Auteurs : Thomas, Buscema

Les machinations de Loki, le Serpent de Midgard, la mort de Balder et l'arrivée d'un nouveau Thor. Alors que Ragnarok, la fin des dieux, menace Asgard, Thor et ses alliés doivent faire face à une succession d'événements bouleversants. (Contient les épisodes US Mighty Thor (1966) 272-278 précédemment publiés dans les revues THOR (1983) 15, OMBRAX SAGA 245-249 et 1 inédit)

  • AfA
    AfA Staff MDCU

    il y a 7 ans

    Oui, c'est un peu plus old school que le Ragnarok d'Oeming mais ça reste une bonne lecture nostagique, d'excellents comics à l'ancienne comme les maîtres Roy Thomas et John Buscema savaient les faire.

Du vintage, en veux-tu ? En voilà. Avec la sortie récente du film Thor : Ragnarok au ciné, Panini a ressorti plusieurs oeuvres sur le grand blondinet, notamment celles qui inspirent (plus ou moins) l'histoire vue sur grand écran.

L'une d'elles se nomme The Mighty Thor : Ragnarok (incroyable, n'est-ce pas ?). L'édition de Panini, parue dans la collection Marvel Vintage, rassemble les épisodes #272 à #278 de la série éponyme.

Quelques petites choses avant de s'intéresser à l'objet en lui-même. Les auteurs de cette saga (Roy Thomas au scénario et John Buscema aux dessins) viennent juste de reprendre la série. Et quoi de mieux que de faire son run basé sur une saga mythologique nordique, le "Ragnarok".
On voit donc beaucoup ce mot apparaitre mais qu'est-ce que c'est ? C'est la prophétie annonçant la fin d'Asgard et des dieux nordiques découlant d'une suite d'événements bien précis. Thor et ses compagnons s'inspirant très naturellement des légendes nordiques, il est bien normal que cette légende soit retranscrite en version comics.

Cette saga, sortie en 1978, a-t-elle survécu aux affres du temps ? Réponse : maintenant !

Avant d'arriver au choc annoncé, on a une brève histoire qui débute ce tome. Elle n'a de lien avec l'épopée qu'en l'existence de sa dernière page permettant de lier la fin d'une aventure à une autre. Même si c'était pas vraiment primordiale, ça reste une petite mise en bouche sympa sous forme d'une fable. Le dieu nordique raconte une de ses anciennes aventures à des enfants pour leur faire un peu la leçon.
Dans celle-ci, Thor et Loki vont faire la rencontre d'un géant dans une sorte d'endroit à la Gulliver. Ce sera l'occasion pour eux de bien se faire mystifier. On appréciera la relation entre les deux frères et leurs façons diverses de réagir aux épreuves qui leurs sont imposées de manières qui leurs sont très spécifiques.

La morale ayant été partagée, ça se gate lorsqu'un humain va mettre en action des évènements aux conséquences terribles. Et à partir de là, il y a du bon et du moins bon.

Sans trop rentrer dans les détails, débarassons-nous du "négatif". L'inclusion des humains reporters en Asgard n'apportent pas vraiment grand chose à l'histoire. Et même, je pense que ça tire le tout vers le bas: je m'explique. Les scènes de dialogues avec les 3 tondus ont vraiment vieilli : outre les références à des personnalités américaines totalement inconnus chez nous, ça vole pas très haut. On va de cliché en cliché: le gars qui cherche le succès, l'autre totalement lourdingue au possible. Ce qui gêne le plus, c'est que ça fait presque sitcom de voir les caméras tourner alors qu'il est censé se dérouler la fin du monde. L'ambiance "fin des temps" nordique disparait quand ils sont présents: on croirait assister plutôt à une pièce de théatre. Peut-être que ça n'est que moi, mais j'ai eu du mal à ressentir les effets et la tension du désastre imminent. De surcroit, nos amis pieds nickelés vont faire apparaitre un autre élément passable : un second Thor !

 

Et oui, même si de nos jours, on en a vu défilé des ersatz avec plus ou moins de succès, là, c'était encore peu utilisé comme élément scénaristique. L'idée en soi était louable: avoir une représentation physique de Thor plus proche de la version "traditionnelle" était peut-être une bonne idée à la base, surtout avec les évènements promis. Mais la façon dont il est "créé" est totalement risible (ainsi que ses apparitions) et il ne servira que comme un "fusible" (je n'en dirai pas plus).

Autre élément particulier: la femme de Loki. Je ne savais même pas qu'il en avait eu une avant cette saga mais pourquoi pas. Sauf qu'elle ne sert à rien dans l'histoire à part jouer la potiche de service (un peu comme Sif dans le fond). Mais ça, c'est un problème récurrent dans les comics de cette époque: les personnages féminins ne servent que de faire-valoir et n'ont pas les même rôles qu'aujourd'hui.

Mais tout n'est pas à jeter, au contraire. Malgré les points cités plus haut et donc le fait indéniable que la saga a quand même vieilli, certains éléments font que ça reste une lecture agréable. Et bizarrement (...), c'est Thor qui en est la star. On est bien loin du personnage tourmenté qu'on nous sert aujourd'hui. Il va complétement au devant des problèmes. Peut-être même un peu trop vite, il a quand même pas mal d'orgueil le blondinet. C'est un Thor plus jeune qui se prend pas la tête et qui fait bien jouer son marteau pour discuter.

 

Et heureusement pour lui qu'il a un parfait adversaire. Loki est là aussi dans sa version classique: extrêmement retors et prêt à tout pour foutre le bazar en Asgard. Encore que la palme du plus fourbe revient à Odin. Sans rentrer dans les détails, c'est lui qui a le dernier mot car tout a été planifié et se déroulera selon ses désirs. Même si ce Ragnarok n'a pas été une gigantesque bataille (en tout cas, pas retranscrit de cette façon) et s'est déroulé finalement assez vite pour le lecteur, certaines idées sont mises en place pour les futures itérations du "Big Crunch" et notamment la version d'Oeming et Di Vito au milieu des années 2000, qui sont finalement assez liées.

On peut quand même rajouter que les planches sont superbes. Même si elles ne sont plus toutes jeunes, le talent de John Buscema n'en reste pas moins énorme. Le petit côté vintage est très sympa. À noter que ce genre de saga est quand même un de ces points forts : vous pouvez le retrouver sur nombre de parution tels que Conan, Silver Surfer ou Avengers.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Les dessins "vintage"
- La version plus "jeune" et "dynamique" de Thor
- Loki le fourbe
- Odin encore plus fourbe

LES POINTS FAIBLES

- Quelques dialogues ont mal vieilli
- Les reporters humains
- Le 2ème "Thor"
- La naïveté de Balder
- L'utilisation des personnages féminins

 

3.5

Ce comics est digne !

Conclusion

Malgré le fait que certains éléments ont vieilli, ça reste une bonne petite saga, qui peut servir de prologue à d'autres versions du Ragnarok Marvel.