On retrouve enfin les bonnes habitudes avec ce Zap dévoilé samedi soir. Sans retard donc, contrairement à l'éditeur mis à l'honneur ici, DC Comics, qui a présenté un nouvel épisode de
Forever Evil avec un peu de retard.
A ce sujet, cela fait maintenant plus de cinq mois que nous baignons dans l'ambiance
Forever Evil et pourtant, dans les premières pages de ce dernier chapitre il est rappelé que le
Syndicat du Crime n'a débarqué que 48 heures auparavant...seulement 48 heures oui...alors qu'une éternité semble s'être écoulée avec les séries tie-ins
Arkham War, Rogues rebellion et
A.R.G.U.S. Sans oublier le crossover
Dark dans le crossover,
Blight et quelques derniers tie-ins dans les séries
Justice League,
Justice League of America,
Suicide Squad et
Teen Titans. Evidemment, pour vous aider à y voir plus clair, MDCU reviendra plus tard en détail sur cet événement.
Mais en attendant, voici la petite sélection des titres publiés cette semaine et vous pouvez aussi retrouver le
Zap'Marvel de Susano.
Bonnes lectures et à la semaine prochaine
Joker’s daughter
Ann Nocenti vient d’être désavouée en beauté par Marguerite Bennett (qui rappelons-le est l’une des protégés de Snyder). Lors du Villains Month, la scénariste de
Catwoman qui est en passe de subir les mêmes critiques que son collègue Lobdell avait proposé un portrait raté de la fille du
Joker . Alors même que ce titre était vivement attendu des lecteurs, en témoignaient les sommes exorbitantes du comics à peine sorti sur Ebay. Résultat, l’éditeur qui semble avoir de nombreux plans pour ce personnage atypique et torturé (euphémisme de la semaine) a décidé de rectifier le tir en proposant cet one-shot
grim and gritty à souhait. Qui non seulement à le mérite de remettre le personnage sur de bons rails mais surtout de créer un teasing plein de suspense et de controverse à la fin. Même si pour y arriver il faudra avoir l’estomac et l’esprit solide, car l’ambiance pesante dans laquelle Bennett entraîne le lecteur ne laissera pas celui-ci intact. D’entrée de jeu, on découvre des scènes plutôt déroutantes. On pourrait même être tenté de reprocher à la scénariste d’avoir forcé le trait en jouant à la poupée avec son personnage. Qu’elle habille des plus mauvaises intentions possibles tout en la déshabillant d’une personnalité de base. Un fait justement mis en valeur par un personnage que Marguerine Bennett avait déjà fait apparaître dans l’
annual 2 de
Batman qu’elle avait écrit. Autrement dit elle se crée ses petits repères pour quand elle sera digne, aux yeux des éditeurs, n’avoir sa propre série de la franchise
Batman . En attendant, elle se fait les griffes sur des one-shots relativement bien ficelés. Comme le visage de la fille du
Joker …
Green Lantern 28 – Red Lantern 28
Une première en termes de marketing depuis le reboot, le concept du
flip book qui réunit deux épisodes de deux séries dans un seul comics. L’idée lancée par Venditti, le scénariste de
Green Lantern fin 2013 après s’être mis d’accord pour écrire un récit en commun avec Charles Soule, l’auteur actuel de
Red Lanterns. Au-délà du concept fun de retrouver deux épisodes pour le prix d’un, on assiste ici à une démarche promotionnelle qui vise à mettre en avant un titre qui a sûrement du mal à se vendre. Red Lanterns peine à trouver sa place depuis quasiment le début lorsqu’aucun crossover n’est là pour la porter, voire la justifier, et actuellement les dessins Alessandro Vitti ne doivent pas y être étranger tellement certaines pages sont peu réussies. Côté histoire, la rencontre entre les deux corps de Lanterns se faisait attendre depuis qu’Hal avait décidé d’envoyer Guy chez les Rouges. Si la discussion entre les deux ne remplit pas toutes les expectations car plutôt lisses, placer
Supergirl devenue une Red Lantern au cœur du récit permet de sortir un peu de la franchise. Et même si on ne saura que dans deux semaines comment l’héroïne a opéré sa transformation (ce qu’on peut déjà anticiper vu les crises de colère qu’elle traversait dernièrement), Soule parvient tout de même à combler quelques trous pour rendre le récit entier et cohérent. Ce double épisode offre également plusieurs lucarnes à travers lesquelles on redécouvre la franchise. On retrouve enfin Saint Walker, la nouvelle équipe de renégats (futur R.E.B.E.L.S. ?) est intrônisée, quelques autres membres sont mis en avant, de quoi redonner un bon coup de fouet à ces histoires de
Green Lantern en dent de scie.
Swamp Thing 28
Lorsque Charles Soule avait entamé son run sur ce titre, le principal reproche que je formulais alors était qu’il humanisait trop l’univers de
Swamp Thing, en lui prêtant des émotions qui l’éloignait de son statut d’avatar surhumain. Et comble de l’ironie, en détruisant le Parlement des arbres, la créature a également rendu à trois personnes qu’il a croisées leur humanité… Le scénariste défend définitivement son parti pris, en faisant la nique à ses détracteurs (dont je fais partie). Tant pis donc si on se retrouve ici dans un épisode lent, qui permet de tourner la page de l’histoire avec Seeder tout en relançant l’intrigue autour de ce personnage féminin apparu puis disparu tout aussi vite, Capucine. En plombant la deuxième partie de cet épisode en lui faisant raconter son histoire, Soule défend également un autre parti pris, déjà évoqué dans son arc avec l’arbre Whisky : inscrire encore plus la série dans la franchise
Dark en créant des liens avec les autres personnages de la franchise. Si avec Constantine tout était acquis, un nouveau cameo devrait s’opérer dans les prochains épisodes. De quoi faire frissonner quand on voit comment le scénariste traite les créatures fantastiques en souffrance, mais qui parvient tout de même à nous faire prendre notre mal en patience (la rime n’est pas un fait d’innocence).
Forever Evil 5
Lorsque Geoff Johns passe enfin la seconde à trois épisodes de la fin de sa série, tous les membres de ses personnages en tremblent d’excitation…En sombrant dans le mélange des genres le scénariste provoque une confusion des sentiments, voire même une crise de foi, qui découlent de cette lecture. Des sensations contrastés dues à la présence de scènes d’action auxquelles Johns n’avait plus habitué le lecteur, menées principalement par un
Sinestro « Parallaxé » tout en gloire. Dont l’arrivée en grandes pompes qui rythmera jusqu’à la fin le récit donne à celui-ci une portée eschatologique (à ne pas confondre avec…). La fin du monde tel qu’on le connaissait depuis septembre 2011 est proche ! Et en caractérisant
Sinestro avec les atouts d’un antéchrist, Johns continue de mettre à mal la portée héroïque des quelques super-héros qui subsistent face à des vilains véritables apôtres de
Lex Luthor . Deathstroke s’improvise même en Judas sans relief, dont les 30 deniers de récompense ont sûrement été faxés tellement l’intrigue qui l’entoure est téléphonée. Toutefois le messie chauve a su s’effacer ici pour laisser sa place au Lantern jaune. L’occasion aussi de suivre la voie impénétrable de l’humour pour déguiser un conflit confessionnel, en témoigne cette scène avec un
Batman obligé de se convertir pour le bien de l’humanité. Ou encore cette première page présentant un Power Ring fuyant tout en détresse. Et pourtant c’est par lui qu’arrivera le salut de l’épisode, voire de la série, dans un déroulement linéaire qui n’incite cependant pas à la reconnaissance éternelle envers l'équipe créative ni à l’eucharistie. Mais un humour qui n’aurait presque pas sa place ici puisqu’encore une fois, l’heure est sombre. Du moins aussi sombre que les encrages de Finch (vœu de
Silence …).
Comme on pouvait s’y attendre, Geoff Johns s’est gardé pour la fin, et les deux derniers épisodes seront surement très puissants en révélations et action. Une certitude, pour l’actuel univers, la messe est dite, tous les regards sont définitivement tournés vers l’après
Forever Evil, de belles promesses prophétiques car après le déluge revient toujours le calme.
Phantom Stranger 16
Après l’énième bataille contre Blight on compte les pertes et profits, autant du côté des personnages que des lecteurs qui auraient pu se lasser de ce crossover dans le crossover. DeMatteis s’amuse avec le monologue de Phantom Stranger à dépeindre une scène post-conflit, avec un blessé pris en charge par Nightmare Nurse, en la personne de Constantine. Blessé, le terme est peut-être un peu fort, surtout quand on voit la rapidité avec laquelle il sera finalement soigné, de quoi s’interroger sur la pertinence d’un tel passage. Mais en tant que grand bavard, elle aurait permis au scénariste de remettre un peu ce personnage féminin sur le devant de la scène, jusqu’à semer le doute sur ses intentions. Avant d’embarquer la joyeuse troupe vers de nouvelles aventures. Si le démarrage de celles-ci est tout aussi bâclé que la première partie de cet épisode, le scénariste propose très vite une nouvelle intrigue propre à l’univers
Dark des
New 52 qui redonne tout de suite un vif intérêt pour la suite. Où il sera question de retrouvailles avec celle qui confère la « lumière » à un Constantine dégoulinant un peu trop de bons sentiments (oui, c’est dur de s’y habituer). Enfin le Sea King-Deadman semble enfin trouver sa place dans ce crossover qui semble cependant ne plus bien porter son nom. Même si de solides liens avec la série principale sont enfin noués.
Arkham War 5
Cet épisode tellement inutile replonge la mini-série dans le flou qui entourait son apparition. Outre le fait d’utiliser à outrance les Talons de la Cour des Hiboux créés par Snyder, le conflit entre
Bane et les pensionnaires d’Arkham est perdu de vue. On a droit à deux grosses parties, la première essentiellement de la baston sans grand intérêt, avec des dessins pas toujours précis de Scot Eaton. Et la seconde, plus intéressante tant la première n’élevait guère le récit, qui est toutefois spoilée dès la couverture. Sans oublier que depuis deux épisodes on n’avait plus aucune trace de Gordon et son équipe et voici qu’ils réapparaissent dès les premières pages. Une fulgurance dans l’esprit du scénariste Tomasi qui a dû percevoir cette mini-série comme une contrainte commandée tellement il nous avait habitués à beaucoup mieux. Preuve s’il fallait que présenter et exhiber la galerie de vilains du Batunivers ne suffit pas à rentre une récit intéressant. Surtout une série censée contextualiser le crossover en cours mais qui finalement y fait à peine référence. Et le plus consternant dans l’histoire est de voir à quel point le scénariste prend le lecteur pour un idiot : après que
Bane a précipité Killer
Croc dans le vide dans
Arkham War 3, voilà que le reptile revient ici comme si de rien n’était, alors que la scène spectaculaire laissait sous-entendre une dure chute pour le résident des égouts. Et ce n’est pas avec sa tentative de diversion en faisant croire que le scénariste sait où il va depuis le 2e épisode qu’il ôtera cette mauvaise impression.
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