[b]Synopsis : [/b]
[i]Dans un futur possible, les super-héros d’antan ont été surclassés, puis remplacés par une nouvelle génération plus agressive, mais aussi plus amorale. Aussi, lorsque ces surhommes rayent accidentellement le Kansas de la carte des États-Unis, c’est au premier d’entre eux, Superman, de sortir de sa retraite et d’inculquer à cette nouvelle garde le goût pour la vérité et la justice. L’Homme d’Acier devra également combattre une association surprenante : celle de Lex Luthor, son pire ennemi, avec Batman, son ancien allié ![/i]
[b]Collection :[/b] DC Essentiels.
[b]Prix :[/b] 28 €.
[b]Date de sortie : 08 Juin 2012.[/b]
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[titre]Contexte[/titre]
The Kingdom Come est un récit qui se situe hors de la continuité et qui est censé se suffire à lui-même : c’est ce que les spécialistes appellent un Elseword.
Le récit mets en scène le futur des super-héros et il est écrit par Mark Waid (on lui doit «JLA : Tower Of Babel» et plus récemment «Captain America Hors du Temps») et mis en scène par Alex Ross («Marvels», «JLA : Justice», «Batman : Guerre au crime»…).
De ce fait, il n’y a rien à lire avant vu que le récit se suffit à lui-même. Malgré cela, afin de bien saisir les divers clins d’œil et références des auteurs, il est nécessaire d’avoir un nombre important de prérequis sur DC et notamment en ce qui concerne les bases (les personnages, leurs attributs, leurs caractéristiques).
[titre]Critique[/titre]
Il faut bien avouer que dès le début, le pitch parait assez simple et n’est pas celui qui va le plus nous faire saliver : un futur apocalyptique avec des héros sombres et en proie au doute ; ça, c’est du déjà vu et il faut bien avouer que des histoires de ce type, nous en avons lu des tas.
Or, je suis un gros fan de ce type d’histoire ! J’adore les Elsewords ainsi que des histoires sombres et futuristes qui montrent des héros usés et en déclin. De ce fait, je ne pouvais pas louper «The Kingdom Come» et je dois dire que j’ai été plus que ravi après la lecture de l’ouvrage.
D’abord, Waid pose efficacement les bases et s’amuse à réinventer l’univers DC avec brio. Il maitrise son univers à la quasi-perfection et on ne remarque aucune incohérence. Certes, il y a des zones d’ombres et des idées qui auraient pu être sous-exploité mais en 4 chapitres, le rendu est plutôt bon et à la fin, on sent vraiment que l’histoire est aboutie et que la fin a été correctement amenée et ce, sans être bâclée.
Autre point : le traitement des personnages. Leur personnalité, leurs buts, leurs motivations, leurs doutes, leurs peurs… Tout cela est très bien mis en avant par Waid qui s’impose comme un très bon scénariste qui sait certes écrire une histoire mais qui sait aussi écrire et mettre en scène des personnages mais aussi géré leurs interactions entre eux. Waid se permet certes des changements qui vont s’avérer comme drastiques pour les puristes mais l’essentiel de ce que l’on pourrait appeler comme étant l’âme de DC est préservé. Ainsi, Superman reste toujours un boy scout et ce malgré le fait qu’il doute de la place et la légitimité des surhommes dans le monde, Batman reste toujours notre bon vieux Chevalier Noir et ce malgré la noirceur que notre homme a accumulé au cours de ses années, idem pour Wonder-Woman, Flash et Green Lantern qui bien qu’ayant pas très bien tourné restent au fond d’eux les figures emblématiques que l’on connait.
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Ainsi, à travers ce pitch simple mais terriblement efficace et nos héros préférés qui apparaissent comme changés et bien plus sombres, Waid va s’amuser à traiter de nombreux thèmes tel que :
- La place des héros dans le monde : tout au long du comics, nos héros favoris se questionnent quant à la légitimité de leur actions mais surtout la légitimité des moyens qu’ils emploient. Le débat est relativement bien traité et reste l’un des thèmes fort de l’ouvrage.
- La notion d’héritage et de conflits de générations à travers les anciens et nouveaux héros qui s’affrontent. Un thème très courant de la vie de tous les jours qui est ici bien mis en scène dans les premiers chapitres. La vieille garde essaye de se poser en mentor face à une nouvelle garde plus impulsive et surtout, elle essaye de lui inculquer la notion de responsabilité et du passage de flambeau.
Ainsi, ici, un gros clin d’œil est fait à Ben Parker à travers son célèbre adage : «Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités».
Le tout est superbement mis en image par un Alex Ross qui, à la manière d’un Jim Lee pour les New52, s’amuse lui aussi à réinventer le design de nos personnages préférés. A l’instar de la plupart de ses productions, notre homme arrive à rendre cet univers extrêmement réaliste et porte une attention particulière aux expressions faciales des personnages (celle de Batman me fait encore froid dans le dos).
Les arrières plans et les échelles sont évidemment superbement bien dosés et personnellement, je ne trouve rien à redire à l’art très réaliste de Mr Ross.
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Des critiques, je dirais d’abord que l’histoire est difficilement abordable pour un non initié à l’univers DC.
Cette histoire ne constitue nullement un point d’entrée à cet univers et comme je l’ai dit dans la partie contexte, si vous voulez vraiment comprendre l’histoire dans son ensemble (et donc saisir les références et les clins d’œil), je vous conseille d’avoir une solide connaissance des bases de la Distinguée Concurrence.
Parmi les autres critiques, j’avouerais que le rythme peut être parfois mal géré et qu’à la fin, on peut se dire : «tout cela pour ça». Malgré tout, j’aimerais rebondir personnellement là-dessus car je trouve que même si la fin peut paraitre simpliste (à l’instar du pitch d’origine), elle me parait celle qui est la plus efficace et la plus logique puisqu’elle permet de dégager un soupçon d’espoir et d’optimiste pour nos héros notamment en ce qui concerne leur futur et la prochaine génération.
De même, certains pourront être rebutés par les zones d’ombres, les questions qui ne trouvent pas de réponse. On aurait aimé que le récit dure un peu plus pour avoir plus d’informations sur ces éléments largement secondaires et parfois sous exploités mais cela n’arrive malheureusement pas.
Enfin, je terminerais par parler de l’édition d’Urban. On peut d’abord saluer l’initiative de rééditer cette excellente histoire (vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé) et de surtout, d’y incorporer la plupart des bonus (soit près de 100 pages de croquis et d’étude préliminaires sur les personnages) qui étaient dans la version absolute de Panini et tout cela pour 35 € (soit deux fois moins cher que la version de Panini).
A l’instar de «Watchmen», «V for Vendetta» et «Batman : Dark Victory», elle est très soignée et je peux vous assurer qu’il rendra très bien dans votre bibliothèque.
[titre]Et après ?[/titre]
[b][u]1. The Kingdom.[/u][/b]
Malgré le fait que le récit devait se suffire à lui-même, une suite fut malgré tout réalisée. Marc Waid reprit la plume mais cette suite se fit tout de même sans Alex Ross qui fut écartée car il était farouchement opposé au projet.
Dans cette suite, les héros traquent Gog, un surhomme créé par la Quintessence (un groupe d’êtres surpuissants qui veillent sur l’univers), à travers l’Hyper-Temps. La cause de cette traque : Gog leur a dérobé quelque-chose (ou quelqu’un mais ici, je n’en dis pas plus) qui était très précieux aux yeux de la communauté des super-héros.
[b][u]2. Les apparitions dans la continuité officielle.[/u][/b]
Le dernier numéro de la série 52 (qui fait le lien entre le crossover «Infinite Crisis» et «One Year Later») qui permet notamment de réintroduire définitivement le multiverse nous montre que l’histoire de Kingdom Come s’est déroulé sur la Terre 22.
Dès lors, l’histoire semblait être relié à la continuité officielle de l’univers DC et par la suite, les personnages et situations de Kingdom Come font faire plusieurs apparitions dans l’univers DC.
[b]JSA : Thy Kingdom Come.[/b]
Cette longue intrigue va concerner la Société de Justice (les héros de l’âge d’or tel Jay Garrick et Alan Scott) et va être réalisée par Geoff Johns (ce dernier a réalisé un excellent run sur la JSA et cet arc en est un parfait exemple), Dale Eaglesham et Alex Ross.
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Ici, la JSA fait la rencontre du Superman de cet univers qui arrive à débarquer dans le nôtre. Sa mission : empêcher que le sombre futur de The Kingdom Come se réalise.
Je n’en dis pas plus ici mais je précise juste que cette intrigue (ayant été publiée en France dans les magazines DC Universe) est tout bonnement excellente. On y retrouve Gog, Magog ainsi que de nombreux concepts ayant été introduits dans Kingdom Come. Geoff Johns s’amuse comme un petit fou à réutiliser les concepts de la Terre 22 et à les mélanger à ceux qu’il a patiemment mis en place au cours de son run sur la JSA. Le rythme est très bien géré et en prime, on a même le droit à d’importantes précisions sur certaines zones d’ombres et intrigues laissées en suspens dans le récit de Marc Waid.
[b]Justice League : Generation Lost.[/b]
Encore une fois ici, plusieurs concepts de Kingdom Come seront réutilisés au cours d’un arc de cette très bonne série.
[conclusion=4,5][/conclusion]
[onaime]- Un pitch alléchant et efficace.
- La trinité au top.
- Le rapport qualité/quantité/prix de l’édition.
- De somptueux dessins.
[/onaime][onaimepas]- Le rythme parfois mal géré.
- L’histoire un peu courte et les zones d’ombres du récit.[/onaimepas]
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