Avengers. Le coeur de ce numéro est bien sûr la discussion entre Doom et Owen Reece... C'est malheureusement une tannée de la suivre. Hickman a de bonnes idées, mais il les plombe avec des dialogues qui s'éternisent e longueur et qui ne sont pas écrits pour passionner le lecteur. Il lui reste trois numéros pour conclure son histoire... Et on se demande bien ce qu'il va nous proposer ! En effet, un des trois numéros sera nécessairement composé uniquement d'action, à voir donc si les deux autres seront correctement négociés.
La disparition du shériff Strange met à mal la stabilité du Battleworld du Dieu Fatalis. Celui qui dirigeait l'action de la garde des Thors n'est plus suite à sa traîtrise envers son Dieu. Les rescapés des anciens mondes (Classique et Ultimate) ont été disséminés par Stephen Strange dans un dernier acte de sacrifice. Chaque membre de cet univers disparu sème le doute et les graines de la révolte chez les divers dirigeants. Fatalis s'en remet alors à l'autre surhomme qui l'a aidé à fonder ce nouveau monde, l'Homme -Molécule quand tout s'est effondré. Ce dernier est tenu au secret en le faisant passer pour mort. Au sein même de la propre "famille" de Fatalis, le doute et le questionnement sont présents. La jeune Valéria mène sa propre enquête sur les étrangers du Battleworld, sur la mort de Strange et sur ce que cache son "père". Les pièces se mettent en mouvement petit à petit dans le Battelworld. L'intrigue de Hickman se développe toujours bien servie par les belles planches de Esad Ribic.
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