Scénario : Greg Pak
Dessin : Takeshi Miyazawa

À peine arrivé à l’académie du Sky Corps, Stanford a fort à faire entre les sessions d’entrainement avec le capitaine Tanaka et Park, sa rivale. Mais lorsque les Shargs menacent directement l’école, les cadets vont devoir apprendre à serrer les rangs.
Et le danger ne vient pas seulement de l’espace…

Pas d'avis pour le moment.

La review du jour est un titre proposé par Casterman. Il s'agit des deux premiers tomes de Mech Academy, écrit par Greg Pak  et dessiné par Takeshi Miyazawa. Le premier tome est sorti le 2 mai 2018 tandis que le second est sorti le 26 septembre 2018. Ils coûtent chacun 14€ et contiennent les titres US Mech Academy #1-#8.

Tome 1 : Depuis maintenant soixante ans, des robots géants venus de l'espace descendent sur Terre pour se lier d'amitié avec les jeunes cadets de la Sky Corps Academy. Cette unité d'élite forme la ligne de défense contre les Shargs, belliqueuse race extraterrestre qui menace la Terre. Stanford Yu rêve de rejoindre ces héros mais il n'est que le fils d'une femme de ménage de la base militaire. Jusqu'au jour où un robot le choisit.

Tome 2 : Stanford Yu a réalisé son rêve en intégrant la prestigieuse Sky Corps Academy mais la vie d'un cadet n'est pas de tout repos. Après avoir échappé de peu à un premier affrontement, Stanford découvre progressivement la réalité de la guerre avec les Shargs, où le danger est bien réel et la mort, possible. Tiraillé entre le haut commandement du Sky Corps et les méthodes peu orthodoxes du Capitaine Tanaka, il devra bientôt faire face à un sacrifice impossible.

 

Une créature et un jeune garçon qui se lient d'amitié contre un adversaire plus grand, cela n'a strictement rien de nouveau. Il y a déjà mille mangas sur le sujet et, sans doute, autant de dessins animés (Pokémon, Digimon, Soul Eater...). Ici, la créature est un robot mais pour le reste, c'est à peu près la même chose. Or, ce n'est pas forcément ce qu'un lecteur de comics qui a de la bouteille recherche. Eh pourtant... cela fonctionne. Cela fonctionne merveilleusement bien, même. Tout ceci est possible grâce à l'approche de Greg Pak. Une approche simple, sans chichi, sans discours larmoyants inutiles. C'est à la fois mature, simple et très humanisé.

Concernant les personnages, c'est la même chose. Suivre le bon à rien, le dernier de la classe ou le mec un peu con à qui il arrive, pour une raison x ou y, quelque chose de formidable, c'est la base dans les shônens. Eh pourtant, ici encore, cela fonctionne. La scène du robot à moitié cassé qui choisit le garçon qui fait le ménage est belle. Encore une fois, c'est bien écrit et, il faut bien avouer que l'on suit cette nouvelle alliance avec un certain intérêt alors que l'on ne sait rien des deux protagonistes. On ne sait pas pourquoi cela se passe ainsi et encore moins ce que cela va engendrer.

Les dialogues sont simples. Pas de longs discours. Pas de débats philosophiques. Pas ou peu de punchlines. On va à l'essentiel pour que le récit avance. Un récit qui avance d'ailleurs très vite. Non seulement l'histoire devient rapidement intriguante mais le tout est ensuite ponctué par des twits très efficaces. En ce sens, la fin laisse présager encore pas mal de bonnes petites choses. Pour le reste, le traitement des personnages, principaux ou secondaires, est intéressant, la dynamique entre le héros et son robot est bonne, le découpage est efficace, l'univers intriguant, l'action présente... Tout ceci en plus de quelques secrets encore bien gardés au chaud pour le moment.

Concernant la différence majeure entre le premier et le deuxième tome, on notera, sans surprise, un changement d'ambiance. Le premier tome présente les personnages et le principe général tandis que l'on entre dans le vif du sujet avec le deuxième. Ce n'est pas omniprésent dans le premier tome, mais le tout se passe en période de guerre (pas d'affrontement direct depuis quelques temps, certes, mais en guerre quand même). Le deuxième opus remet cette guerre sur le devant de la scène, mettant de côté les robots mignons pour laisser place aux robots destructeurs. Le glissement au niveau de l'ambiance (et ce qui en découle, comme la colorisation) est donc logique. Le tout devient peut-être plus sombre qu'on ne l'aurait imaginé en premier lieu notamment de par l'utilisation de robots pour en faire d'autres (on ne va pas entrer dans les détails pour ne pas spoiler) et quelques autres idées qui ont le mérite d'enlever le regard niais du lecteur. C'est très bien écrit et l'évolution du récit est maîtrisé. Pour le reste, les qualités restent les mêmes pour les deux premiers tomes. 

Autre point intéressant, le lecteur sera sûrement surpris à sourire à plusieurs reprises. Or, l'opus n'est pas particulièrement drôle. Les scènes humoristiques se comptent sur les doigts de la main. En fait, les sourires sont notamment dû au robot. Le sourire se dessine parce que le personnage est attachant. Un peu comme si votre enfant tombait par terre, sans se faire mal et qu'il vous regardait un peu du genre "qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu m'as poussé ?". Vous avez alors une sorte de sourire aux coins des lèvres et les yeux qui se lèvent au ciel. C'est un petit peu dans ce genre de situation que vous vous retrouvez avec cet opus. Vous souriez parce que c'est attendrissant.

L'école, l'amitié, la rivalité... Et les invasions extraterrestres.

Concernant le dessin, le travail effectué par Takeshi Miyazawa est bon. L'oeuvre a beau multiplié les robots et mettre en place quelques affrontements, les traits de Miyazawa ne s'égarent pas. C'est simple, efficace, touchant. En ce sens, le dessin va dans la même direction que l'oeuvre. Entendez par là qu'il y a un paradoxe. Quelques contradictions qui rendent le tout assez unique. Dans le cas du dessin, c'est le style de l'auteur qui sort du lot. Les traits proviennent bien des mangas et pourtant, l'image, une fois terminée, ne prend finalement que très peu de codes de ces derniers. Le résultat final est assez intéressant à étudier. RAS concernant la colorisation. Les covers sont également bonnes. L'initiative de l'éditeur concernant ces dernières à savoir de faire un montage entre les noms, la cover, le titre et quelques cases, est bonne. Notons que si les covers sont à la fin, c'est bien parce qu'elles ne sont pas dans l'opus afin de marquer les différents numéros. A la place, vous avez une page bleue avec un personnage dessiné en fond. Pourquoi pas...

Côté bonus, vous en trouverez surtout dans le premier tome. Il y aura les covers et les covers alternatives (qui sont bien cool), quelques mots du scénariste Greg Pak datant de novembre 2017, un carnet de croquis ainsi que l'histoire courte Los Robos qui est l'origine du projet Mech Academy.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- La relation entre Champion et le personnage principal
- L'écriture
- L'évolution entre les deux volumes
- La partie graphique

LES POINTS FAIBLES

RAS

 

5

Belle découverte

Conclusion

Mech Academy est une histoire simple et touchante, sublimée par des dessins aux allures de manga. L'évolution entre les deux tomes laisse présager le meilleur quant à l'avenir de la série.