Scénariste : Greg Rucka
Dessinateur : Leandro Fernandez
Coloriste : Daniela Miwa

Quand on est immortel, on a tout le temps d’apprendre qu’il existe pire que la mort…
Depuis des siècles, Andromache de Scythie – « Andy » pour les intimes – et sa bande de guerriers immortels œuvrent dans l’ombre, proposant leurs services à ceux et qui peuvent se les offrir. Mais à l’ère d’internet où l’information circule tous azimuts, l’immortalité devient un secret difficile à garder. Et la routine immémoriale d’Andy et des siens bascule le jour où ils rencontrent une de leur semblable servant dans les Marines et que la vérité à propos de leur identité risque d’être révélée.
Greg Rucka (Lazarus, Black Magick) s’associe au talent de Leandro Fernandez pour nous livrer une geste furieuse à travers le temps et les âges, où le tranchant des lames répond aux claquement des fusils. Une histoire d’êtres brisés par la lutte et les regrets éternels, où l’immortalité n’est plus un don, mais une malédiction.

Pas d'avis pour le moment.

En tout début d’année sortait en France le premier tome de The Old Guard, la dernière série de Greg Rucka. L’album est publié par Glénat, qui édite aussi ses autres travaux indés. Lazarus et Black Magick sont de bonnes séries, The Old Guard est-elle à la hauteur ?

L’album débute avec une mission donnée aux principaux personnages, trois hommes et une femme, Andy, qui est la cheffe de la fine équipe. Ils sont immortels et mercenaires depuis des centaines d’années. Ils sont très bons dans ce qu’ils font, mais aussi dans l'art de la discrétion pour ne pas servir de cobaye au premier venu. Cependant, cette mission qu’on leur donne est un piège, et ses instigateurs récupèrent un film prouvant leur immortalité. Ils vont donc tout faire pour le retrouver. L’histoire n’a rien de follement original à première vue. Le fantasme de l’immortalité a déjà été bien exploité, et le récit peine à offrir de l’inédit.

Heureusement, Greg Rucka sait raconter ses histoires et, dès le début, arrive à nous captiver avec une bonne écriture. Il nous montre des bribes des vies passées des protagonistes, et leur donne de l’épaisseur. Il utilise aussi quelques grosses ficelles, mais le tout reste très efficace. En parallèle de cette mission qui tourne mal, une nouvelle immortelle apparaît, et Andy et les autres vont aller à sa rencontre. Ce personnage est surtout un prétexte pour nous faire découvrir l’équipe par le biais de ses yeux néophytes. Mais encore une fois, la capacité d’écriture de Rucka permet de lui donner de l’importance et une personnalité intéressante.

Bref, même s’il n’y a rien d’exceptionnel, le plaisir de lecture est bien présent. Les enjeux restent assez légers, mais les thématiques, déjà vues certes, sont bien traitées, comme l’amour et la sexualité de ces êtres hors du commun. Un autre point assez présent de l’album est sa violence. Il n’est pas rare de voir des cranes explosés se recomposer puisque les immortels peuvent reconstituer leur corps. Là encore, rien de jamais vu, mais une proposition radicale des auteurs qui donne beaucoup de satisfaction. Le semblant d’originalité que l’album propose se trouve au niveau de l’origine de l’immortalité même des personnages. Personne ne la connaît, ni le comment ni le pourquoi, et Rucka pourrait avoir des idées pour la suite. Sans ça, la série ne risque pas d’avoir beaucoup d’intérêt sur la longueur…

 

Au niveau des dessins, nous retrouvons Leandro Fernàndez, un artiste argentin ayant déjà travaillé pour Marvel et DC, mais qui a surtout collaboré avec Rucka sur quelques numéros de Queen & Country. Ses planches offrent un encrage fort, avec du jeu sur le contraste et un trait épuré. Le style est assez grossier et imprécis, mais pas mauvais. Le souci se trouve encore une fois dans l’originalité, il n’y a rien de bien marquant dans les planches de The Old Guard. Le travail sur les couleurs est très agréable aussi, avec des couleurs marquées selon la scène, parfois à dominance chaude ou parfois froide.

Au final, l’album est donc plutôt réussi, mais n’emballe pas autant que les autres séries de Rucka. Il est dommage que l’auteur ait choisi d’ailleurs de commencer une nouvelle série avant de finir Lazarus ou Black Magick. Du coup, quitte à choisir une de ses séries, penchez-vous plutôt sur Lazarus. Il faut aussi savoir que cet album de The Old Guard a été publié en fascicules aux Etats-Unis de février à juin 2017, et qu’aucune suite n’est sortie jusqu’à aujourd’hui. Il n’y aura probablement jamais de suite, laissant à ce tome un goût d’inachevé, et une histoire à l’intérêt finalement limité.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- La qualité d'écriture
- Les personnages
- Le mystère autour de l'immortalité

LES POINTS FAIBLES

- Déjà vu
- Pas de suite pour le moment

 

3

Décevant

Conclusion

Ce premier tome propose une histoire loin d'être originale. Il n'en reste pas moins bien écrit, avec des dessins corrects. Quelques pistes permettent de suggérer des idées pour la suite, qui n'est pour le moment pas prévue malheureusement...