Scénario: Jason Aaron – Dessin: R.M Guéra

Pour le leader tribal et patron du crime organisé, Lincoln Red Crow, c’est l’aboutissement de trente ans de rêves, d’intrigues et de meurtres. Pour Dashiell Bad Horse, agent du FBI infiltré dans la l’organisation de Red Crow, ce n’est qu’une nuit de plus à risquer sa peau. Pour la mère de Dash, Gina Bad Horse, c’est un retour douloureux sur des faits qui ont mal tourné. Pour « Diesel », le sang-mêlé qui se veut indien, c’est l’occasion ou jamais de faire ses preuves auprès du mouvement Red Power. Pour le mystérieux homme-médecine connu sous le nom de « Catcher », c’est une nuit de signes et de visions. Pour l’un d’entre deux, c’est également la dernière nuit sur Terre.
(contient Scalped # 6-11)

  • NightHaunter
    NightHaunter

    il y a 12 ans

    près un premier tome excellent, Scalped continue d'étonner avec ce second volume toujours chez Urban Comics et toujours finement ciselé par Jason Aaron et R.M. Guéra. Intitulé Casino Boogie, cet opus s'attache à approfondir les personnages principaux du premier acte notamment Lincol Red Crow et Gina Bad Horse, sans oublier de revenir sur la relation mère-fils entre Gina et Dashiell. Puisque Gina est portée disparue et que Dashiell est plus que jamais sous tension avec la grande ouverture du casino de Red Crow, la réserve Prairie Rose devient une vraie poudrière où les protestataires, repris en main par Diesel, et les fédéraux s'apprêtent à frapper fort. C'est encore une fois un pays indien bien meurtri qui voit s'affronter ses frères. Toujours aussi formidable, Aaron prend son temps pour développer son intrigue mais aussi et surtout pour explorer le passé et les préoccupations de ses personnages. Ainsi, les plus réussis apparaissent vraiment être Red Crow, ambiguë personnage tiraillé entre l'amour pour ses ancêtres et son désir de vengeance sur les blancs par tous les moyens, ainsi que le jeune Poor Bear, adolescent qui n'en peut plus de la misère de la réserve mais qui ne peut quitter ses racines. Mais de tous, c'est bien l'énigmatique Catcher qui fascine, d'autant plus qu'il apporte une touche de mystique et revient sur les mythes indiens (les fameux totems dont on découvre la signification dans la page de bonus). Reste que le scénariste américain n'en oublie jamais de faire avancer son histoire, entre polar (très) noir et dissection d'une société amérindienne à la déroute. Assommés par l'alcool et les drogues, spoliés de leurs biens et de leurs terres sacrées sans parler de leur dignité' Les Lakota ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils furent autrefois. La patte graphique de Guéra, toujours aussi sombre et enlevée, apporte un caché très dur à l'ensemble tandis que Aaron jongle avec les flash-back, nombreux, et risque souvent l'imbroglio' mais s'en sort toujours parfaitement. Du grand art. Fort en personnages magnifiques et doté d'un sous-texte poignant, Scalped remporte son pari, celui de devenir une des séries phare du comics américain et une des figures de proues de la collection Vertigo.