[b]Avertissement[/b] : cet article contient des propos susceptibles de choquer les plus jeunes. PARENTAL ADVISORY : EXPLICIT CONTENT. 18+ : cet article est strictement interdit aux mineurs. Pour votre santé, mangez 5 fruits et légumes par jour. Voilà, on ne pourra pas dire que je n'ai pas pris mes précautions. Quoi, il reste encore un lardon ? Mais dégage au lieu de t'accrocher comme un morbac. Va retourner faire des trucs de ton âge comme jouer à [i]Grand Theft Auto[/i]. Allez, c'est parti pour la critique d'un comic book qui n'est pas à mettre entre toutes les paluches.
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Ils commencent à fatiguer sérieusement du ciboulot, les gars de chez [b]Delcourt[/b]. Ils nous disent que [b]Morrison [/b]était le scénariste. Ils nous prennent pour des attardés qui lisent du New 52 ? Suffit de feuilleter deux pages pour comprendre que c'est Garth Ennis qui a écrit ce bouquin. Sérieusement, vous en connaissez d'autres des auteurs capables de placer pµ£@!n 4 fois par phylactère ? Quoi ? Vous en êtes sûrs ? C'est vraiment du Morrison ? Pµ£@!n, les gars, j'ai enfin compris un pµ£@!n de bouquin écrit par ce pµ£@!n de Morrison.
On se calme, les morveux. Ce n'est pas parce que ce comics est facile à comprendre qu'il faut en déduire que Morrison n'était pas complètement bip en l'écrivant. Car, ouais, c'est tout de même aussi barré qu'un épisode des Teletubbiess vu sous bip (nous rappelons à nos chers lecteurs que la détention, la consommation et la vente de bip sont strictement interdites par la loi). Déjà, ça commence mal puisque ça s'appelle Happy. Pourtant, on a du mal à comprendre ce qu'il y a de joyeux dans cette histoire. Ca parle d'une épave humaine à la gueule ravagée par l'eczéma nommée Nick Sax, qui n'hésite pas à buter des gens si vous le payez suffisamment. Cet enfant de bip est un ex-flic qui a sombré dans la déchéance et qui se retrouve avec la mafia et tous ses ex-collègues aux miches. Pas de quoi défriser Yvette Horner, me direz-vous. Sauf que, au milieu de ce sordide boxon, débarque Happy. Happy, c'est un canasson bleu avec une pµ£@!n de corne, comme ces saletés de bourrins de contes de fées, et affublé de deux petites ailes tellement ridicules qu'on se demande comment il arrive à faire décoller son derche avec. Cet bidet au sourire niais et à l'enthousiasme horripilant tout droit sorti de Mon Petit Poney est l'ami imaginaire d'une petite fille. Tout cela serait consternant si la mouflette ne s'était pas faite enlevée par un pervers et si Happy n'avait d'autre choix pour la sauver que de faire appel à ce dégénéré de Nick Sax.
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Bref, vous l'aurez compris, tout l'intérêt de ce pµ£@!n de bouquin réside dans le contraste entre ce monde infâme et crasseux et la naïve absurdité de ce futur plat de lasagnes bleu. Pour relever ce pari, il faillait en avoir dans le calbut et Morrison s'en sort avec les honneurs. Ce n'est pas le récit du siècle mais l'alchimie entre les deux univers fonctionne parfaitement, de quoi se faire un pµ£@!n de trip (nous rappelons à nos lecteur que la détention, la consommation et la vente de comics sont strictement interdites par la loi). L'humour fait ressortir la noirceur et s'en nourrit en retour. Pour une fois, le plus allumé des scénaristes écossais nous sert un récit complètement accessible, du moins pour un public averti. Ici, Morrison ne se vautre pas dans la provocation gratuite et l'outrance censée être drôle comme peuvent le faire Millar ou Ennis. Et, cerise sur le pµ£@!n de gâteau, cet en-bip-é de scribouillard chauve parvient même à nous émouvoir lors d'un retournement de situation pourtant assez attendu.
Mais bon, même s'il est plus que sympatoche, le scénar' n'est pas parfait non plus. On pourrait d'abord lui reprocher quelques emprunts. Il y a clairement dans cette lecture des relents de [i]Sin City - That Yellow Bastard[/i] : un gars sur le retour chargé de sauver un moutard d'un maniaque dans une ville corrompue. Avec, par dessus le supermarché, l'introduction d'une touche de couleur saugrenue dans les deux cas. Pourtant, c'est surtout du côté de Shrek que Morrison et Darrick Robertson semblent loucher. Leur pµ£@!n de destrier bavard et pot-de-colle ne vous rappelle-t-il pas un âne à la voix d'Eddie Murphy ? Mais on est très loin du plagiat et les références sont d'autant plus intéressantes qu'elles sont exploitées dans un contexte incongru. On déplorera ensuite quelques incohérences (Nick réclame un futal et des godasses juste après en avoir trouvés), des clichés mal venus (un curé pédophile, comme c'est original - nous rappelons à nos lecteurs que la détention, la consommation et la vente de curé sont strictement interdites ) ou encore certaines scènes qui laissent perplexe ('introduction de Nick en "tueur de cafard"). On se serait passé de ces imperfections mais il n'y a là rien de bien méchant... si l'on peut s'exprimer ainsi dans une histoire où tous les personnages dégoulinent de méchanceté.
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Pour résumer, [b]Morrison[/b] a évité toutes les peaux de banane, même dans le grand final qui était plutôt casse-bip (non pas casse-couille, casse-gueule). On échappe à la mièvrerie tout comme à l'excès de mauvais goût. Quant aux crobards de [b]Robertson[/b], ils sont assez réussis pour vous donner la bip. Soyons honnêtes (ou faisons semblant), Robertson n'est pas habitué à faire du beau. Même s'il possède un style solide, les récits trash lui collent à la peau parce qu'il est doué pour faire la synthèse entre le réalisme cru et l'humour, deux genres qui permettent rarement un rendu esthétique. Or, ma brave dame, le bougre s'est décollé les doigts du fondement pour fournir l'un des plus beaux travaux de sa pµ£@!n de carrière. Il soigne les moindres détails tout comme il s'applique dans sa mise en scène (la case où Happy se désespère de l'absence d'esprit de Noël dans le train est tout simplement superbe). Un sans faute conforté par une palette de couleurs parfaitement adaptée puisqu'elle renforce la noirceur de l'ambiance par des teintes ternes. Seul Happy ressort dans ce marasme moral avec son pelage céruléen. Pourtant, le contraste n'est ni choquant, ni agressif. Si je n'écrivais pas sur ce pµ£@!n de bouquin, j'aurais pu employer le mot harmonieux. Mais bip de bip, faut pas dé-bip-er, hors de question que je me montre grossier pour décrire un univers d'immondices.
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[b]Récit hors norme dans la bibliographie très éclectique de Grant Morrison, [i]Happy [/i]est avant tout un conte de Noël moderne, reprenant tous les clichés du genre en les détournant avec beaucoup plus de subtilité qu'on ne pourrait le penser. S'inscrivant dans la droite ligne du célèbre [i]Chant de Noël[/i] de Dickens, le génial scénariste britannique conte la douloureuse rédemption d'un homme sans attache que l'on croit perdu jusqu'à ce qu'une apparition lui apporte le salut. Le tout nous est servi par Delcourt dans un écrin luxueux du meilleur goût. Un classique à recommander, pµ£@!n de bip à bip.[/b]
[b]Nota bene[/b] : la rédaction de MDCU se désolidarise complètement des propos tenus dans cette critique. Tous dégâts, blessures et autres dommages survenus pendant ou suite à la lecture des précédentes lignes sont de la seule responsabilité de l'auteur dont la rédaction vous communiquera les coordonnées sur simple demande. Aucun animal, enfant ou curé n'a été blessé pendant l'écriture du présent article.
[conclusion=4,5][/conclusion][onaime]- le détournement des genres
- Morrison ne fait pas du Morrison
- les superbes dessins de Robertson
- le mélange d'humour et de noirceur[/onaime][onaimepas]- les pµ£@!n de vulgarités[/onaimepas]
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