La collection Eaglemoss continue à explorer l’univers DC, et ici plus précisément l’univers de Batman, avec la célèbre Catwoman. Le personnage a eu une histoire mouvementée plus ou moins liée à la chauve-souris, et mérite amplement qu’on s’y attarde. Cet album D’entre les ombres est là pour ça.

Catwoman est un personnage important de l’univers Batman, puisqu’il apparaît dès Batman #1 en 1940 sous le nom de the Cat. Depuis, Selina Kyle a vécu de nombreuses aventures, et a eu une première série régulière à son nom en 1993. Celle-ci se termine en 2001 avec le #94 où elle est laissée pour morte. L’album qui nous intéresse se passe à la suite de cet évènement, et nous raconte donc son retour. Il se découpe en principalement deux parties. La première est composée d’une série de back-ups publiés dans Detective Comics #759 à #762 en 2001, le suspense sur la mort de Catwoman n’aura donc pas duré bien longtemps.

Dans cette histoire, le maire de Gotham engage Slam Bradley, un détective privé, pour retrouver la trace de Catwoman. Le personnage principal n’est donc pas la chatte, mais Slam. On suit son enquête, avec ses pensées en voix off. Nous sommes dans un pur polar, et Ed Brubaker, le scénariste, est très à l’aise dans ce genre. Si Slam répond à tous les clichés du privé, l’écriture est suffisamment bonne pour nous faire passer un bon moment. Darwyn Cooke au dessin est très bon. On retrouve un peu le style du dessin animé Batman, mais en un peu plus détaillé et en plus adulte. La construction des planches est maline, et parfois originale. Et au final, Catwoman revient, on passe alors à la deuxième partie de l’album.

Cette seconde moitié est le début d’une nouvelle série régulière sur le personnage. L’équipe artistique est la même : on retrouve Ed Brubaker au scénario et Darwyn Cooke au dessin. Cette fois-ci, c’est bien Catwoman l’héroïne de l’histoire. Brubaker joue sur l’ambiguïté du personnage, et sur le fait qu’elle ne soit pas vraiment du côté des gentils, ni de celui des méchants. C’est pourtant bien un nouveau départ qui s’opère ici. Selina Kyle enfile un tout nouveau costume, qui est plus ou moins le même que maintenant. Et elle va enquêter sur le meurtre de prostitués, dont la police se fiche, et pour lesquels Batman est trop occupé pour s’y intéresser.

Cette histoire est bonne, et permet d’approfondir le personnage de Catwoman. Son caractère, moins rigide que celui de Batman, la rend beaucoup plus humaine. Nous avons donc une vision différente de Gotham, et c’est très intéressant à lire. La lecture est agréable, avec les superbes dessins de Cooke, et permet de facilement se familiariser avec le personnage. L’album se conclut sur une histoire montrant comment se développe la réputation de Catwoman parmi les gangsters. Il s’agit d’une histoire courte, plutôt sympa, mise en image par Michael Avon Oeming dont le style se rapproche de celui de Cooke. Pour terminer, on trouve une histoire très courte de deux pages, humoristique, qui brise le quatrième mur.