Le destin de deux mondes se joue sur un vaisseau...
En 1985, les tensions entre les États-Unis et l’Union Soviétique ont abouti au désastre nucléaire. Pour trouver la paix, les deux superpuissances se sont associées pour établir ensemble la première colonie spatiale. Mais cent ans plus tard, en 2085, une nouvelle Guerre Froide est en train de naître entre la Terre et la Colonie. C’est dans ce contexte que vogue le Hadrian’s Wall, un vaisseau chargé d’explorer l’espace interstellaire pour y répertorier les ressources exploitables. Lorsque le détective Simon Moore est envoyé à bord pour enquêter sur le meurtre d’un membre de l’équipage, il va découvrir que c’est peut-être le destin des deux mondes qui se joue sur ce vaisseau...
Les auteurs de la série plébiscitée C.O.W.L. livrent un nouveau thriller psychologique, hommage aux films de l’âge d‘or de la SF comme Alien ou Blade Runner. Entre space opera et huis clos introspectif, Hadrian’s Wall explore les relations brisées entre des êtres et des mondes en guerre, où les mystères sont aussi sombres que l’espace intersidéral...
Aujourd'hui, MDCU vous propose la review d'un comics attendu au tournant par certains : Hadrian's Wall. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les auteurs déjà connus pour C.O.W.L. ont réussi leur coup. Ce thriller psychologique à l'ambiance digne du film Alien, le huitième passager, est une très belle surprise qui devrait plaire à tous les amateurs du genre.
Hadrian’s Wall est un comics qui, dès les premières pages, donne le ton. La scène où l’on découvre la mort de l’astronaute, et qui sera la base de l’enquête policière, est très bien dessinée, très bien mise en scène et surtout très effrayante. Une première scène dérangeante qui fait immédiatement accrocher le lecteur. Ce n’est qu’après cette première petite scène de qualité que l’on entre dans le vif du sujet et que l’on comprend réellement où l’on a mis les pieds.
Simon, un mec un peu paumé sur les bords, est contacté par son ami Marshall pour rejoindre le Hadrian’s Wall (autrement dit le vaisseau spatial où a eu lieu la tragédie) et enquêter sur la mort d’Edward, notre pauvre astronaute. Il s’agit donc d’un comics policier avec une petite dose de science-fiction le tout en huit-clos (oui, petite dose de science-fiction car le vaisseau spatial, pour le moment, n’est rien de plus que le décor, le lieu de l’intrigue). Edward devra alors mener son enquête, se faire rouspéter par le capitaine du vaisseau, se désintoxiquer version Docteur House tout en affrontant les répliques assassines de son ex-femme et membre de l’équipage. Ah oui, la personne décédée, Edward, est un ancien ami du personnage principal et était le nouveau petit-ami de Marianne, son ex-femme… Vous suivez ? Bref, comme dirait l’autre : « Ambiance ! Ambiance ! ».
Si le scénario semble mettre en avant une flopée de coïncidences, il serait regrettable de juger le comics trop vite. C’est une histoire qui est plutôt bien ficelée, avec pas mal de retournements de situations, et un découpage et une mise en page rafraichissants. On peut parler, par exemple, de la double page mettant en avant une fiche de présentation des principaux suspects avec les annotations de Simon. Une bonne idée qui ne coupe pas la lecture et permet de faire un point sur la situation.
Cependant, le gros point positif de ce comics est le lien qu’entretiennent les différents personnages avec Simon. Absolument personne ne l’aide dans le sens où chacun souhaite continuer à vivre sa vie comme si de rien n’était. Une situation délicate dont les meilleurs exemples sont Annabelle, son ex-femme dont le personnage fonctionne à merveille aux côtés de Simon, et Marshall, son ami qui semble bien cacher son jeu.
Enfin, notons également que le twist de fin de ce premier volume est plutôt bien amené et qu’il risque fort de chambouler tout ce petit monde, renforçant au passage le côté science-fiction tout en donnant des proportions délirantes à l'intrigue.
Côté dessins, c’est très bon. On s’attardera volontiers sur chaque visage des personnages pour cerner tous les détails. Paradoxalement, c’est peut-être Simon, le personnage principal, qui a le design le plus classique. Par contre, le dessinateur changera systématiquement quelques détails d’une case à l’autre sur les visages des personnages là où d’autres auraient fait un simple copier-coller. Une décision tout-à-fait louable et qui fait toujours plaisir. Ajoutez à cela une colorisation très efficace et vous avez des dessins très réalistes qui accompagnent parfaitement la lecture.
A noter quelques pages bonus avec, par exemple, quelques planches en crayonné. C’est toujours sympathique.
Écrire un avis
Suite à une recrudescence de commentaires postés par des bots, l'espace commentaire est temporairement réservé aux utilisateurs inscrits.