Un roman graphique de David Smalls, l'auteur de Sutures, qui dresse avec virtuosité le portrait brutal d'une adolescence masculine qui a mal tourné.
Dans les années 50, Russel Pruitt, 13 ans, décide de suivre son père alcoolique en Californie après avoir été abandonné par sa mère. Obligé de se débrouiller seul dans Marshfield, une ville délabrée et hantée par un sadique tueur d'animaux, persécuté par une bande de garçons malveillants qui s'en prennent à lui parce qu'il est « pédé », Russel lutte pour survivre.

Pas d'avis pour le moment.

La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit de Dans la nuit noire. Le numéro est écrit et dessiné par David Smalls. Il est sorti le 31 mars pour 24.95 euros.

Un roman graphique de David Smalls, l'auteur de Sutures, qui dresse avec virtuosité le portrait brutal d'une adolescence masculine qui a mal tourné.
Dans les années 50, Russel Pruitt, 13 ans, décide de suivre son père alcoolique en Californie après avoir été abandonné par sa mère. Obligé de se débrouiller seul dans Marshfield, une ville délabrée et hantée par un sadique tueur d'animaux, persécuté par une bande de garçons malveillants qui s'en prennent à lui parce qu'il est « pédé », Russel lutte pour survivre.

Cet été-là, maman est partie avec Ollie Jackson, le meilleur ami de papa.

Dans la nuit noire partage de nombreux points communs avec un autre titre proposé par Delcourt quelques temps plus tôt : une touche de couleur (et dont la review est disponible ici). Tout d'abord d'un point de vue graphique (mais nous y reviendrons plus tard) mais également sur le fond dans le sens où nous retrouvons une fois encore un auteur/artiste qui nous offre un opus "tranche de vie", qui transpire la sincérité, qui est extrêmement touchant et qui met en avant des personnages complexes (et pourtant, parfaitement compréhensibles). Bien sûr, Dans la nuit noire suit, au-delà de ces points communs, son propre chemin. Ce dernier n'est pas présenté comme étant auto-biographique et les thèmes n'ont rien à voir.

C'est d'ailleurs ce dernier point qui représente le coeur de l'oeuvre. La bande dessinée représente parfaitement la complexité de l'adolescence, sa volonté de "paraître", ses inactions et ses regrets. Sur fond d'homosexualité et de la quête de son identité sexuelle au sens large, l'auteur va aller très loin dans les actions des personnages (sans en faire "trop", il y a une certaine logique) afin de développer plusieurs thèmes autres que sexuels mais tout aussi forts tels que la solitude, la famille, l'amitié et, à plus faible raison, la rédemption.

A travers ses personnages, ses thèmes et ses dialogues, l'auteur va vous renvoyer à votre propre experience, vous faire réfléchir à vos choix passés, à la notion de compassion et à l'être-humain, tout simplement. Il s'agit d'une lecture forte et qui, à défaut d'avoir de nombreux retournements de situation, a le mérite d'être intelligente dans sa construction.

 

- Tu as beaucoup de problèmes, fiston.

- Je n'ai qu'un gros problème. Je veux vivre sans blesser personne.

Pour ce qui est de la partie graphique, et comme déjà signalé, il s'agit d'une approche assez similaire à celle de Une touche de couleur. L'auteur réalise toutes les pages à la peinture à l'huile. Il y a donc un effet brouillon/flou renforcé par le fait que l'opus soit en noir et blanc. En somme, si vous n'aimez que les cases avec le classique crayonné/encrage/colorisation, ce n'est peut-être pas un livre pour vous. La partie graphique possède bien moins de limites que l'on pourrait le croire, mais le résultat final n'en reste pas moins délicat à apprécier. A noter que c'est le scénariste qui fait le dessin. Or, on vous a expliqué combien la sincérité était omniprésente dans ce livre. Il est donc tout bonnement impossible de remplacer les dessins sous peine de perdre de cette sincérité, justement.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Les thèmes abordés
- Le traitement des personnages
- Beaucoup d'émotions
- La volonté de pousser à la réflexion

LES POINTS FAIBLES

- Les dessins nécessitent un temps d'adaptation

 

5

Excellente lecture !

Conclusion

Un opus "tranche de vie" qui pousse à la réflexion. Une très belle surprise !