Le tome 37 d’Eaglemoss ne se consacre pas uniquement à un personnage, ni même à un groupe de personnages, mais juste à un couple. Celui-ci réunit deux des plus grands super-héros de DC : Superman et Wonder Woman. Ces deux noms suffisent-ils cependant pour proposer une histoire intéressante ? C’est ce que nous allons voir.

Vous vous en doutez, cet album fait suite au tome 34 d’Eaglemoss sur la Justice League. Il se terminait effectivement sur un baiser entre Superman et Wonder Woman, un moyen facile de faire du buzz. DC va plus loin et décide carrément de créer une série sur le couple, dont le but est d’attirer un lectorat plutôt féminin. Bref, nous sommes en plein dans les New 52, et tout ou presque est permis. Ce choix de mettre ensemble les deux héros a fait réagir plus d’un fan. Il est des histoires que l’on considère comme sacrée, et c’est le cas de la relation amoureuse entre Clark Kent et Lois Lane. Dans les New 52, elle n’existe pas, ce qui n’a pas plu, mais mettre Superman avec Wonder Woman, ça a été la goutte d’eau pour certains. Pourtant, cette histoire inattendue peut nous offrir des situations intéressantes.

Superman et Wonder Woman enquêtent sur une étrange tempête, et vont se retrouver confrontés à Doomsday. La séparation entre la Zone Fantôme et la Terre est en effet plus fine, et laisse passer des choses. En parallèle de ces aventures costumées, on s’intéresse la vie de tous les jours des deux personnages. On retrouve donc des choses familières que l’on peut voir dans leurs séries respectives. Clark Kent ne travaille pas au Daily Planet, mais sur un site d’information qu’il a fondé avec Cat Grant. Diana Prince est proche de Hessia à qui elle se confie. Les deux ont quelques doutes sur leur relation inédite, et réfléchisse à comment la faire fonctionner. Mais attention, pas uniquement dans le train-train quotidien, mais aussi pendant les combats.

Le scénariste, Charle Soule, essaie donc de présenter tous les aspects de cette relation hors du commun. Il fusionne les univers des deux personnages, en proposant des éléments issus de chacun d’eux. De Wonder Woman, nous croisons par exemple Apollon, Eris et Hephaistos. De Superman, nous avons Zod et Doomsday. Nous avons aussi des éléments qui viennent des deux, comme la Justice League et la JLA. La série s’intègre donc très bien dans l’univers DC de l’époque. Malgré tout, Soule semble avoir du mal à rendre crédible la relation entre les deux héros. Ils ont finalement peu de moment de véritable intimité. Superman a un côté un peu macho, de vouloir protéger sa copine, ce qui est un comble quand il s’agit de Wonder Woman. Celle-ci est d’ailleurs très patiente, avec un caractère finalement assez effacé. Du coup, c’est un peu raté, Soule n’arrivant pas à trouver quoi faire pour les rendre intimes.

La fin de l’album n’est pas non plus très inspirée : le couple de héros se retrouve à combattre un couple de vilains… Et on voit arriver cette situation de loin ! Rajoutez à ça quelques incohérences et un teaser pour la suite qu’on n’aura peut-être pas dans la collection, ça donne quelque chose d’assez décevant. Niveau dessin, c’est Tony Daniel qui gère la grosse partie de l’album. L’artiste livre ici une belle prestation, et je crois que c’est l’un de ses meilleurs travaux. Le tout est rehaussé par des couleurs chatoyantes, c’est vraiment très agréable à regarder. Il est accompagné par quelques autres artistes, mais tout est très correct. Bref, bien que plutôt divertissant, l’album ne fera pas changer d’avis ceux qui considère comme une hérésie ce couple Superman/Wonder Woman, et DC s’est rangé de leur côté puisque cette relation a totalement été reniée aujourd’hui. Une galerie de couvertures est proposée en bonus.