Cette semaine encore, Inhumanity prend ses quartiers dans le Zap'Marvel mais dans une proportion bien plus raisonnable. Du côté des publications plus classiques, pas de grosse bourde à déplorer mais certaines séries ont du mal à se relancer après des événements récents plutôt forts.

N'oubliez pas que DavIds s'occupe toujours du Zap'DC et que la Distinguée Concurrence continue de nous abreuver en tie-ins en tous genres.

Gare à toi si tu loupes ça !

Daredevil #34 (4,5/5)

Mark Waid entame ici son grand final et autant dire qu’il tient à conclure cette série lancée en 2011 en bonne et due forme. Après une histoire au pays de l’étrange durant laquelle Matt a récupéré quelques pages clés du Darkhold, le livre quasi-biblique des Sons of the Serpent, il va en faire ici l’utilisation afin de mettre son plan en marche.

Dans un premier temps, il consulte forcément le spécialiste en magie de l’univers Marvel, le Dr Strange, et Waid gère très bien cette discussion. On retrouve le personnage avec plaisir et le fait que même Strange n’ose prononcer le nom du Serpent original, rend la suite du plan de Murdock encore plus passionnante.
Il fera bien entendu appel à Kirsten pour l’aider dans sa tâche et alors que son plan démarre, son discours autant que celui de Kirsten sont un petit régal à lire et font vraiment frissonner le lecteur dans l’attente de ce qui se prépare. Jester, qui lui aura pourtant donné bien du fil à retordre, tombe plutôt facilement et on sent Matt déterminé à éradiquer de la ville la menace constituée par cette secte.

C’est Javier Rodriguez qui s’occupe des dessins de ce numéro et on le sent très en forme, même si Chris Samnee a un style vraiment personnel et qui fonctionne parfaitement sur la série, Rodriguez remplit parfaitement sa mission avec de très bons dessins et une colorisation qui tranche radicalement avec les très sombres derniers numéros. Il nous fait vraiment ressentir du plaisir à accompagner une dernière fois Murdock dans New York avant son déménagement.



Superior Spider-Man Team-Up #8 (4/5)

Christopher Yost continue d’étonner sur cette série secondaire de l’univers Spider-Man . En effet, il est parvenu à faire de cette simple série team-up quelque chose d’agréable et que l’on retrouve avec un grand plaisir entre deux numéros de Superior Spider-Man . A la différence des séries habituelles du genre, il tire complètement partie de la continuité de l’univers Spider-Man , mais même de l’univers Marvel tout entier, et c’est justement cela qui rend cette série attachante. Les séries Team-Up manquent habituellement d’enjeu, mais dans ce cas, même si l’on sait qu’elle n’aura pas d’impact à l’échelle globale de l’univers Marvel, les histoires qu’elles racontent y sont totalement intégrées. Suite aux événements récents de la série et à la perte de contrôle de ses Superior Six, Spider-Man est en plein doute et c’est passionnant devoir cette facette moins sûre de lui, il se réfrène même dans sa grandiloquence habituelle lorsqu’il parle avec les ennemis qu’il combat. Le plonger au milieu de cette lutte entre Namor et le Wakanda est forcément intéressant vu le regard qu’il a sur ce conflit, auquel il est absolument extérieur.
Être au contact de Namor, un personnage arrogant même lorsqu’il est au plus bas, lui permet de se rendre compte de sa valeur et entre le début et la fin du numéro. On a l’impression que le personnage a vraiment fait du chemin au niveau de son état d’esprit.

Bref, à ça il faut ajouter les dessins d’un Will Sliney plutôt en forme, mettant très bien en scène le personnage dans une Big Apple nocturne, lui donnant parfois des faux airs de Chevalier Noir .
Un très bon numéro d’une série qui a su se créer sa place.

Euh... C'est presque ça !

Deadpool #21 (3,5/5)

Un numéro plutôt surprenant, nous reprenons l’histoire là où nous l’avions laissé avant The Good, The Bad & The Ugly et cette fois, Deadpool sera opposé au SHIELD, qui refuse de le payer pour ses services rendus lors du retour à la vie des Présidents des Etats-Unis morts.

Posehn et Duggan poursuivent cependant dans une optique à mi-chemin entre l’arc précédent, et les débuts complètement fous du début de la série. Les gags se font bien moins nombreux, l’histoire est plutôt sérieuse mais les deux scénaristes n’oublient pas d’y injecter du comique de situation franchement bienvenu. L’équilibre est en tout cas plutôt bon, et l’histoire se mettant en marche avec ce numéro est plutôt prometteuse. Mieux, ils parviennent même à nous surprendre avec le cliffhanger de fin que l’on aurait pourtant dû voir dès la couverture (absolument sublime et de Mark Brooks au passage).

Le seul petit défaut du numéro reste le retour de Mike Hawthorne qui, même s’il n’est pas mauvais dessinateur, manque de style personnel. Il faut dire qu’il est difficile de passer derrière quelqu’un comme Declan Shalvey ou surtout Tony Moore au lancement de la série, et il ne s’en sort pas forcément très bien. Son problème est qu’il a un style plutôt irrégulier, ses décors extérieurs font souvent plutôt cheaps et ses scènes de combat pas toujours terrible.

Ce numéro reste cependant plutôt satisfaisant grâce à la très bonne histoire qui s’amorce.



All-New X-Men #20 (3/5)

Ce numéro est sympathique mais pas très bien construit. La scène durant laquelle X-23 prend conscience d’où elle se trouve et la discussion avec Scott qui a suivi sont plutôt bien menées. C’était de toute manière un passage nécessaire pour correctement introduire le personnage dans la série, et Brian Bendis excelle toujours lors de ces occasions.

Le gros problème est qu’une fois cette scène terminée, nous retrouvons les Purifiers en train de discuter… et surtout les mutants déjà sur place pour tenter de les vaincre ! Aucune transition particulière à part un signalement de nouveau lieu, le passage de l’un à l’autre est donc poussif au possible et surtout incompréhensible. Reste que de la bonne baston nous attend, avec un brandon Peterson qui se débrouille plutôt pas mal au dessin, mais qui reste loin d’un Stuart Immonen à l’heure actuelle. En fait, nous avons l’impression d’avoir deux histoires totalement différentes qui s’enchaînent sans que l’on nous donne une raison particulière, un peu à la manière d’une anthologie. Cet élément est donc très gênant et fait que l’on supporte mal cette seconde partie qui semble être là parce que Mahmud Asrar n’avait pas encore dessiné assez de pages pour la série.

L’épisode est donc sympathique mais plutôt décevant par rapport au reste de la série à cause du désarroi qu’amène ce changement abrupte en plein milieu de numéro.



Young Avengers #14 (2,5/5)

Ce premier numéro d’un rapide arc en deux parties intitulé After Party donne vraiment l’impression d’être une pièce ajoutée au dernier moment. Comme si les auteurs, dans leur souhait de faire une vraie série d’ados, s’étaient dit qu’on ne pouvait pas finir une saison sans une sorte de bal de promo. Au final, on sait d’avance qu’il ne s’y passera pas grand-chose, et surtout comme on sait que les aventures de ces jeunes ne s’arrêteront pas là, il n’y a pas vraiment à s’inquiéter pour eux. Ce genre d’histoire aurait pu être utilisé pour mettre en place ce qui arrivera par la suite, mais ce n’est franchement pas l’impression que laisse cet avant dernier numéro. On fait un dernier petit tour du propriétaire, on montre où en sont rendus les personnages que l’on suit depuis maintenant un peu plus d’un an, mais absolument rien de plus. Nous avons en plus le droit à un collectif de dessinateurs, et le changement de style est un petit peu dérangeant tant le style de Jamie McKelvie fait partie de la série.

Bref, une vraie volonté d’apporter une conclusion à la série pour ne pas rendre triste ses lecteurs, mais l’absence de réel enjeu est gênante, et même si on suivre ce bal de fin d’année avec plaisir, on regrette la qualité et le rythme des précédents numéros.

Cette semaine dans Inhumanity

Avengers Assemble #22 (3,5/5)

Un numéro plutôt sympathique par rapport à la qualité des récents tie-ins à inhumanity. Nous sommes ici au milieu d’un arc en trois numéros qui voit Spider-Girl demander de l’aide aux Avengers afin de retrouver un homme encoconné. Le trio Spider-Girl / Spider-Woman / Black Widow fonctionne toujours aussi bien et Kelly Sue DeConnick, même si elle ne nous fournit pas une histoire extraordinaire, fait un travail de bonne facture. L’histoire se suit avec plaisir, on apprécie notamment le fait qu’elle utilise les personnages de manière un petit peu humoristique. Que ce soit Bruce Banner ou Spider-Woman et ses phéromones, les situations qui en découlent sont franchement sympathiques. Nous sommes donc en présence d’une histoire qui ne fera pas grand-chose à l’univers LMarvel de manière générale, mais qui est suffisamment divertissante pour être appréciée.

Cette histoire donne également sa chance à Matteo Buffagni, un dessinateur relativement peu connu, qui est ici aidé par Paco Diaz que l’on commence à bien connaître. Les deux ont des styles qui fonctionnent bien ensemble, si bien que l’on a l’impression qu’une seule personne a dessiné le numéro. Cet arc permet à Buffagni de se mettre en avant, espérons donc pour lui que suite à ce travail, Marvel lui renouvellera sa confiance pour une histoire un peu plus importante.

Pour conclure, comme depuis le lancement d’Infinity, on se rend compte que la série s’en sort plutôt pas mal lors des événements, même si ce qu’elle propose n’a jamais d’impact réel sur les histoires au sens général. Cette série permet à DeConnick d’affiner son style et à de jeunes dessinateurs de faire leur preuve, et cela semble pour le moment plutôt bien fonctionner.



Indestructible Hulk #17.INH (4/5)

Nous retrouvons enfin tout ce que nous aimons dans une série centrée sur Bruce Banner et son alter ego verdâtre. En effet, ce numéro tie-in à Inhumanity est l’occasion de croiser trois autres grands scientifiques de l’univers Marvel : Tony Stark, Hank McCoy et Hank Pym. Et franchement, c’est assez intéressant de suivre les discussions entre ces personnages, qui ont tous des expertises différentes, mais également un ego plutôt imposant. C’est en particulier vrai pour celui de Tony qui est tout simplement surdimensionné et qui donnera une fois de plus lieu à une friction entre lui et Banner . Et quand Banner se frictionne avec quelqu’un, nous savons tous ce qui arrive !

L’objet de cette histoire est de mettre Bruce au centre du processus de création d’un dispositif visant à éliminer les brumes terrigènes de l’atmosphère terrestre, et comme le laisse penser le titre de l’histoire, Humanity Bomb, il a créé une véritable bombe atomique composée d’éléments chimiques radioactifs supposé débarrasser l’atmosphère de la substance étrangère. Ceux qui sont censés être ses amis se méfient instantanément et cela donne lieu à un véritable combat entre Hulk et quelques Avengers, une vision devenue presque habituelle en un peu plus de cinquante ans de vie de cet univers partagé Marvel.

Ce numéro est l’occasion de découvrir le travail des frères Mann, qui sont franchement convaincants dans les scènes de dialogue avec un dessin très détaillé, proche d’un Mike Deodato dans l’idée, mais bien entendu pas encore à sa hauteur. Reste que leur prestation est franchement encourageante. Miguel Sepulveda est utilisé pour compléter l’histoire avec ce qu’il sait faire de mieux : une scène de combat, et il s’en sort plutôt bien. La scène est très dynamique et les gros plans sur les visages des personnages nous jettent dans le feu de l’action.

Ce numéro se lit donc sans déplaisir et est d’ailleurs plutôt bon, on retiendra forcément l’opposition d’egos.