Auteurs : Ed Brubaker, Michael Lark

Depuis quelques années, Matt Murdock connaît une existence agitée, au point qu’il se retrouve derrière les barreaux. Abandonné par ses amis, il assiste impuissant au déclin de Hell's Kitchen. Dos au mur, jusqu'où ira Daredevil ? Avec également un épisode spécial centré sur Foggy Nelson, le meilleur ami de Matt. (Contient les épisodes US Daredevil (1998) 82-93, publiés précédemment dans les albums 100% MARVEL DAREDEVIL 14-15)

  • Batdetective
    Batdetective

    il y a 8 ans

    Moins percutant que du Bendis ou du Miller mais c'est dans la droite lignée de ces derniers. Brubaker continue de nous narrer la descente aux enfers de Daredevil et on a là un tome d'excellente facture !

  • AfA
    AfA Staff MDCU

    il y a 8 ans

    On pouvait craindre une baisse de niveau après le départ de Bendis et de Maleev mais il n'en est rien. Bribaker et Lark reprennent la série là où leur prédécesseur l'avait laissée, avec Matt Murdock en prison, entouré de ses ennemis, et refusant toujours d'admettre qu'il est bien Daredevil. Un sacré défi pour débuter et pari réussi aussi bien pour DD que pour ses auteurs. Changement dans la continuité, qualité préservée, fans comblés.

  • Adrien L.
    Adrien L. Staff MDCU

    il y a 8 ans

    Le run de Bendis était vraiment excellent, et le changement de scénariste pouvait faire peur. Mais la suite est assurée par le très bon Brubaker, et ce qui est impressionnant, c'est qu'il arrive à garder l'ambiance que Bendis avait apporté à la série. Pourtant la tache n'était pas facile, car le run de Bendis se terminait sur une conclusion très ouverte. Bref, si vous avez aimé le Daredevil de Bendis, jetez-vous sur celui de Brubaker, vous ne serez pas déçu !

Daredevil étant redevenu à la mode ces derniers temps, Panini Comics nous fait le plaisir de rééditer ses meilleures histoires... ou plutôt run, car Daredevil est un de ces personnages qui a eu dans l'ensemble que de bonnes équipes créatives. Après les runs de Miller, Waid ou plus récemment Bendis (et j'entends AfA réclamer celui de Nocenti), c'est au tour de celui de Brubaker, suite directe du Daredevil de Bendis, d'être réédité en Marvel Deluxe.

Ed Brubaker est un scénariste qui aura laissé sa marque sur trois personnages de l'univers Marvel : Iron Fist auquel, avec Matt Fraction et David Aja, il aura offert son histoire la plus mémorable ; Captain America bien sûr, où il aura ramené Bucky d'entre les morts, tué Steve Rogers et bien d'autres événements qui ont marqués le personnage ; et Daredevil. Et pour ce dernier, ce n'était pas chose facile : comme dit en introduction, beaucoup de bons auteurs se sont succédés sur le personnage et ont su renouveler le personnage. Miller bien sûr, père adoptif de Matt Murdock mais aussi Brian M. Bendis, quand il était encore excellent, qui a lui aussi révolutionné le personnage en mettant fin à son identité secrète. Déjà qu'il n'est pas facile de s'imposer après deux runs aussi magistraux, Brubaker fut le successeur direct de Bendis, une place pas toujours enviable car on a vite fait d'être comparé au prédécesseur et se faire lyncher par la critique, habituée à l'excellence. Heureusement pour nous (et pour lui), son run sur Daredevil sera de qualité.

Matt Murdock est en prison, accusé d'être le justicier Daredevil et en attente de son procès. Mais enfermé avec ses pires ennemis et à peine protégé par les gardiens (soit soudoyés, soit convaincus qu'il peut se débrouiller tout seul s'il est bien DD), on peut douter de ses chances de survie. Et comme Daredevil ne souffre jamais assez, il va vivre un nouveau drame, celui de trop, qui va peut-être le pousser à briser sa règle d'or : ne pas tuer. Avec ce court synopsis fait maison, vous avez à peu près une idée de l'ambiance de ce premier tome : un Daredevil démasqué, en danger mais enragé alors que ses amis se battent pour essayer de le sortir de cette situation qui empire de page en page... C'est oppressant, inquiétant et... terriblement frais ! C'est avec ce genre de récit que Daredevil confirme qu'il est un super-héros plus intéressant qu'un Batman ou Spider-Man, qu'il peut offrir des récits inédits et intéressants sans crainte de salir le blason du héros, vu que Daredevil, ben, c'est un putching ball : tu le frappes, il revient encore plus fort ! Si on a peur pour lui au début du récit, rapidement on en vient presque à plaindre les prisonniers d'être les victimes de cette vendetta.

Débuter son run avec un Daredevil prisonnier est une excellente idée (bien qu'un peu imposée) de la part de Brubaker. D'une part, il plonge le lecteur dans son récit dès les premières pages, lui présentant directement les enjeux et dangers de ce premier arc. Pas besoin de construire toute une intrigue et d'amener les criminels à Daredevil, ils sont ses voisins de cellules et à ce niveau, Brubaker se fait plaisir : Hammerhead ou Tarentule mais aussi Bullseye, le Punisher et surtout le Caïd, des adversaires bien connus du Diable de Hell's Kitchen qui vont réagir différemment au sort de Matt : certains essaieront de l'éliminer, d'autres de le briser et certains tenteront de l'aider ou d'au moins collaborer. Bien sûr, c'est la relation Murdock/Fisk qui sera la plus intéressante à suivre, les deux hommes réalisant rapidement qu'ils sont peut-être les victimes d'une même personne et qu'ils vont, malgré leurs différends, devoir s'allier pour survivre puis trahir l'autre le plus vite possible. Et c'est à travers leurs échanges que l'on constatera que Matt devient de plus en plus borderline. Mais Brubaker ne se limite pas à narrer une histoire carcérale et ajoute une multitude de petites intrigues : un second Daredevil à Hell's Kitchen, un complot visant Nelson & Murdock, des agents secrets véreux, pas mal d'histoires qui seront d'ailleurs au coeur du second arc contenu dans ce tome, qui notez-le, raconte une seule histoire et peut donc se suffire, si vous n'avez pas beaucoup d'argent à dépenser en comics.

Pour conclure (oui, déjà, mais c'est du très bon, foncez et constatez !), parlons des dessins ! Et Brubaker est très bien entouré : les excellents Lee Bermejo et Tommy Lee Edwards nous font de superbes couvertures et ce sont Michael Lark et Stefano Gaudiano qui illustrent la (re)descente en enfer de Murdock. Chacun s'occupe d'un arc, Lark de la prison (pages noires) et Gaudiano d'une enquête de Daredevil (pages blanches), deux tons et traits assez différents mais une même histoire et un style très proche. Et que dire à part que c'est un quasi sans-faute ? On est dans un style plus sobre, plus sale et simple, parfait pour une histoire qui veut mettre l'accent sur l'aspect polar sans oublier l'aspect super-héroïque. Notons aussi un découpage similaire, presque imposé entre les deux artistes, avec l'usage de beaucoup de petites cases voire des pages en damier, lors d'une discussion ou d'une description, des cases qui s'élargiront dès que l'action démarre. Bref, c'est beau sans être révolutionnaire mais ça colle diablement bien au récit de Brubaker !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Contexte très accrocheur
- Brubaker, digne successeur
- Dessins à la hauteur
- Relation Murdock/Fisk

LES POINTS FAIBLES

- Quelques facilités (mais c'est juste pour remplir cette section)

 

4.5

A ne pas manquer ! Compris ?

Conclusion

S'il fallait nommer 3 grands runs sur Daredevil, assurément que celui d'Ed Brubaker atterirait sur la 3e place du podium (on vous aime aussi Waid et Nocenti). Le Diable en Cavale est une excellente histoire Daredevil, qui se suffit à elle même mais risque bien de vous forcer à acheter le tome 2. Attention cependant, gros risque de se faire spoiler le run de Bendis, en cours de réédition au moment où nous écrivons ces lignes.