Contient les épisodes US Batman #620-625
Une enquête sombre dans un Gotham crépusculaire, voilà ce qui attend le chevalier noir dans ce récit, et c'est du très bon ! Comme Un long halloween et Amère victoire, cette histoire met en avant le coté détective de Batman où la ville de Gotham city est le théatre d'un meurtre qui va mener notre héros sur la piste de plusieurs ennemis bien connus. Azzarello pose une mabiance polar très réussie qui colle à merveille avec le décor, et on retrouve un Batman brutal comme je l'aime ! Risso nous livre des planches sombres qui collent à merveille à l'enquête.
Alors qu’on ne pensait pas revoir de Batman dans la collection DC d’Eaglemoss suite à la création de la collection Batman, voilà que débarque Batman - Cité Brisée. Encore mieux, la version Urban ne date que de mai 2017, ce qui montre la bonne réactivité d’Eaglemoss. Voyons si ça vaut le coup.
Précisons tout d’abord un point : l’album d’Eaglemoss n’est pas équivalent à celui d’Urban, puisqu’il ne contient que l’arc Cité Brisée de la série Batman, correspondant aux #620 à #625. Publié entre 2003 et 2004 aux Etats-Unis, et se situant juste après le fameux arc Silence de Jeph Loeb et Jim Lee, ce récit est l’oeuvre d’un duo bien connu des lecteurs de Vertigo : Brian Azzarello et Eduardo Risso, auteurs entre autres de 100 Bullets. Leur vision de l’univers de Batman ne pouvait qu’être intéressante, et dès les premières pages de l’album, on est conquis par le travail sur l’ambiance sombre. Avant même de savoir où va nous mener le récit, de nombreuses références s’entrechoquent dans notre tête, auxquelles s'ajoute une véritable appropriation par les auteurs.
Batman enquête sur le meurtre d’une femme qui le mène à Angel Lupo, son frère, qu’il considère comme le coupable. Alors qu’il retrouve sa piste, Lupo va lui échapper des doigts, et pendant sa fuite, va tuer les parents d’un petit garçon renvoyant directement Bruce Wayne à l’expérience traumatisante qui lui fait enfiler le collant tous les soirs. Si l’enquête reste assez banale, cet évènement va faire revêtir au récit une dimension très personnelle pour le héros. Le portait brossé au début par Azzarello est celui d’un Batman qui aime ce qu’il fait, et il le fait même avec une certaine décontraction, et un certain humour, ce qui déteint pourtant de sa version moderne.
Enfin, il devient bien plus sérieux lorsque l’enfant perd ses parents. Batman arpente les rues de Gotham à la recherche de Lupo. La ville sous la plume d’Azzarello rappelle celle dépente par Frank Miller : sombre et glauque, et habitée par des déments. C’est l’occasion de croiser une partie de la galerie des vilains de Batman, comme Killer Croc, le Pingouin, etc. S’il y a bien sûr une facilité d’intrigue dans ce passage, il n’en reste pas moins intéressant grâce à l’écriture d’Azzarello. L’auteur prend du plaisir à écrire les pensées de Batman, et ses dialogues. Il y a une véritable qualité d’écriture. Il s’amuse aussi d’ailleurs à remontrer la scène du meurtre des parents Wayne, modifiant quelque peu le point de vue de Bruce, et la manière dont elle le hante constamment.
Le récit nous propose une vision plutôt libre du personnage par Azzarello. Certes, elle nous rappelle celle de Frank Miller notamment, avec un Batman assez extrême, mais l’histoire propose de très bon rebondissement, rappelant le travail de Jeph Loeb comme Un Long Halloween (critique). D’ailleurs, le dessin de Risso peut rappeler sous certains aspects le style de Tim Sale, avec des dessins sombres, un trait brut et des constructions de planches audacieuses, mais pas prétentieuses. Surtout, Azzarello et Risso se connaissent très bien, et cela se ressent dans l’album, tant l’atmosphère qu’offre le dessinateur colle à ce que raconte son scénariste. Bref, il s’agit d’un très bon album à recommander chaudement si vous avez apprécié les histoires dans la lignée d’Année Un, Un Long Halloween, Amère Victoire, etc.
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