Scénariste : KIRKMAN Robert
Coloriste : LEONI ANNALISA
Illustrateur : DE FELICI LORENZO

La nouvelle série signée Robert « Walking Dead » Kirkman & Lorenzo De Felici, qui s’attaquent à la science-fiction. Le BLOCKBUSTER du printemps supportée par un lancement exclusif en France, avant même les USA.

Il y a dix ans, 300 000 habitants de Philadelphie ont soudainement disparus, happés vers une autre dimension. Ils tentent d’y survivre face à des monstres gigantesques. Le gouvernement a abandonné les recherches. Nathan Cole, lui, poursuit pourtant les missions de sauvetaget afin de ramener les survivants… Mais sont-ils vraiment tous prêts à revenir ? Et que cherche en réalité Nathan ?

  • Sofia
    Sofia Staff MDCU

    il y a 6 ans


    Robert Kirkman est un scénariste de comics américain né en 1978. C’est au lycée qu’il fera une rencontre particulière, celle d’avec Tony Moore, qui donnera naissance bien plus tard à leur collaboration sur The Walking Dead. Souhaitant travailler dans l’univers des comics, il devient vendeur dans une boutique de comics, après le lycée. Son premier travail est une parodie de super-héros appelée Battle Pope sortie en 2000. C’est d’ailleurs le premier projet en duo avec Moore. Par la suite Kirkman se fera remarquer par Erik Larsen, connu dans les comics pour ses travaux sur Spider-Man chez Marvel mais surtout comme l’un des fondateur de Image Comics. Cette rencontre fera entrer Kirkman chez cette même maison d’édition avec un scénario intitulé Super Patriot, dessiné avec Cory Walker. En 2002, les deux artistes créeront le titre Invincible terminé en février 2018. En 2003, Kirkman et Moore s’associent pour The Walking Dead, mondialement reconnu notamment grâce à son adaptation en série télévisée AMC, depuis 2010. On Mais le monsieur ne se résume pas uniquement à ce titre zombiesque, puisqu’il a écrit Outcast, Haunt, Tech Jacket, ou encore Thief of Thieves. 
    Oblivion Song est la dernière série en date de l’auteur, paru en VO chez Image sous le label Skybound appartenant à Kirkman. Il est accompagné par l’artiste Lorenzo de Felici, et édité en France chez Delcourt avant même sa sortie aux États-Unis ! Si The Walking Dead connaît un succès retentissant aussi bien sur papier qu’à l’écran, je dois avouer que moi et les zombies on ne s’aime pas. Je n’ai donc jamais lu ou vu The Walking (enfin si les deux premiers épisodes), mais ce n’est vraiment pas pour moi. Pourquoi ? Simplement parce que je trouve les zombies assez ennuyeux et pas des plus intéressants. Par contre, j’aime bien la série télé iZombie ! De Robert Kirkman, je ne connais que le titre Invincible, que j’ai apprécié, mais dont je n’ai pas continué la lecture.

    Oblivion Song est un titre à l’ambiance très SF post-apocalyptique, se déroulant dix ans après que 300 000 habitants de Philadelphie, aux États-Unis, aient disparu dans une autre dimension, surnommée Oblivion, peuplée par des créatures dangereuses. Seul un homme, Nathan Cole, scientifique se dressera contre le gouvernement qui a abandonné le programme de sauvetage, en explorant la jungle afin de retrouver des survivants et les ramener avec lui. Mais ceux-ci veulent-ils vraiment repartir ? 
    La grande qualité du titre est d’arriver à parler de l’être humain et de sa psychologie face à un cataclysme sans précédent. D’un côté, dans la Philadelphie normal, chacune des personnes présente dix ans auparavant se souviens de ce jour qui a vu une partie des habitants disparaître. Amis, familles, amoureux,… certains ont perdu des êtres proches sans jamais savoir s’ils étaient encore en vie ou non. Nathan, lui, est dans le même cas, puisqu’il ne sait pas ce qu’est devenu son frère, Ed. Nourrissant l’espoir de le retrouver, malgré le temps qui passe, il n’abandonnera jamais. Dans la dimension Oblivion, les jours et les nuits se ressemblent, les quelques personnes que Nathan croise fuient ces étranges créatures sans formes précises mais mortellement dangereuses dans leur action. En les sauvant, Nathan est persuadé de faire le bien. Mais comment faire pour retrouver sa vie d’avant dite de normal et oublier des années d’errance où l’esprit à très souvent flirter avec la folie ? C’est ici, que le talent scénariste de Robert Kirkman prend tout son sens.

    À travers un récit de science-fiction, l’auteur arrive à intégrer de façon cohérente et très intéressante les notions d’humanité et instinct de survie. En parallèle à Nathan nous suivons deux collègues, mari et femme, Bridget et Duncan, ce dernier étant lui-même un rescapé de Oblivion. Bridget est une femme qui vit dans l’ombre de son passé, puisque même après un retour à la vie normal, son mari garde encore les séquelles psychologiques. On peut ici voir une allusion aux soldats retournant à leur vie civile, aux réfugiés de guerre ou survivants d’attentats terroristes. Est-ce être lâche que de vouloir vivre une vie épanouie sans les flashbacks et traumatisme que l’autre à subit ?
    Les six chapitres de ce premier tome permettent de bien mettre en place les différents éléments de l’intrigue, en prenant le temps d’explorer la vie des deux côtés. Quelques surprises, notamment la fin, viendront ouvrir le champ des possibilités scénaristes sans que le lecteur ne sache vraiment encore à quelle sauce Kirkman va nous cuisiner.
    La partie graphique est assurée par Lorenzo De Felici, un nouveau venu dans les comics, ayant illustré les couvertures de quelques numéros de Manifest Destiny, Birthright, Invincible, ou encore Redneck (à venir chez Delcourt). Le trait de l’artiste colle bien à l’atmosphère parfois “peu ragoutante” notamment au niveau de la représentation de la dimension Oblivion. Toutefois, le physique des créatures aurait mérité plus de solidité, le côté brouillon n’aidant pas à se faire une humble idée de la dangerosité qu’elles représentent. Le charadesign est assez bon, et les quelques planches centrées sur le visage des personnages sont particulièrement réussies. La colorisation est de Annalisa Leoni (Dylan Dog, Ringo, Orphelins) et adhère bien au dessin de Felici. Les teintes oscillent entre le vert et le jaune, offrant un rendu visuellement assez prenant.

    L’édition de Delcourt ne présente aucun bémol. Le format cartonné est de qualité, et met bien en valeur le travail de l’équipe créative. La traduction de Lucille Calame est bien menée du début à la fin.En fin de tome, vous pourrez découvrir les couvertures de chaque numéro VO.
    En conclusion, Oblivion Song de Robert Kirkman présente une intrigue intéressant intégrant plusieurs genres à celui de la science-fiction comme l’aspect militaire et politique. Dans sa narration, les protagonistes, aussi bien centraux que secondaires, se présentent comme un véritable atout, bénéficiant de plusieurs degrés de lecture selon leurs motivations et passé. À la vu des dernières pages, « Le chant de l’oubli » de Kirkman et Felici promet des surprises intéressantes pour la suite… À suivre donc.

Oblivion Song By Kirkman & ...

Oblivion Song By Kirkman & De Felici

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Oblivion Song By Kirkman & De Felici

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Oblivion Song By Kirkman & De Felici

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Oblivion Song By Kirkman & De Felici

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Oblivion Song By Kirkman & De Felici

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Oblivion Song By Kirkman & De Felici

Oblivion Song est la nouvelle série de Robert Kirkman, le créateur notamment de Walking Dead, Invincible et Outcast. Son importance dans le monde des comics donne à cette série un petit air d’évènement, et on est curieux de la découvrir.

Avant toute chose, il faut préciser le tour de force réalisé par Delcourt pour la sortie de la série, puisqu’elle sort en simultanée en France et aux Etats-Unis. Sauf que là où les Américains ont un fascicule, soit un chapitre, nous avons la chance d’avoir un album complet composé de six chapitres, donc une avance confortable par rapport à nos amis d’outre-Atlantique.

Il faut savoir aussi qu’il va être difficile de parler de ce tome 1 sans mentionner les grands éléments scénaristiques qui le composent. Pourtant, l’album puise une bonne partie de son intérêt dans la découverte de cet univers. Aussi vais-je me cantonner au paragraphe suivant pour raconter un peu l’histoire, sautez-le si vous ne voulez rien savoir (et ne lisez pas la quatrième de couverture non plus).

L’histoire se situe à Philadelphie, où 50 km² de la ville s’est retrouvée d’un coup dans une autre dimension. Cet évènement s’est produit 10 ans auparavant, et dans notre album, on suit Nathan Cole, un scientifique qui sait passer entre les deux dimensions. Il fait donc régulièrement des voyages afin d’essayer de ramener des survivants qui se trouvent de l’autre côté. Le problème, c’est qu’il ramène des gens sans leur demander leur avis, et on découvrira que Nathan a surtout l’envie de retrouver son frère dont il refuse l’idée qu’il n’ait pas survécu dans l’autre dimension. Autre souci, les gens ne veulent pas forcément revenir, ce qui permet à Kirkman de réfléchir au but de nos sociétés actuelles. Voilà le pitch de base, et qui va nous permettre de nous dépayser un peu.

Kirkman introduit son univers SF de manière très cinématographique. Peu de dialogues, il se base surtout sur le visuel. Le début est très dynamique, et nous plonge directement dans l’ambiance du titre. Le personnage principal, Nathan, est développé au fil des pages, et, comme souvent chez le scénariste, il est un élément-clé de l’histoire, mais avec une certaine part d’ombre. Il est entouré de plusieurs autres protagonistes qui sont aussi plutôt bien travaillés.

La lecture se fait sans temps mort, et il se passe énormément de choses. Les pistes lancées sont prometteuses, et deux révélations en fin d’album annoncent de bonnes choses pour la suite. La grande peur des lecteurs de Kirkman est surtout d’avoir une série à rallonge comme Walking Dead. Outcast, par exemple, semble un peu tirer en longueur pour durer. Mais Oblivion Song propose un univers plus riche et des personnages plus fouillés, et est donc bien mieux partie. Nous attendrons les tomes suivants pour vérifier ça.

Les dessins de Lorenzo De Felici sont assez particuliers, mais donnent une bonne ambiance au titre. Le style très expressif rappelle un peu du Guy Davis par exemple. D’ailleurs, tout l’album rappelle fortement BPRD, tant au niveau de l’histoire, de l’ambiance que du design des monstres. Il n’y a malheureusement pas énormément de folie pour ces derniers, même si, à l’instar des zombies dans Walking Dead, ils semblent bien secondaires par rapport aux relations humaines. Certains personnages sont aussi un peu trop similaires graphiquement, et il n’est pas facile de les distinguer. Malgré ces défauts, certaines planches restent magnifiques, et mettent bien en perspective l’univers. De plus, les couleurs d’Analisa Leoni sont très variées, et d’excellente facture.

 

 

Ce premier tome a des qualités indéniables. Même si l’univers en rappelle d’autres, tout l’intérêt se situe dans ses personnages bien travaillés. L’obsession de Nathan est intéressante à suivre, et l’histoire est posée, tout en étant très dynamique. Il y a de grosses parts d’ombre dans le récit qui promettent des développements dans la suite de la série. Kirkman emprunte beaucoup au cinéma, et s’entoure d’un dessinateur qui a des défauts, mais qui offre une vision pertinente de ce monde. Un excellent début qui dépendra beaucoup de la suite des évènements.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

L'univers et les pistes lancées
L'ambiance cinématographique
Les personnages bien travaillés

LES POINTS FAIBLES

Un dessin particulier

 

4.5

Bon départ !

Conclusion

Ce tome 1 est une excellente entrée en matière pour la série. Il nous tient en haleine le long de ses six chapitres, et lance des pistes très intéressantes pour la suite. A lire !