En cette belle année 2013 qui commence, alors que nous avons survécu à l’Apocalypse de fin 2012, il est temps de voir les choses en grand ! Et c’est avec grand plaisir que je vous annonce que la rubrique va légèrement changer ! Précédemment, le but était de vous faire découvrir ou redécouvrir de grandes histoires ayant marqué l’histoire des comics. Et bien en 2013, grâce à l’aide de notre nouveau partenaire, la
librairie Apo(k)lyps, je vous proposerai de nous attarder également dans des recoins égarés du monde des comics. La rubrique abordera donc désormais, en plus des grandes sagas, des comics que la plupart d’entre vous n’ont sûrement jamais vu ni même touchés. Bien entendu, chaque numéro sera l’occasion de passer en revue un mouvement culturel ou évènement particulier ayant un écho dans le monde des super-héros. En gros, les découvertes, c’est par ici !
Et aujourd’hui, c’est une belle découverte que je vous propose… un numéro tiré d’une série très second degré, typique des années 80 : le
#27 de
The Thing !
Oui, vous ne rêvez pas ! Votre «
Ever-luvin Thing » favori a bien eu une série régulière solo ! Celle-ci est parue de
juillet 1983 à juin 1986, pour un total de 36 numéros, et autant d’aventures hautes en couleurs. C’est une série très sympathique car des coins les plus reclus de Yancy Street, à la planète du
Beyonder, elle nous emmène dans des environnements vraiment très variés, et met ainsi ce personnage au contact de nombreux autres très différents les uns des autres.
De manière légitime, vous vous demandez sans doute déjà « Pourquoi le numéro 27 plutôt qu’un autre ? », et bien je vous réponds « Regardez-moi cette couverture ! »
Cette dernière m’a instantanément attiré l’œil de par la présence du
Marauder, un mystérieux biker qui semble être un super vilain. Il faut ajouter à cela le «
Thing vs the Thunderiders » qui prend une large part de la couverture, j’ai trouvé ce nom de gang tellement génial que cela m’a donné envie d’ouvrir ce comics… et bien m’en a pris car cela me permettra plus tard de vous parler d’un phénomène assez exceptionnel dans le petit monde des comics.
Le scénario développé dans ce chapitre est très simple mais plein d’humour.
Thing se fait renverser par une bande de motards, les
Thunderiders. La femme du groupe attire instantanément son attention puisqu’elle lui rappelle
Tarianna, une femme dont il est tombé amoureux pendant les
Guerres Secrètes (aka le
Battle Royale des années 80 organisé par le Beyonder, un gros méchant pas beau de l’univers cosmique), mais qui se prénomme en réalité
Sharon Ventura.
Afin d’être plus proche d’elle, et suivant ainsi les conseils de son ami
Vance, il va donc auditionner pour intégrer l’équipe. Son rival se prénomme
Richie « Champ » Champoulion. Bien entendu, je vous laisse imaginer l’issue de l’audition par vous-même (c’est assez drôle à voir et à lire).
Ensuite, échaudé par son échec,
Champ retourne affronter
Thing, sous une différente apparence : celle du
Marauder, l’avatar des
Thunderiders. Je ne vous en révélerai pas plus mais cette transformation est au final très étonnante et nous plonge en plein mystère.
Parlons maintenant un petit peu de
The Thing, une série assez typique de son époque et qui a eu un beau petit succès puisqu’elle a tout de même duré trois ans, et marqué une parenthèse très importante dans la vie de
Ben Grimm. Cette série solo a une vraie légitimité puisque suite à
Secret Wars,
Thing décide de rester sur une planète extraterrestre sur laquelle il lui est possible de contrôler sa transformation entre forme humaine et rocheuse. De retour sur terre, il découvre qu’
Alicia Masters, sa petite amie sculptrice aveugle de l’époque est « sentimentalement engagée » avec son coéquipier
Johnny Storm. Fou de rage, il quitte les
Fantastic Four, et rejoindra plus tard les
West Coast Avengers, et c’est justement durant cette époque qu’ont lieu les événements relatés dans la série
The Thing. La légitimité scénaristique de cette dernière est donc totale car elle s’intègre parfaitement dans la continuité, et suite à sa séparation d'avec les
Fantastic Four, il est logique de suivre les aventures solo de ce héros haut en couleurs.
Mais elle a également beaucoup de sens au niveau éditorial. En effet,
Thing fait figure de « fan favorite », je ne connais par exemple personne qui déteste ce personnage, au pire on le supporte, mais beaucoup le trouve très sympathique. Si l’on retourne en arrière, plus précisément dans les années 60, le duo
Thing / Human Torch fonctionnait à merveille dans l’anthologie
Strange Tales et a vraiment fait les beaux jours de la série à cette époque.
Un peu plus tard, plus précisément de 1974 à 1983,
Marvel ont lancé la série
Marvel Two-in-One, avec dans le rôle-titre
The Thing qui était épaulé dans chaque aventure par un autre personnage de l’univers Marvel, le plus souvent un héros soit sombre, soit très coloré.
Cette série a servi de véritable rampe de lancement à pas mal de créations Marvel encore peu connues, qui ont totalement profité de l’exposition au public offerte par Thing. Cette série qui fut un vrai succès a été annulée après une centaine de numéros pour faire place au saint graal : une série solo pour le personnage !
Cette dernière a donc une légitimité scénaristique naturelle et il était vraiment temps de laisser ce héros voler de ses propres ailes. Fort heureusement, les moyens ont été mis pour ce succès puisqu’elle est portée dans un premier temps par un certain
John Byrne accompagné de
Ron Wilson, puis par la suite par
Mike Carlin et
Paul Neary, deux équipes d’un niveau plutôt bon pour l’époque.
Elle n’a duré « que » trois ans mais reste tout de même un succès car a grandement contribué à approfondir l’univers propre à ce personnage qui ne vivait jusque-là que comme membre des
Fantastic Four ou au contact d’autres héros qu’il mettait sous les feux des projecteurs. Dans les premiers numéros,
Byrne approfondit l’enfance de Ben du côté de
Yancy Street, au cœur d’un quartier défavorisé de Manhattan. Dans la série sera également approfondi le passé de lutteur professionnel de ce dernier. Une bonne partie de la série découle également du crossover
Secret Wars puisque
Thing fait le choix de rester sur la planète du
Beyonder suite aux évènements y prenant place, ainsi un tiers de la série se déroulera sur cette planète.
Bref, comme vous pouvez le voir, c’est une série qui nous fait vraiment voyager et de nombreux milieux différents y sont traités, que ce soit le quartier défavorisé autour de Yancy Street, ou le monde du catch. A cela, je me permets d’ajouter l’argument sympathie, qui fait partie des qualités intrinsèques du personnage. Par conséquent, cette série est très divertissante ! On y voit une galerie d’ennemis tous plus originaux les uns que les autres. Elle a également servi de tremplin à certains personnages, c’est notamment flagrant dans ce numéro #27, avec la présence de
Sharon Ventura, qui quitte l’équipe des
Thunderiders, avant de revenir quelques numéros plus tard… sous l’identité de
Ms Marvel !
Je ne doute pas qu’à la lecture du rapide résumé du numéro, une question à dû vous tarauder l’esprit, si si, vous devez à coup sûr vous demander qui sont ces
Thunderiders ??! Cette équipe s’appelait originellement
Team America, elle fût créée par
J.M. DeMatteis et
Mike Zeck, pour une première apparition dans
Captain America #269 de Mai 1982. Encore plus fort, ils ont même eu une série de comics rien qu’à eux ! Si j’insiste sur ce point, c’est par rapport au statut de cette équipe.
En effet, il est très commun que nos comics préférés aient donné lieu à moult produits dérivés : série animée, jouets, films, … Nous pouvons par exemple citer des héros tels que
Batman,
Superman,
Spider-man ou les
X-men qui ont fait les beaux jours de chaînes de télé jeunesse, mais également le bonheur de milliers d’enfants sous forme de figurines. Mais là où
Team America est bien particulière, c’est que c’est une ligne de jouet qui a ensuite été déclinée sous forme de comic book !!
Ideal Toys ont lancé dans les années 70 une ligne de jouets intitulée Evil Knievel, ligne ayant connu un certain succès outre Atlantique vers la fin de la décennie. Arriva un jour où les enfants n’aimaient plus tellement jouer avec ces jouets, qui sont donc devenu démodés. Mais Ideal ont eu l’idée de conserver les moules et de les réutiliser pour une seconde ligne, intitulée Team America, ligne au final ayant un design pas tant éloigné que ça d’Evil Knievel. Et pour supporter cette ligne, ils se sont donc associés avec Marvel Comics qui a dépêché pour l’occasion l’une de ses valeurs montantes : J.M. DeMatteis.
Malheureusement, la sauce ne prend pas et la série ne durera que 9 numéros, chose logique puisque les ventes n’ont clairement pas suivi. Pour rappel, dans les années 80, les comics se vendent à la pelle malgré quelques affaires défrayant la chronique, et c’est un business encore fleurissant. Il est donc très difficile de percer sur la durée car les annulations dues à des ventes pas à la hauteur sont d’autant plus rapides, comme le montre le nombre de séries éphémères de cette époque. C’est la dure loi du marché, lorsque la demande est forte, les exigences en terme de vente le sont tout autant et cette équipe en a fait les frais.
Si l’on se penche d’un peu plus près sur cette série, son annulation n’est en fait pas si étonnante. Le design des héros est franchement moyen. Les 5 motards de la bande ont un costume identique décliné sous 5 duos de couleurs différents. Parmi ces 5, aucun ne provoque particulièrement de phénomène d’identification et je pense que les lecteurs de l’époque ont dû se sentir très externes à tout ça. Et puis franchement… quelle idée ?! Des mutants à moto pouvant prendre la forme d’un seul et unique motard plus puissant qu’eux, j’ai rarement lu plus tiré par les cheveux. Ce qui est encore plus étonnant c’est qu’ils auraient pu faire partie des X-men. Bref, c’est sur ce concept totalement bancal que reposait une série régulière, et je pense qu’il aurait été très surprenant qu’elle connaisse une issue différente. Je vous propose néanmoins de découvrir ci-dessous la couverture du #9 qui nous montre que ces héros sont loin d'être restés dans leur coin.
Aujourd’hui, même si une série solo pour The Thing n’est pas du tout à l’ordre du jour, le personnage conserve une fanbase assez forte et son statut de « fan favorite » a fait de lui non seulement un membre stable des Fantastic Four, mais également des Avengers ! Avec l’arrivée probable d’un reboot au cinéma de la saga Fantastic Four, il n’est pas improbable que notre bon vieux « Ever-luvin Thing » finisse de nouveau sous les feux des projecteurs… là où est sa place !
Pour retrouver
The Thing #27 et quelques autres numéros de la série, ainsi qu’à peu près tout ce qu’il vous faut si vous êtes fan de comics, n'hésitez pas à faire un tour à la
librairie Apo(k)lyps !
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