Quand la fureur devient folie… ou inversement ?

La chasse folle du dieu-épouvantail Rathraq pour récupérer son ancien corps se poursuit ! Mais cette bataille contre les monstres immortels qui l’ont tué des siècles auparavant prend une tournure encore plus bizarre. Si bien que le guerrier enragé a de plus en plus de mal à discerner qui est l’ennemi. Bobby LaRosa lui-même prend part au combat contre une nouvelle sorte de mal ! Pendant ce temps, Cogan, le dieu-filou, joue un jeu dangereux en s’amusant à monter chaque camp l’un contre l’autre…

Mystère, action non-stop et monstres psychotiques forment le cocktail toujours aussi détonnant de ce second volume de Rumble, qui explore un peu plus le passé et le présent de Rathraq, le dieu épouvantail. Un conte étrange et imprévisible, éclaboussé de sang, d’amour et de colère, qui vous emmènera des égouts sordides de la ville à un paradis préhistorique où créatures fantastiques et dieux s’affrontent sur le berceau de l’humanité…

Contient #6 à 10

Pas d'avis pour le moment.

Lorsque des gaillards ayant œuvré sur BPRD décident de collaborer pour faire leur propre série, ça peut donner Rumble. Rappelez-vous, nous vous avions parlé du tome 1 en avril dernier, et la qualité était au rendez-vous. Celui-ci reprenait quelques éléments qui ont fait le succès de BPRD, mais s’en détachait suffisamment pour offrir quelque chose de différent, et d’intéressant, même pour les fanas de l’univers d’Hellboy. Ce tome 2 va nous montrer si la série arrive à maintenir sa qualité tout en développant son propre univers.

Le premier tome contenait une conclusion, qui appelait tout de même à une suite. En effet, même si Rathraq, l’épouvantail, a récupéré son corps comme il le désirait, il est privé de son cœur. Il ne peut donc pas l’utiliser, puisque sans cet organe, le corps n’est plus immortel, et il pourrait l’endommager. On regrette un peu que dans ce tome 2, Glénat n’ait pas choisi de nous faire un petit résumé du premier album, mais globalement, ce n’est pas très gênant puisque même si on continue le tome 1, de nouvelles intrigues nous sont proposées. Au début de l’album, ce n’est pas bien clair où les auteurs veulent aller, on a l’impression qu’ils trainent un peu des pieds avant de nous raconter la suite des aventures de Rathraq. Ce n’est pas un mal en soi, nous sommes au début de la série, et ils en profitent pour travailler leur univers. Puis, on comprend petit à petit où ils veulent en venir, puisqu’une histoire va se détacher du lot.

Cette histoire démarre avec un flashback dans lequel Rathraq débarque dans un village et tue un monstre que les habitants considéraient comme un dieu. D’abord un récit un peu anodin, il va avoir des répercussions sur le présent, jusqu’à devenir l’intrigue principale de l’album. Bien entendu, il n’y a pas que ça, et nous avons notamment le fil conducteur issu du premier album qui est toujours présent. En gros, Asura qui a eu quelques soucis avec Rathraq dans le tome précédent, veut se venger. Cette intrigue ne sera pas conclue dans cet album, et il est possible que Xotlaha, celle qui possède le cœur de Rathraq se retrouve impliquée à un moment. On retrouve donc un peu la façon dont est construit BPRD : une intrigue principale, et des intrigues secondaires qui rythment les arcs. John Arcudi, le scénariste, se sert de son expérience pour faire avancer sa série. On regrettera tout de même un changement assez conséquent de rythme. Le tome 1 avançait assez vite, ici l’intrigue principale semble stagner.

Alors oui, on aurait préféré un tome 2 plus en lien avec le premier, avec plus de choses sur Rathraq, qui se retrouve finalement au second plan. Ici, on s’intéresse plus au fonctionnement des monstres qui vivent dans notre monde. Et on retrouve nos deux compères, Bobby et Jasper, toujours aussi déjantés. Et c’est là qu’Arcudi fait fort. Il arrive à rendre un récit qui avance peu suffisamment intéressant grâce à ses personnages touchants, et marrants. Parce que Rumble est vraiment marrant surtout par Jasper, l’élément comique de la série. Mais aussi par ses situations. Attention, la série propose aussi une ambiance horrifique : ça reste une histoire de monstres. C’est ce mélange des genres qui donne tout l’intérêt à la série. Ajoutez à cela plusieurs grosses scènes d’action, et finalement, on se dit qu’on est bien dans cet univers. Et puis, Rumble, c’est aussi une série qui fourmille de petites inventivités de tous genres. A la fois dans le déroulement de l’histoire que dans ses dessins.

S’il y a une raison d’acheter Rumble hormis pour ses histoires agréables, c’est aussi beaucoup pour ses dessins. James Harren a un style qui peut rappeler l’animation, avec tout ce que ça peut apporter comme qualité. Sa mise en page est nerveuse, et arrive à nous faire ressentir beaucoup de chose. Il peut nous arracher un sourire juste en proposant un cadrage très juste. Ses scènes d’action sont très dynamiques, et très fluides, et l’album n’en manque pas. Les visages des personnages sont très expressifs, à la limite de la caricature, ce qui renforce l’empathie que l’on peut avoir pour eux. Et l’autre grosse qualité, c’est la galerie de monstres qu’Harren a su créer. Il y en a de nombreux, mais on a l’impression que chacun est unique. Ça déborde de créativité, c’est absolument génial de découvrir tout ça. Et la teinte et les couleurs proposées par Dave Stewart ne fait que souligner ce formidable travail. On pousse d’ailleurs le plaisir jusque dans les bonus, où Harren nous explique un peu son processus de création.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

Les dessins
La galerie de personnages
L’humour

LES POINTS FAIBLES

L’intrigue principale qui n’avance pas trop

 

4

Superbe

Conclusion

Rumble continue sur sa lancée, avec une petite baisse de rythme. Mais ça reste toujours très bon !