Amateurs de gentilles souris, fans de Bernard et Bianca ou des Aristochats, cette trilogie n'est pas pour vous ! Scurry, ce sont des souris, des chats et des animaux violents dans un univers post-apocalyptique !
Un groupe de souris domestiques lutte pour survivre à un long et étrange hiver. Les humains ont disparu, le soleil se pointe rarement et une pluie froide et sombre empoisonne tout ce qu'elle touche. Les souris, qui dépendaient des humains pour se nourrir, s'accrochent obstinément à leurs vieilles habitudes, pillant les maisons abandonnées à la recherche des restes qu'elles peuvent trouver...

Pas d'avis pour le moment.

Scurry signifie en anglais une course rapide. Pourtant, Mac Smith a mis du temps à sortir son comics. Pour être plus précis, il a pris un chemin détourné. En effet, la série Scurry a été publiée à partir de 2016 sur un site où elle est encore disponible (en anglais bien sûr) : https://www.scurrycomic.com/. Fort de son succès, et après presque cinq années de travail, Smith a pu imprimer son histoire en 3 tomes grâce à un financement participatif réussi. Remarqué par Delcourt, la trilogie nous arrive désormais en France, et le premier tome est sorti il y a peu.

Scurry raconte l'histoire d'une colonie de souris. Suite au départ des humains, elle essaie de survivre. L'hiver est long, et la nourriture se met à manquer. Plusieurs éclaireurs sont envoyés afin de trouver de quoi se nourrir, ou bien une solution pour le plus long terme. Wix en fait partie. Il revient bredouille à la colonie qui échange sur l'avenir. Deux choix s'offrent à eux : aller en ville, en espérant retrouver des humains dont ils dépendent, ou s'installer dans la forêt, et retourner à l'état sauvage. En attendant, l'opportunité d'un camion rempli de nourriture met le débat en pause.

Au-delà de la vie difficile d'une souris, Scurry est surtout une série post-apocalyptique adaptée au monde animal. Les chats rodent et sont une menace, on devine des canidés dans la forêt, etc. La disparition des humains a redonné à la nature ses droits, sans que l'on sache vraiment ce qu'il s'est passé. Les relations entre les animaux sont un peu simplifiées, mais l'anthropomorphisme est très bien dosé. Smith ne cherche pas à être réaliste, mais se sert des particularités des espèces pour construire son histoire.

Cette anthropomorphisme malin est la grand force de l'histoire. La même histoire aurait pu être racontée avec des humains, mais elle aurait été probablement quelconque. En effet, hormis cette originalité, l'intrigue ne révolutionne rien, et est même déjà-vue. Il faut tout de même relativiser, il s'agit d'un tome 1 dont l'objectif est principalement de situer le récit, et les enjeux de cet univers. Le rythme s'emballe d'ailleurs sur la fin qui est bien sûr à suivre, vu que l'histoire est pensée comme une trilogie.

L'autre atout incontestable de l'album est son dessin. Il suffit de regarder une planche pour réaliser le magnifique travail qu'a fourni Smith, puisqu'il est l'auteur intégral : il est au scénario, au dessine et à la couleur. La couleur est d'ailleurs l'aspect le plus marquant. Il s'agit de peinture numérique, mais très bien maîtrisée. Même en étant pas accro à ce style, il faut reconnaitre que certaines planches sont réellement saisissantes. Bref, malgré un scénario classique, l'album est plutôt réussi, mais il faudra attendre la suite pour confirmer ou non ses qualités.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Du post-apo pour animaux
- Les dessins

LES POINTS FAIBLES

- Un scénario pas révolutionnaire

 

3

Agréable

Conclusion

Ce tome 1 est une bonne introduction à un univers animal bien construit qui n'attend qu'à révéler tout son potentiel.