Nouvel arrivé sur le marché des comics, Bliss Comics a la lourde tâche de ramener l’univers Valiant en France après la mise au placard de la licence par Panini Comics. Pour cela, l’éditeur a choisi de publier un bon point d’entrée : The Valiant. Ecrit par un Jeff Lemire à la renommée croissante et Matt Kindt, auteur très prolifique chez l'éditeur, le titre nous narre la confrontation entre la Géomancienne, protégée par le Guerrier Eternel, et l’Ennemi Immortel.

Le tome s’ouvre avec plusieurs scènes montrant qu’un conflit entre le Guerrier Eternel et l’Ennemi Immortel ne date pas d’aujourd’hui, et surtout le Géomancien en poste meurt à chaque reprise. On arrive ensuite dans le présent avec la nouvelle Géomancienne qui a une conversation avec Armstrong (le frère du Guerrier Eternel). La présence de l’ennemi ne se fait pas attendre, ce qui n’est pas plus mal pour une série de quatre numéro. Cela n’empêche pas les auteurs de prendre quelques pages pour présenter les protagonistes : Kay (la Géomancienne), Gilad (le Guerrier Eternel) mais aussi Bloodshot qui aura une part importante dans l’histoire.

On pourrait craindre que faire un événement sur seulement quatre numéros pourrait conduire à quelques facilités, mais il n’en ait rien. Les interactions n’ont pas l’air forcées, on trouve même le temps de faire intervenir d’autres personnages comme Ninjak ou des membres de Unity. Bloodshot est un personnage important de cet série, notamment parce qu’il y aura des conséquences à ce qu’il se passe dans le tome (dans la série Bloodshot Reborn). Si au début on peut douter de son utilité, il est rapidement intégré dans l’histoire de Kay et surtout les interactions entre les deux personnages sont bien écrites. Les auteurs placent quelques éléments comme une arme pour détruire l’Ennemi mais on est surpris par les derniers retournements de situation auxquels on ne s’attend pas. La menace de l’Ennemi Immortel est telle que le Guerrier Eternel décide de réunir le plus grand nombre de héros possible afin d’avoir une chance de victoire. Quand on voit la puissance déployée, on se dit que l’ennemi n’a aucune chance. Et pourtant, il arrive à se défendre largement, en faisant une menace de haut niveau.

La partie graphique est assurée par Paolo Rivera qui fait du très bon travail, surtout sur les personnages qui ont vraiment des expressions très détaillée. Les décors sont un peu moins bons, surtout les détails dans le centre commercial qui sont peu présents, peut-être pour tenir les délais. Jeff Lemire fait aussi une petite apparition graphique, colorisée par Matt Kindt, dans le deuxième numéro. La raison de ce changement graphique est incorporée à l’histoire et a une justification. Par contre, le style dénote complètement avec celui de Rivera.

Au niveau des bonus, on retrouve ceux de l’édition américaine, à savoir plusieurs pages commentée par un des auteurs, par l’artiste ou par le lettreur. On voit aussi l’évolution des planches de l’esquisse à la colorisation en passant par le crayonné et l’encrage. On a aussi quelques couvertures variantes. Bliss propose une édition cartonnée avec de l’éditorial, des bonus pour seulement 10€. Par contre, on pourra tiquer sur les coquilles présentes sur la quatrième de couverture.