La review du jour est un titre proposé par Urban Comics. Il s'agit de Green Lantern : Terre-Un Tome 1. Il est sorti le 18 octobre pour 15.50€. Il est écrit par Corinna Bechko et Gabriel Hardman et est dessiné par ce dernier. Il contient le titres US Green Lantern: Earth One Vol. 1.

Hal Jordan occupe un poste d'astronaute minier pour le compte des entreprises Ferris Galactic, et même si son travail lui permet de s'échapper un temps de sa vie monotone, cela ne lui suffit plus.
Mais sa vie bascule le jour où il tombe sur un étrange anneau dans les décombres d'un astéroïde. Lui qui a toujours rêvé d'aventures découvre que l'Univers est bien plus vaste qu'il ne le pensait et que celui-ci était surveillé et protégé par le Corps des Green Lantern, aujourd'hui anéanti par les Manhunters. Hal Jordan parviendra-t-il à réaliser seul l'impossible et à faire renaître la police intergalactique ?

Lorsque l'on y repense, DC a eu une approche des Green Lantern assez particulière ces derniers temps. D'un côté, on vous annonce le retour d'une superstar en la personne de Grant Morrison mais pour faire quelque chose de différent sur l'univers. De l'autre, on vous annonce Corinna Bechko et Garbiel Hardman, deux auteurs bien moins connus, sur Green Lantern Terre-Un pour une approche plus conventionnelle. L'heure de la lecture venue, le constat est sans appel... Pour beaucoup (dont MDCU), Grant s'est cassé les dents sur son Green Lantern Hal Jordan et à l'inverse, le titre Green Lantern Terre-Un est tout simplement exceptionnel. A titre personnel, il s'agit de l'une des meilleures sorties de cette deuxième moitié de l'année et clairement une des plus belles lectures sur l'univers GL de ces dernières années. Oui, c'est à ce point-là. La remise en contexte et la petite parenthèse plus personnelle étant faites, passons à la review pure et dure.

Mais je ne sais rien non plus ! Si tu parles de cette bague, je... Je l'ai trouvée. Je ne sais pas vraiment comment elle fonctionne.

Autant le dire sans détour, il s'agit d'une revisite des origines de Hal Jordan... mais sans doute une des meilleures revisites de ces dernières années. Le point fort réside dans le fait que les auteurs font du Green Lantern... sans faire du Green Lantern. En fait, il est noté à l'arrière du livre que Bechko a bossé sur Star Wars et Hardman a bossé sur Aliens. Ce point est important car dans cet opus, on retrouve plus d'une fois l'ambiance d'Aliens et pas mal de scènes épiques qui pourraient venir de Star Wars. L'univers de Green Lantern est plus discret et ne commence à décoller que dans la deuxième moitié de l'opus ce qui n'est pas plus mal puisqu'encore une fois, il s'agit des origines de Hal Jordan. Il est donc logique de ne pas foutre du vert partout dès la première page. Toujours dans cette optique de faire du Green Lantern sans faire du Green Lantern, les auteurs vont prendre les pièces maîtresses de la mythologie Green Lantern et les retourner contre le lecteur. Jordan rencontre Kilowog ? Donc Kilowog va lui expliquer comment utiliser l'anneau ? Perdu ! Kilowog est aussi perdu que Jordan. C'est même lui qui lui demande en premier comment l'anneau fonctionne. Et cette approche est omniprésente et foutrement efficace ! La batterie centrale est là sans être là, les Gardiens sont là sont être là, la menace représentée par les Traqueurs est là mais les Traqueurs sont, le plus souvent, absents etc. Même la mission des Green Lantern est différente. Sans entrer dans les détails pour ne pas spoiler, les Green Lantern n'ont pas ce statut de police spatiale. Disons plutôt qu'ils font ce qu'ils peuvent, comme ils le peuvent, pour aider. Finalement, la seule chose que l'on retrouve sans trop de problème, c'est le caractère de Hal Jordan. Mais pour le reste, tout a changé (par exemple, il s'agit d'un astronaute minier à présent ce qui renforce, à nouveau, le côté "Aliens").

Les traqueurs ont été fabriqués pour détruire le Corps des Green Lantern. Et c'est ce qu'ils ont fait.

Le travail dès les premières pages est tellement bon que nous avons envie de faire ce voyage spatial avec Jordan alors que, clairement, à ce moment-là de l'histoire, nous sommes à 100% dans de la science fiction. Il n'y a rien qui renvoie à l'univers des super-héros. Cette dimension n'apparaît que plus tard, lorsque Jordan trouve la bague et lorsque l'affrontement avec un Traqueur éclate. Eh autant vous dire que l'on est presque dégoûté que l'univers des super-héros rattrape cet univers jusque-là 100% science fiction. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout était parfait jusque-là. Voir un affrontement de super-héros, c'est prendre le risque de repartir sur du plus conventionnel, d'abandonner cette approche si exceptionnelle. Mais non, il s'agissait d'une fausse alerte. Bechko et Hardman savent où ils vont et l'aventure continue de plus belle malgré ce recul de la science fiction par la suite. Concernant le reste, les scènes de combat sont sublimes, les dernières pages de l'opus sont exceptionnelles avec, en tête, le message de Jordan, le symbôle de l'espoir, les renforts... tout est exceptionnel. Mention spéciale à l'ouverture finale qui permet, pour le deuxième volume, un bon nombre de péripéties.

Je... Nous sommes tous venus... parce que quelqu'un... a décidé de résister. Transmets mon anneau... et continue... d'aider.

Pour ce qui est de la partie graphique, le travail de Hardman est exceptionnel. L'ambiance mise en place est à couper le souffle. Rien que les premières pages suffisent à nous faire plonger dans l'univers spatial. C'est à tel point que l'on est presque déçu lorsque l'on repasse sur l'univers des Green Lantern pur et dur. Le vide spatial est omniprésent et l'angoisse se fait clairement ressentir. Comme déjà signalé, l'auteur a déjà participé à Aliens, sachez que c'est un petit peu cette ambiance que nous retrouvons ici. La colorisation est également sublime. Rien que l'influence du vert de la bague dans le noir de l'espace est à couper le souffle. La cover est à la fois simple et parfaitement représentative de ce qui vous attend au sein de l'oeuvre.

En bonus, vous trouverez un cahier graphique de Gabriel Hardman.