Les maîtres du thriller - Ed Brubaker et Sean Phillips - présentent un nouveau récit complet mettant en scène leur magnifique anti-héros, Ethan Reckless. Mais pourrait-il s'agir de sa dernière danse ?

À la suite du tremblement de terre survenu en 1989, Ethan se rend à San Francisco afin de rechercher une femme disparue. Mais il est bientôt pris dans les méandres d'une sombre affaire, bien différente de tout ce à quoi il a été confronté auparavant.

Pas d'avis pour le moment.

Un nouvel album de Reckless qui arrive chez Delcourt, c’est toujours une petite fête vu le niveau de qualité que propose la série. Il s’agit donc d’un cinquième tome, après le premier sans titre, L’Envoyé du diable, Eliminer les monstres et Ce Fantôme en toi. Ed Brubaker et Sean Phillips arrivent-ils encore à maintenir le niveau ?

Le principe de la série est de sortir directement en albums, sans prépublication en fascicules. En s’inspirant des polars, chaque tome contient une histoire qui se suffit à elle-même. Pourtant, Descente aux enfers innove un peu en étant lié au précédent tome, Ce Fantôme en toi. En effet, dans celui-ci, nous suivions Anna, alors qu’Ethan était parti en mission à San Francisco. Du coup, le tome qui nous intéresse nous montre ce que faisait Ethan. Ces deux albums peuvent se lire totalement indépendamment, les liens entre eux étant très léger, mais ils forment à eux deux un dyptique qui n’avait été encore jamais vu dans la série.

L’histoire de Descente aux enfers débute en novembre 1989. Ethan est envoyé à San Francisco par un de ses amis qui le charge de retrouver la femme de son fils, Rachel. Pour le contexte, nous sommes juste après le séisme de 1989 qui avait provoqué beaucoup de dégâts dans la ville californienne. Rachel est une ex-toxico qui a disparu juste après ces évènements. Je ne rentrerai pas dans les détails du récit, mais comme d’habitude avec Brubaker, c’est très bien ficelé. L’enquête que mène Ethan est crédible, et nous capte tout le long de l’album. Même si le décor change (SF au lieu de LA), il ne dénature pas la série en nous proposant un excellent polar sous le soleil, rappelant par l’ambiance les films de l’époque.

Cet album propose tout de même des nouveautés, tout en continuant à travailler en profondeur le personnage d’Ethan. Le récit nous sort un peu des environnements habituels, notamment en allant se perdre dans la nature, même s’il continue à explorer une Amérique pas toujours reluisante. De par ses références, la série continue à jouer avec les clichés, que ce soit en les utilisant ou en les évitant. Si vous avez aimé d’autres tomes de Reckless, vous apprécierez celui-là, à la fois dans la lignée, mais tout en renouvelant l’intérêt.

Au niveau des dessins, Phillips est fidèle à lui-même. Son style est très bon, et colle parfaitement au genre et à l’époque. Il continue à se prêter au style qu’il utilise depuis le début de la série, c’est-à-dire des planches découpées en trois bandes horizontales qui donnent une ambiance très cinématographique à l’histoire. Ce travail est appuyé par les couleurs de son fils, Jacob. Elles sont délavées, passées, comme dans un vieux film. La partie graphique est toujours aussi réussie, et narre parfaitement bien l’histoire de Brubaker.

La conclusion de l’album innove aussi en utilisant une idée scénaristique peu utilisée jusque-là dans la série. Elle permet d’offrir une fin touchante, et une nouvelle vision sur la série, nécessaire pour la pause qui se profile. En effet, dans une postface de Brubaker en fin d’album, il nous explique que Reckless va s’arrêter le temps de travailler sur d’autres projets. Mais il nous promet aussi que la série reviendra et que nous verrons Ethan dans les années 90 ! Ouf, nous voilà rassurés, car si la qualité continue au niveau actuel, la fin peut bien arriver le plus tard possible.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Le scénario bien ficelé
- Les dessins
- L'ambiance

LES POINTS FAIBLES

- Une pause à venir

 

4.5

 

Conclusion

Rekless est toujours aussi excellente, bien écrite et mise en image. Si vous aimez ce style, toute la série est à découvrir !