Rob Guillory, co-créateur de Tony Chu et lauréat d'un Eisner Award, poursuit sa nouvelle comédie noire sur les effets apocalyptiques d'une agriculture dévoyée et d'une science devenue sinistre.

Jedidiah Jenkins est agriculteur. Il cultive des organes humains personnalisables, qui guérissent très rapidement, afin de sauver le monde. Mais une entité sombre s'en est servi pour transformer l'humanité en quelque chose de monstrueux...

Pas d'avis pour le moment.

Plus de deux ans après le tome 3, sort le quatrième opus de la série Farmhand chez Delcourt. Une attente un peu longue, mais on est content que l’éditeur n’ait pas lâché l’affaire !

La série Farmhand est écrite et dessinée par Rob Guillory, un auteur qui s’est fait connaître grâce à Tony Chu dont il était le dessinateur. Cet état permet aussi de comprendre son caractère assez décalé. Jedebiah Jenkins trouve un moyen de faire pousser des organes humains sur des plantes, ce qui devrait permettre de sauver beaucoup de vies. Cependant, tout ne va pas vraiment se dérouler comme prévu. Un germe va se développer et infecter les gens. Monica Thorne, l’ingénieure qui aidait le fermier, est métamorphosée en une entité machiavélique.

L’univers de Farmhand est, au début de ce tome 4, dévasté par le germe, et Freetown est isolé du reste du reste du monde par Thorne. L’idée est notamment de protéger la lignée Jenkins. L’introduction de l’album permet notamment de bien resituer les évènements et de faire un point sur la situation. L’ambiance est proche d’une histoire post-apocalyptique, où des chercheurs essaient de trouver un remède contre le germe. Ce tome est bien écrit, les personnages sont bien travaillés et cohérents. Il n’y a pas de héros, tous ont leurs défauts, surtout les personnages principaux.

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Ce début est du coup un peu mou, il ne se passe pas énormément de chose. Il s’intéresse plus aux personnages et à leurs relations. C’est bien, mais c’est mieux quand les choses commencent à s’emballer vers la fin du tome. Des révélations sont faites, et les choses se précisent, et deviennent plus concrètes. L’ambiance reste tout de même plus sérieuse que celle de Tony Chu. Le concept de l’histoire est décalé, et il y a certains passages humoristiques, mais l’album est aussi beaucoup composé de moments durs, qui virent même parfois vers l’horreur.

Le principal défaut de l’album est peut-être d’avoir mis deux ans à sortir. C’était aussi le cas aux Etats-Unis, et c’est dommage, parce qu’on a un tome en demi-teinte. Bien écrit, il prend peut-être un peu trop de temps à replacer le décor, et lorsque le rythme décolle enfin, c’est pour s’arrêter dans un moment décisif. Aux Etats-Unis, ça va faire presque un an que la série est en pause, et que la suite n’est pas publiée. L’auteur travaille sur une autre série, Mosely. Espérons qu’il revienne vite conclure Farmhand qui mérite une belle fin !

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Enfin la suite de la série
- L'univers
- Le travail des personnages

LES POINTS FAIBLES

- On reste un peu sur sa faim

 

4

 

Conclusion

Ce tome met un peu trop de temps à faire le point sur la situation, mais lorsque l'intrigue décolle, il devient excellent.