Pour payer une dette de sang au seul homme qui a su gagner son respect, Red Sonja est appelée pour mener une armée désespérée face à la terrible Dark Annisia.

Forcée à se soumettre, et à remettre son épée un genou au sol, la Diablesse à l’épée est condamnée à dépérir dans les steppes du Nord. Mais on n’a pas la peau de Red Sonja aussi simplement…

Conte épique fait de batailles, de complots, et de vengeances, cette aventure mène Red Sonja des profondeurs de sa propre tombe au sommet de la gloire, en passant par sa jeunesse et l’épreuve qui fit d’elle ce qu’elle est.

Sous la plume de Gail Simone (prix Inkpot 2017), Red Sonja, vit une de ses plus intenses aventures et nous livre une part de ses secrets de jeunesse !

  • Julien
    Julien Staff MDCU

    il y a 3 ans

    Gail Simone et Walter Geovani mettent leurs talents en commun pour redonner ses lettres de noblesse au célèbre personnage de Red Sonja. Un titre accessible à tous, qui étend la mythologie du personnage et s’avère divertissant, profond, et rudement efficace. On espère lire rapidement la suite.

Contagion

Red Sonja (2013)

Sister Vs Sister

Red Sonja (2013)

L’éditeur Graph Zeppelin a la très bonne idée de nous proposer en France le run de la scénariste Gail Simone sur le personnage de Red Sonja, paru en 2013 aux États-Unis chez Dynamite Entertainment. Elle est accompagnée au dessin par Walter Geovani, pour ce premier tome d’une trilogie qui offre un nouveau souffle à la mythologie de la diablesse à l’épée.

Gail Simone aime les personnages féminins et sait les écrire à merveille, les exemples sont nombreux avec Birds of Prey, Wonder Woman, Batgirl ; des franchises qu’elle a marquées de son empreinte en leur donnant une nouvelle impulsion et en y définissant une nouvelle mythologie. Avant d’être scénariste, elle était également très vocale sur le traitement des femmes dans les comics, notamment à travers son mouvement féministe Women In Refrigerators. C’est donc presque tout naturellement que l’on s’attend à retrouver Simone sur un personnage fort tel que Red Sonja, que l’on considère souvent comme le pendant féminin de Conan le Barbare. Elle explique d’ailleurs dans la très intéressante préface que c’était une évidence pour elle, fan du personnage depuis longtemps. Gail Simone débarque donc sur Red Sonja et comme souvent, elle secoue le cocotier et ne conserve que les éléments qui restent solidement accrochés, pour y amener de la nouveauté et quelques changements très inspirés. Si on s’amuse à comparer avec son premier arc sur la série Wonder Woman, on y trouvera de nombreuses similitudes. Notamment, c’est une histoire qui est, encore une fois, très féminine. Simone introduit ici le très bon personnage antagoniste d’Annisia, qu’elle lie avec virtuosité au passé de Red Sonja, comme la première ennemie de l’Amazone qu’était Alkyone. Les scénaristes de comics amènent souvent des liens avec le passé pour travailler les relations avec de nouveaux personnages, surtout les vilains, et c’est ici très bien construit. La relation entre Red Sonja et Dark Annisia n’en est que plus complexe et c’est bien ce que l’on aime lire. D’autant que Simone réussit toujours à insuffler une vraie humanité à ses personnages, qui les rend compréhensibles et attachants. Red Sonja est une diablesse très violente, qui fait preuve de peu de pitié, et pourtant, à travers des flashbacks et ses relations à d’autres personnages, on y décèle des aspects de sa personnalité qui la rendent plus que sympathique. Sans parler des personnages secondaires extrêmement bien traités, dans les divers rôles et dynamiques apportent énormément à l’histoire, dont souvent une certaine légèreté nécessaire. Ces liens au passé sont également une manière d’accueillir un nouveau public dans l’univers du personnage. Vous n’avez jamais lu Red Sonja ? Aucun problème, Simone introduit parfaitement l’aspect « bad-ass » du personnage dès les premières pages, le lecteur saisit d’entrée à qui il a à faire. Une partie de ses origines est également revisitée pour ne perdre personne en route et offrir une histoire riche et complète.

L’intrigue que propose Gail Simone sur ce premier arc possède un fondement assez classique, c’est le schéma narratif assez célèbre du héros battu et châtié, qui va devoir se retrouver et puiser au plus profond de lui-même pour trouver la force de faire un retour triomphal. Classique, mais extrêmement efficace, surtout mêlé aux autres éléments cités plus haut. Et surtout efficace pour relancer une série et un personnage avec une telle aura, sur des bases solides, permettant de montrer la voie pour la suite. Parce qu’il y a encore deux tomes derrière que l’on est impatients de lire, et qui reprendront forcément des éléments installés dans ce premier opus, même si celui-ci propose une histoire complète avec une conclusion satisfaisante. L’arc est donc bien construit sur six numéros, avec un rythme plaisant, proposant beaucoup d’action et de combats, des passages plus centrés sur le développement des personnages, et le tout dans une intrigue qui n’est pas pauvre en rebondissements. On est également dans le respect total de l’époque et de l’aspect « barbare » du titre, avec beaucoup de violence qui n’a pas froid aux yeux, des scènes assez gores et sanglantes qui donnent de la crédibilité et de l’authenticité. Il y a beaucoup d’humour et de légèreté, ce que Simone sait doser à merveille pour le faire fonctionner, même sur un titre « sauvage » comme celui-ci. Les dialogues participent également à cette plongée dans une époque différente, et la traduction/adaptation de Stéphanie Chaptal et Thierry Plée est de qualité dans ce sens, essayant de coller aux termes un peu anciens ou pas forcément très communs.

Au dessin, Walter Geovani signe un très beau travail, qui met parfaitement en valeur les personnages écrits par sa scénariste, en commençant par Red Sonja. On parlait de la sympathie qu’elle dégage tout en étant une tueuse sans scrupules, il illustre parfaitement cette ambivalence et les émotions des personnages de manière générale. Il retranscrit également très bien l’ambiance de l’époque, dans les tenues, les décors et les grandes scènes de bataille. Il est également doué sur les aspects horrifiques : on pensera aux fantômes que l’on revoit souvent et sont assez terrifiants, ou encore les scènes violentes et gores qui sont efficaces mais jamais repoussantes. Le découpage de ses planches est très dynamique avec beaucoup de cases enchevêtrées lorsque le scénario le demande et que le rythme est plus élevé, mais laisse également beaucoup de place à l’action et aux scènes épiques quand il le faut. On citera également la belle colorisation d’Adriano Lucas.

Pour finir, parlons de l’objet en lui-même. Graph Zeppelin a encore fait du très bon boulot sur l’édition, avec un format cartonné brillant qui rend vraiment bien et est agréable au toucher. Le papier est de qualité et les différents chapitres de l’arc sont séparés par les couvertures (ce qui n'est malheureusement pas toujours une évidence). Pour le contenu bonus, il y a la préface très intéressante de Gail Simone, mais surtout une galerie de couvertures variantes, toutes superbes et signées exclusivement par des femmes (dont vous reconnaitrez sans doute les noms), rappelant l’aspect féminin du titre.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Relance parfaite du personnage
- Accessible aux nouveaux lecteurs
- Les dessins de Geovani
- Une belle édition

LES POINTS FAIBLES

-

 

4.5

Une belle occasion de découvrir Red Sonja !

Conclusion

Gail Simone et Walter Geovani mettent leurs talents en commun pour redonner ses lettres de noblesse au célèbre personnage de Red Sonja. Un titre accessible à tous, qui étend la mythologie du personnage et s’avère divertissant, profond, et rudement efficace. On espère lire rapidement la suite.