Après STRAY BULLETS, Maria & David Lapham reviennent dans ce récit sombre et crasseux à travers les paysages américains. Et comme tous les meilleurs récits noirs, LODGER est avant tout une histoire d'amour bien déjantée.
Ricky Toledo avait quinze ans lorsqu'elle est tombée amoureuse d'un beau et ténébreux vagabond qui louait une chambre dans sa maison familiale. Puis le bellâtre a tué sa mère et fait en sorte que son père soit envoyé en prison pour ce meurtre. Trois ans plus tard, Ricky ne recule devant rien pour se venger. Et la jeune femme brisée est accompagnée de son fidèle compagnon - un Smith et Wesson 45 en or nommé Golddigger...

Pas d'avis pour le moment.

David Lapham, le créateur des Stray Bullets, revient chez Delcourt le temps d’un récit complet intitulé Lodger (le locataire en anglais). Il est accompagné par Maria Lapham, sa femme, au scénario.

La structure du récit est bien pensée, avec un premier chapitre d’introduction avare en information. Nous suivons une jeune femme de 18 ans à la recherche de quelqu’un. En parallèle, le texte d’un blog défile. Il est écrit par un voyageur, dont le lien avec la jeune femme finit par se dévoiler. Personnellement, je me suis lancé dans le récit sans me renseigner sur la série, comme souvent. Et quand je vois le quatrième de couverture, je me dis que j’ai plutôt bien fait ! Parce que les scénaristes jouent beaucoup avec les sous-entendus avant de dévoiler les faits.

Cette dualité de narration va se dérouler durant tout l’album. Nous allons petit à petit tout découvrir de ces deux personnages et de leur relation. L’écriture est très bonne, tout comme les dessins. Ils nous présentent une Amérique profonde, notamment une ville en Arizona. La chaleur et la violence sont étouffantes, et l’ambiance réussie. L’intrigue est bien ficelée, et par le biais de nombreux flashbacks, on nous montre quelques années de la vie de ces deux individus. L’histoire va même flirter vers le fantastique, avec des éléments pas très clairs, qui en rajoutent à l’aspect dérangeant de la série.

La fin de cette sombre histoire peut ne pas étonner, mais le récit sait nous faire douter, et rendre ses personnages imprévisibles. Cette chasse à l’homme raconte finalement l’histoire d’une métamorphose, celle de son héroïne qui vit un traumatisme à 12 ans. Elle va alors définir sa vie autour de celui-là, et va devenir petit à petit une nouvelle personne, que l’on devine à la fin de l’album. L’histoire est intéressante, bien écrite, et nous prend aux tripes.

Les dessins en noir et blanc sont bons, et ont l’avantage de donner le contrôle total à l’auteur de son oeuvre. L’album contient quelques croquis en bonus. Lodger est une oeuvre sombre, violente, parfois alambiquée, mais forte, avec une très bonne ambiance sale, moite et chaude. Un très bon récit à ne pas mettre entre toutes les mains.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'ambiance
- La narration
- L'originalité

LES POINTS FAIBLES

- Peut déranger

 

4.5

 

Conclusion

Lodger est une oeuvre mature et violente sur la métamorphose de son héroïne suite à un traumatisme. Une très bonne lecture.