Alors que le film «The Wolverine» ne cesse de faire parler de lui et est attendu pour l’année prochaine, j’ai décidé de me replonger dans les grandes sagas concernant le plus hargneux des mutants.
Au programme, une histoire considérée comme un incontournable par beaucoup de fans : [i]Ennemi d’Etat[/i]. Étant rééditée dans la très avantageuse collection Marvel Select, j’ai sauté le pas et me suis empressé de lire cette histoire pour ensuite vous livrer mes impressions. Est-elle à la hauteur de sa réputation ? Nous allons voir cela dès maintenant…
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[titre]L’ouvrage.[/titre]
[u]Synopsis :[/u] [i]Voici les inoubliables épisodes Wolverine #20 à #31 de Mark Millar et John Romita Jr, soit les deux sagas [u]Enemy of the State[/u] et [u]Agent of S.H.I.E.L.D[/u].
Que se passe-t-il quand les ennemis de Wolverine prennent possession de l'esprit du mutant et le forcent à combattre ses amis super-héros ? La réponse se trouve dans plus de 300 pages palpitantes ![/i]
[b]Date de sortie :[/b] Paru le 10/10/2012.
[b]Prix :[/b] 16.3€
Le récit est géré par [b]Mark Millar[/b] (Kick Ass, Ultimates, Civil War…) et mis en image par [b]John Romita Jr[/b] (Spider-Man, Avengers, Avengers Vs X-Men…).
[titre]Contexte.[/titre]
L’histoire se situe après les séries New X-Men, de Grant Morrison, et Astonishing X-Men de Joss Whedon et avant les crossover «Secret Wars» et «Civil Wars». Il y a très peu d’allusions à ces sagas hormis les costumes des membres de la célèbre équipe de mutants.
Notons que la saga reste très abordable même si elle nécessite tout de même quelques prérequis sur certains personnages Marvel (notamment Elektra) et les relations qu’ils entretiennent avec Wolverine.
Enfin, le passé de Wolverine au Japon (et son histoire d’amour avec la défunte Mariko) est également évoqué.
[titre]Critique.[/titre]
D’abord, commençons par saluer l’initiative de cette collection qui regorge d’histoires de qualité, ayant fait du bruit lors de leurs sorties, et qui sont disponibles pour un prix très avantageux. L’édition qui nous présente cette histoire ne fait pas défaut à cette règle et outre le rapport qualité/quantité/prix, l’ouvrage est solide et ne présente que très peu de défauts. Pour en terminer avec ce point, évoquons la cover qui est elle aussi de bonne qualité et qui met en avant un Wolverine hargneux et bestial.
Le pitch de base peut paraitre simple mais est plutôt accrocheur : Mark Millar s’amuse à utiliser Wolverine à contre-emploi et l’oppose non pas à des super-vilains mais à ses amis, aux super-héros de l’univers Marvel.
D’abord, cela permet à l’auteur de se lâcher totalement et de nous livrer de nombreux combats (combats dont rêvaient souvent les fans) et un rythme effréné d’action mais outre cela, il creuse aussi les relations qu’entretient le mutant griffu avec la communauté super-héroïque. Nous voyons alors à quel point Logan est craint et respecté par ses pairs.
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Millar met donc en scène un Wolverine charismatique au possible et il livre une version intimiste du héros dans cet ouvrage en abordant son souvenir pour son grand amour, Mariko, sa solitude mais surtout sa bestialité et sa dangerosité.
On voit le X-Man repoussé dans les derniers retranchements de son côté animalesque et sanguinaire. La narration de Millar reste efficace d’autant qu’elle est double et qu’elle permet ainsi de montrer ce que pense et ressent le plus dangereux des X-Men. On le voit torturé et en plein conflit contre des pensées qui ne sont pas les siennes. Ainsi, la lutte contre la bestialité est une nouvelle fois remise en avant mais est cette fois-ci inhibée par le lavage de cerveau de l’Hydra et de la Main.
Au fur et à mesure qu’il affronte ses amis et qu’il les fait souffrir, on le voit hésiter, lutter de toutes ses forces, refuser ce conditionnement et surtout être traumatisé par ce qu’il leur fait subir. Bien loin de nous montrer un Wolverine invincible, Millar nous livre au contraire un héros touchant et fragile.
La seconde partie du récit est bien moins soignée et ne se concentre que sur la vengeance de Wolverine. Comme vous vous en doutez, celui-ci a fini par se libérer et il veut maintenant se venger. Pour cela, il s’attaque seul à l’Hydra et à la Main. Millar perd ici la finesse et l’émotion de la première partie de l’arc et dérive sur de l’action à gogo et des passages assez surprenants et à couper le souffle.
Une histoire donc rythmée essentiellement par l’action, le frisson et de bons passages d’émotions et de réflexions sur le potentiel de destruction et de bestialité de Wolverine. Certes, nous pourrions nous étendre et critiquer longuement le manque de finesse dans un scénario qui dérive souvent vers du linéaire et un manque de profondeur. Malgré cela, l’histoire reste accrocheuse tout le long et on ne s’ennuie jamais. De plus, la narration de Millar n’est pas compliquée à suivre et pour ceux qui critiqueront l’histoire, je leur rappelle qu’elle contient plusieurs retournements de situations assez plaisants et inattendus (du moins moi, j’ai été surpris plusieurs fois donc bon…).
Enfin, le méchant de l’histoire s’avère assez intéressant : dangereux, puissant, charismatique, énigmatique. Millar sait donc gérer les menaces qu’il fait intervenir d’autant qu’il ne délaisse pas l’Hydra et la Main puisque les deux organisations font parties intégrantes de l’intrigue ! On en apprend beaucoup sur elles et Millar se permet même de les utiliser pour l’une de ces intrigues secondaires… Comme quoi, le récit n’est peut-être pas si linéaire que cela !
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Du côté des dessins, c’est le très controversé John Romita Jr qui est mis à contribution. Sur MDCU, on aime bien taquiner cet artiste mais je dois tout de même avouer que sur cette saga, il se surpasse et offre une prestation plus de que correcte. Les covers sont soignées, les combats dynamiques et les expressions des personnages travaillées. On regrettera malgré tout qu’au fil de l’histoire, celui-ci tende vers un trait plus épuré, plus grossier et caricatural. Cela n’empêche pas que certaines planches soient superbes mais comme à son habitude, l’artiste en bâcle plusieurs. De ce fait, l’anatomie et les visages de certains personnages sont vite expédiés et les scènes de combat du deuxième chapitre (notamment celles mettant en scène Wolverine face à des milliers de soldats de la Main) tendent vers le gore et en deviennent illisibles.
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[b]En guise de conclusion, [i]Wolverine : Ennemi d’Etat[/i] reste un récit très plaisant à lire et est effectivement l’un des incontournables en la matière de mutant griffu. Si on peut lui reprocher son manque de finesse et de profondeur, le récit reste tout de même très bien géré grâce à ses nombreux combats et son héros fragile et affaibli psychologiquement. Enfin, la présence de nombreux personnages de l’univers Marvel (héros et vilains) rend le tout encore plus savoureux.[/b]
[conclusion=4][/conclusion]
[onaime]- Une ambiance 100 % action bien gérée.
- Wolverine confronté aux héros Marvel : un rêve de fan…
- Quelques retournements de situations assez agréables.
- Une narration efficace.
- Un Wolverine bestial, dangereux, fragile et touchant.
- Romita se surpasse.[/onaime][onaimepas]- Un manque de finesse et de profondeur dans le récit.
- Romita reste tout de même inégal sur certaines planches.[/onaimepas]
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