La review du jour est un titre proposé par Panini Comics. Il s'agit de Hit Girl à Rome. Ecrit par Rafael Scavone et Rafael Albuquerque et dessiné par ce dernier, il est sorti le 10 avril pour 16€. Il contient les titres US Hit-Girl #9-#12.

Mindy est à la poursuite d'un voleur en plein cœur de Rome. Cette traque va faire découvrir à Hit-Girl une histoire macabre qui va la plonger dans la pègre romaine… Pour ce troisième one-shot du tour du monde de l'héroïne, on retrouve Rafael Albuquerque (Huck) aux dessins.

Enfermée dans une caisse à l'intérieur de la soute d'un avion, Mindy débarque en Italie. Elle se retrouve rapidement face à l'organisation qui contrôle la mafia de Rome. Entre deux courses poursuites dans les rues du centre-ville, la justicière adolescente va tenter de récupérer une étrange relique et elle aura fort à faire avec des nonnes corompues et un groupe de bikers peu recommandables.

Avant de commencer, parlons un petit peu du personnage.Tout commence avec le comics Kick-Ass, créé par Mark Millar et dessiné par John Romita Jr. Un comics décalé et violent dans lequel les auteurs revisitent le mythe du super-héros "fait-maison" : un mec sans pouvoirs qui met un costume à l'arrache et va cogner sur du méchant (d'où son surnom "kick-ass" traduisible par "botte-cul"), influencé par les super-héros des comics qui n'existent pas dans la vraie vie. Il est aidé dans sa mission par plusieurs personnages dont Hit-Girl , une enfant surentrainée qui massacre les méchants à grande vitesse et avec une extrême violence... un personnage qui, vous vous en doutez, rencontre un grand succès. C'est ce personnage que nous suivons aujourd'hui.

Ce qu'il faut bien comprendre avant d'attaquer Hit Girl à Rome, c'est que la série est construite de manière un petit peu singulière. Finalement, c'est une série dans laquelle l'expression road trip prend tout son sens. Comme vous avez pu le constater dans l'introduction, le titre reprend en fait les numéros 9 à 12 de la série. Pas la peine d'être un génie pour comprendre qu'il manque les huit premiers numéros et donc le "début de l'histoire". Or, il s'agit bien, dans un sens, d'un standalone. Comment expliquer cela ? En fait, la série narre les aventures de Hit Girl dans différents coins du monde. Quelques numéros racontés par des équipes créatives à chaque fois différentes et qui met en avant le personnage dans un autre pays. En réalité, le tome 1 est Hit Girl en Colombie tandis que le tome 2 est Hit Girl au Canada.. Néanmoins, au-delà de la numérotation, il est inutile de chercher un semblant de continuité. Il n'y a aucun lien et aucune allusion à ce qui a été fait par le passé (si ce n'est une mention comme quoi le personne a été à tel endroit). Vous pouvez avoir les deux tomes tout comme vous pouvez avoir uniquement Hit Girl en Colombie ou Hit Girl au Canada. 

Fais gaffe, pétasse ! Et n'essaie même pas de bouger... ou je te botte le cul si fort que tu te cureras les dents avec mes lacets.

Pour le moment, la série Hit-Girl n'aura pas été parfaite. Après tout, nous avons eu un premier tome prometeur suivi d'un deuxième tome déjà bien plus décevant. Qu'en est-il de ce troisième tome ? Par chance, il permet de faire remonter la moyenne et pas qu'un peu. Il s'agit sans doute du meilleur volume jusque-là.
Dans un sens, il est bien moins déjanté que le tout premier volume. Ici, nous avons une petite dose de WTF mais uniquement grâce aux religieux (des soeurs qui se font massacrer, c'est clair que ça change !) tandis que dans le premier volume, finalement, les situations qui faisaient que tout partait en sucette étaient extrêmement nombreuses. Sachant que ce décalage est quelque chose de fondamental dans l'univers de Kick-Ass, qu'est-ce qui fait que ce troisième tome serait quand même meilleur que le premier ? Eh bien pour tout le reste, en fait. Avant toute chose il y a les répliques. Il ne faut que quelques lignes de dialogue pour comprendre que nous sommes dans du Hit-Girl. De bonnes petites punchlines bien placées et qui font que ce nouveau tome se lit très vite.
A côté de cela, les personnages sont également bien mieux exploités. C'est le cas de Paola, un personnage bien plus travaillé qu'il n'y parait mais aussi et surtout Donna Giustina, la méchante principale de ce tome. Le personnage est très intéressant et, finalement, assez original. La vilaine a même eu droit à une Origin Story en deux planches. C'était bien trouvé et, encore une fois, complètement barré. Le principe du "J'adore la violence et le pouvoir mais je suis également très coyante. J'ai trop tué donc je dois me repentir pour aller au Paradis mais pour faire cela, je dois tuer encore plus". A nouveau, c'est à la fois décalé et original. C'est une excellente surprise. D'ailleurs, le tout s'achève de la plus belle des manières avec une réplique finale extrêmement efficace. Quelques mots qui permettent de donner une vraie conclusion au personnage mais également une petite moralité. Enfin, le personnage de Hit-Girl est également plutôt bien géré. Bien sûr, il n'y a rien de nouveau. Il n'y a pas de révélation ou autre. Néanmoins, les scènes durant lesquelles nous pouvons voir Mindy et non Hit-Girl sont plutôt bonnes et, surtout, suffisamment rares pour que nous les soulignions. Le scénariste parvient à bien jouer sur les deux tableaux en montrant bien que Hit-Girl est une petite fille mais sans être une petite fille non plus.
Enfin, et cela manquait un petit peu dans le tome précédent, le titre de l'oeuvre n'est cette fois pas usurpé. Une fois n'est pas coutume, nous avons mille références au fait que le personnage soit bien à Rome. 
Ajoutez à cela le grotesque et l'exagération habituels et vous avez un excellent tome autour de Hit-Girl.

Elle roule comme une malade. C'est bien une ritale.

Concernant la partie graphique, il n'y a pas grand-chose à redire. Le dessin est très bon, la colorisation correcte, le découpage et la mise en scène sont efficaces. Mention spéciale aux scènes d'action qui sont particulièrement bien dessinées. Dans l'ensemble, les covers sont bonnes. Celle du numéro 4 est extrêmement efficace grâce à un dessinateur qui s'est clairement lâché.

En bonus, vous trouverez quelques croquis, une courte biographie des auteurs ainsi que les variant covers. Pour ce qui est de ces dernières, on notera qu'il y a de très bonnes choses. Néanmoins, la variant cover du numéro 2 réalisée par Chris Burnham est peut-être encore un cran au-dessus. Le côté déjanté est présent mais tout en respectant le fait que le personnage soit actuellement à Rome ce qui n'est pas systématiquement le cas. Sur d'autres variant covers, la référence à Rome n'est pas si évidente, c'est dommage.