La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit de Farmhand Tome 1, écrit et dessiné par Rob Guillory. Il est sorti le 4 septembre pour 15.95€.

Rob « Tony Chu » Guillory, lauréat d’un prix Eisner, présente une nouvelle comédie noire sur les effets apocalyptiques d’une agriculture incontrôlée. Mère Nature est sympa mais il ne faut pas trop la chercher !
Jedidiah Jenkins est agriculteur, mais il ne cultive que des organes humains « plug-andplay » à croissance rapide capable de réparer les corps. Perdre un doigt ? Besoin d’un nouveau foie ? Il a ce qu’il faut. Malheureusement, les étranges substances qu’il utilise ont quelques effets secondaires. Dans les profondeurs du sol de la ferme familiale Jenkins, quelque chose d’effrayant a pris racine et commence à grandir.

Tu sais ce que dit papa. Les prétextes sont comme les trous du cul, Zeke. Tout le monde en a un, et papa déteste les trous du cul.

Il y a quelques années, Delcourt nous proposait Tony Chu, un comics de Rob Guillory qui avait le mérite de donner un gros coup de pied dans l'étagère de vos comics favoris en vous hurlant "yo, je suis original, je suis décalé, dégage tes trucs un peu trop conventionnels et fais-moi une petite place". Aujourd'hui, Guillory revient avec Farmhand et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'approche est un petit peu la même. Cette fois encore, nous restons plus ou moins dans le domaine de la nourriture et du cannibalisme puisque nous suivons Jenkins, un agriculteur qui fait pousser des organes humains. La recette est donc à peu près la même. Est-ce également le cas pour les qualités ? De manière générale, oui. L'auteur est revenu en forme et il a clairement fait le plein de bonnes idées. On retrouve cet univers fun, décalé et terriblement atypique qui avait fait le succès de Tony Chu. Preuve en est, il y a fréquemment des scènes un peu plus sanglantes mais qui restent extrêmement bon enfant, presque mignones.

Ajoutez à cela de bons dialogues, quelques références ci et là (il vaut mieux ouvrir l'oeil !), de nombreux retournements de situation et vous avez une oeuvre qui se dévore en quelques instants.

On ne tire pas de bons fruits d'un mauvais arbre, Ezekiel.

Concernant la partie graphique, c'est à peu près la même chose. On retrouve ce côté fun et décalé qui avait, en partie, expliqué le succès de Tony Chu. Les dessins sont percutants et le découpage efficace. Le tout donne une ambiance délirante très particulière renforcée par l'apparition de créatures au design pour le moins original. Bref, si vous aviez aimà le travail de Guillory par le passé, vous ne devriez pas être perdus avec Farmhand. Les covers sont également très bonnes et surtout représentatives de l'oeuvre au sens large.

En bonus, vous trouverez les covers mais également les biographies des auteurs et une galerie d'illustrations.

En somme, une nouvelle bonne pioche pour Delcourt qui nous offre ici le premier tome d'une série qu'il faudra sans doute surveiller de très près.