Pour la première fois, Eaglemoss publie une histoire clairement identifiée en deux parties sans les mettre dans deux tomes consécutifs. Ce n’est pas très grave, vu qu’il n’y a qu’un numéro entre, et nous allons donc réunir les deux parties pour cette critique. Que penser donc de ces tomes 72 et 74 ?

Cette longue histoire intitulée L’Ere des Ténèbres fait directement suite aux tomes 59 et 60 de la collection DC (critique). La série contenue est Earth 2 qui reprend certains personnages de l’Age d’Or de DC (les années 40), et les expose dans un univers remis au goût du jour. Ce que nous avons perdu de la JSA, nous le gagnons en originalité, et le monde qui y est décrit ressemble beaucoup à celui de l’univers classique DC, sauf que lors du premier affrontement contre Darkseid, la trinité Superman-Wonder Woman-Batman est morte. Cinq ans plus tard, de nouvelles merveilles (des super-héros) réapparaissent. Steppenwolf, resté sur Terre, a pris le contrôle d’un pays, et devient plus menaçant que jamais, ce qui inquiète l’armée mondiale.

Voilà à peu près où nous en sommes au début de cette saga en deux parties. Au niveau du scénario, on assiste à un passage de flambeau. James Robinson, après quatre chapitres, laisse la place à Tom Taylor. Malgré le changement en pleine action, la transition se fait de manière quasi-transparente. La principale différence est les cases de texte beaucoup plus importantes chez Robinson, et c’est appréciable de moins en avoir. Green Lantern, Flash et Dr Fate décident d’attaquer le pays contrôlé par Steppenwolf. Ils seront vite rejoints par l’armée mondiale. Et nous allons comprendre que l’on n’est pas dans l’univers classique. Le nombre de morts est hallucinant, dont des super-héros.

L’ambiance n’est pas à la fête, et les chances de survie des humains sont proches du néant. La Terre est mal menée, la désolation et le désespoir priment. Le récit devient alors passionnant. On tremble pour ces héros qui peuvent mourir, et on se demande comment ils vont s’en sortir. De plus, les albums contiennent de nombreux clins d’oeil à l’univers classique sans être trop appuyés. D’ailleurs le gros changement est le retour de certains personnages, notamment Superman et Batman pour les plus marquants. Censés être morts, il y a une aura de mystère qui plane autour d’eux, d’autant plus que leur comportement n’est pas tout à fait le même que celui qu’on connait.

Il n’y a pas que des retours, puisque de nouveaux personnages font leur apparition. Et forcément, le tout finit par une grosse bataille. Le récit a de l’ampleur, beaucoup d’action, des personnages travaillés, mais aussi des pistes pour la suite. Bref, on passe un excellent moment de lecture. Au niveau du dessin, le style est à la neutralité, comme DC sait bien de faire. Plusieurs dessinateurs sont à la tâche, mais le trait garde une unicité. C’est bien dessiné et maîtrisé, mais il n’y a rien d’exceptionnel. L’artiste la plus présente est Nicola Scott qui est très douée, mais on reconnaît peu son superbe style de la dernière série Wonder Woman ou de Black Magick. Cette série est suffisamment bonne pour espérer qu’Eaglemoss pourra publier la suite avant la fin de la collection.