Scénariste : MIGNOLA Mike, ROBERSON Chris
Illustrateur : MITTEN Christopher
Coloriste : STEWART Dave

Certains récits mignolesques se déroulent en marge des aventures traditionnelles du démon cornu. Outre Frankenstein, Sledgehammer 44 et autres Lobster Johnson, cette série s’intéresse à Raspoutine qui ramena Hellboy sur Terre.
1937. Trevor Bruttenholm travaille pour les Services Secrets de sa Majesté la Reine d’Angleterre. Il découvre une série de messages qui vont le lancer sur la piste de corps réanimés, de mortels magiciens et d’agents nazis. Mais rien ne le prépare au cours de ce voyage à faire face au prêtre Raspoutine, celui qui parviendra à ramener Hellboy sur Terre, alors qu’il n’était encore qu’un bébé démon.

  • yann2440
    yann2440

    il y a 4 ans

    Malgré une couverture mettant en avant Raspoutine, le personne se fait rare dans ce volume portant son nom. Je m'attendais vraiment à lire quelque chose sur l'histoire ou l'origine du personnage dans l'univers hellboy. Au final on a droit à une histoire d'espionnsage qui se passe en France et en Angleterre pour laquelle j'ai eu beaucoup de mal à me passioner.

La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit de Les dossiers secrets de Hellboy : Raspoutine. Il est écrit par Mike Mignola et Chris Roberson et est dessiné par Christopher Mitten. Il est sorti le 24 juin pour 15.95 euros.

Certains récits mignolesques se déroulent en marge des aventures traditionnelles du démon cornu. Outre Frankenstein, Sledgehammer 44 et autres Lobster Johnson, cette série s’intéresse à Raspoutine qui ramena Hellboy sur Terre.
1937. Trevor Bruttenholm travaille pour les Services Secrets de sa Majesté la Reine d’Angleterre. Il découvre une série de messages qui vont le lancer sur la piste de corps réanimés, de mortels magiciens et d’agents nazis. Mais rien ne le prépare au cours de ce voyage à faire face au prêtre Raspoutine, celui qui parviendra à ramener Hellboy sur Terre, alors qu’il n’était encore qu’un bébé démon.

On m'a empoisonné, tiré dessus, battu puis noyé. Un homme faible en serait mort.

Mêler fiction et réalité a toujours été un débat. Si certains pensent qu'il s'agit d'un excellent moyen de mettre en place une bonne histoire, d'autres ne le voient pas du tout de cet oeil. On peut notamment penser à Sir Arthur Conan Doyle qui a déclaré plus d'une fois qu'il était hors de question de mettre en scène un affrontement psychologique entre son héros, Sherlock Holmes, et le fléau qui avait secoué l'Angleterre à la même époque : Jack l'éventreur. Ici, vous l'aurez compris, nous prenons la direction opposée puisque l'on place Raspoutine, personne qui a réellement existé, dans l'univers de Hellboy. 

Autant le dire sans détour, dans le cas présent, il s'agit d'une excellente idée. Il est rare que de véritables personnes dégagent cette aura unique qui les place en tant que candidat idéal pour être utilisé dans une oeuvre. Pourtant, c'est clairement le cas de Grigori Raspoutine et encore plus si c'est pour l'utiliser dans l'univers Hellboy. Pour rappel, il s'agissait d'une personne influente au sein de la cour russe au début du XXème siècle notamment grâce à un charme qui faisait son effet auprès des dames, un certain don pour la manipulation et à un certain mysticisme qui l'entourait. Au-delà de ça, il est également connu pour avoir, selon la légende, avoir résisté à un empoisonnement, une balle dans la tête, un passage à tabac et peut-être même à une noyade. Bref, il s'agit d'un personnage réel mais qui a une dimension légendaire et mystique certaine.

En somme, l'idée est bonne. Le problème, c'est que, finalement, il n'est pas si présent que cela. Or, on nous présente la chose comme étant une oeuvre essentiellement autour de lui. Pourtant, nous avons plutôt une histoire d'espionnage autour du projet de ce dernier, ce qui n'est clairement pas la même chose. Ses interventions sont bonnes, efficaces, inquiétantes même, mais trop rares pour en faire un personnage marquant. Par chance, le livre possède d'autres armes. Les dialogues sont plutôt bons, le récit est travaillé et sombre mais sans tomber dans l'exagération pour autant. La dimension surnaturelle est bien exploitée est il y a quelques retournements de situation très sympathiques. Les registres se côtoient sans problème. Enfin, les fans seront sans doute heureux de voir que l'on met ici en place de nombreux codes que l'on retrouve, assez souvent, dans l'univers Hellboy. Finalement, à part l'utilisation de Raspoutine qui lance le débat, le seul reproche que l'on pourrait faire à ce comics serait la présence de quelques longueurs.

Va-t'en, petit homme. Ce qui se passe ici dépasse ta compréhension.

Pour ce qui est de la partie graphique, le tout n'est pas mauvais. On aurait aimé avoir Mignola à ce poste, mais Mitten s'en sort relativement bien et reste, de manière générale, un peu dans la même veine que le scénariste. Il y a un certain travail sur les décors et sur les visages des persos. De même, le travail sur les ombres et plutôt bon et la colorisation est efficace. A noter qu'il n'est pas rare que l'on s'éloigne du comics traditionnel pour proposer une approche qui frôle le franco-belge. Un choix qui, pour le coup, passe très bien. Enfin, les covers sont sublimes.

En bonus, vous trouverez un sketchbook de qualité.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- La dimension surnaturelle omniprésente
- Le mélange fiction/réalité
- La partie graphique
- Le sketchbook final

LES POINTS FAIBLES

- Un Raspoutine assez absent
- Des longueurs

 

3.5

Pas mauvais

Conclusion

Sans être un incontournable de l'univers Hellboy, on ne peut nier que Mignola propose ici un travail de qualité. Une lecture convaincante.