Après des apparitions sporadiques dans la série Conan le Barbare, et une mini-série de 7 épisodes dans la collection Marvel Feature Presents, Red Sonja est “titularisée” et bénéficie d’une collection bien à elle, preuve s’il en fallait de son succès !

Dans ce deuxième volume d’une série de 4, l’intrépide diablesse d’Hyrkanie poursuit, sous le crayon de Frank Thorne, sa route solitaire dans le royaume d’Argos. Maintes fois, sa vie sera mise en péril au cours d’un périple qui lui fera croiser la route d’une licorne, affronter un terrifiant démon, participer aux jeux pipés de Gita, libérer un peuple de son funeste destin, être faite prisonnière dans la tour qui chante et bien d’autres aventures extraordinaires.

Pas d'avis pour le moment.

La diablesse à l’épée est de retour chez Graph Zeppelin avec le deuxième volume de la collection consacrée à ses toutes premières aventures chez Marvel. Après sa création dans la série Savage Tales of Conan, et son premier run dans Marvel Features, sous la direction de Roy Thomas et du regretté Frank Thorne, Red Sonja débarque dans sa propre série éponyme à partir de 1977. Ce volume contient les sept premiers numéros, pitchés par Thomas et écrits par Clair Noto, toujours illustrés par Thorne. 

Alors que le personnage de Red Sonja est désormais bien installé, et s’est émancipé de son comparse masculin Conan le Barbare, elle peut désormais de se lancer dans ses propres aventures et développer son univers à elle. C’est ce dont on est témoin sur les premiers numéros de sa série, alors que la guerrière d’Hyrkanie continue à parcourir les contrées et à se retrouver dans des situations extraordinaires, faisant la rencontre d’alliés et d’ennemis aussi diversifiés que les paysages qu’elle arpente. Des licornes en danger, des créatures magiques qui prennent possession des gens, des citées sous-marines, des monstres à plusieurs têtes, des cloches magiques, des joutes ancestrales, et on en passe. Pour les amateurs de fantasy et de magie, c’est un cocktail détonant qui nous est proposé dans ce second tome. On y retrouve bien sûr des classiques du genre, que ce soit dans les éléments fantastiques ou dans la construction de la narration, mais toujours avec des twists bien vus, qui rendent les histoires plutôt originales. Et si ces histoires paraissent à première vue comme des récits individuels, il y a tout de même une cohérence d’ensemble, une sorte d’enchainement logique et de continuité, que ce soit dans l’intensification des menaces, ou dans les relations que Red Sonja développe sur son chemin.

Si Roy Thomas est toujours présent pour produire et superviser les aventures du personnage qu’il a créé quelques années plus tôt, son planning chargé ne lui permet pas d’être à l’écriture des numéros de la nouvelle série, tâche qu’il confie à Clair Noto. Fan de la première heure de Red Sonja, celle-ci va cerner et respecter le personnage à la perfection, rendant cette petite « transition » absolument fluide et quasiment invisible. Noto va même apporter quelques couches supplémentaires à la personnalité et à la psychologie de Sonja. Si le personnage présentait déjà cette jolie dualité entre une âme de guerrière sans concession et une âme beaucoup plus douce et compatissante, elle est sans doute encore plus marquée ici. Elle a beau trancher ses ennemis et les créatures mythologiques qui s’attaquent à elle, Red Sonja n’en conserve pas moins un grand cœur, et défend avant tout les plus faibles et les personnes qui ont besoin de son aide. Elle n’hésitera pas à mettre sa vie en jeu à plusieurs reprises, notamment lors de jeux de stade, pour combattre l’injustice d’un peuple opprimé, alors qu’elle n’a aucun lien avec lui. Elle nouera également des relations qui la toucheront profondément, que ce soit avec d’autres humains ou des animaux, qu’elle quittera toujours avec une grande tristesse pour continuer sa route. Un fort caractère, une grande sensibilité et une détermination sans faille (« Jusqu’à la mort », dit-elle sur la couverture du premier numéro), en somme, la diablesse continue de conserver cette part de féminité qui la distingue de tous les héros de fantasy de l’époque. 

Frank Thorne continue de donner vie à l’univers de la diablesse à l’épée comme personne, il est désormais dans son jardin et ça se voit. Si la narration et le découpage des planches restent assez classiques, dans la veine du premier volume, le dessinateur s’autorise quelques fantaisies sur les créatures et les décors qu’il met en scène par son coup de crayon et son imagination. On a toujours cette impression de se trouver dans un vrai univers fantastique et mythologique, mais bien ancré dans une certaine réalité. Tous les attributs de Red Sonja cités plus haut sont magnifiés et c’est un bonheur à lire. 

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'univers de Red Sonja se développe
- Une héroïne aux multiples facettes
- Frank Thorne

LES POINTS FAIBLES

- Des histoires aux schémas assez classiques

 

4

Féminité et fantasy font bon ménage !

Conclusion

Un second volume totalement dans la continuité du premier, alors que Red Sonja a trouvé son rythme et se lance dans sa propre série. Quelques couches supplémentaires dans la complexité et profondeur du personnage, et des histoires encore plus fantastiques, c’est ce qui vous attend dans ces nouvelles aventures de l’âge d’or de la diablesse à l’épée d’Hyrkanie.