Mes chers amis, la machine étant tombée en panne il y a quelques semaines, et il m'a fallu du temps pour la remettre sur pied. Mais la voilà de retour ! Nous allons donc pouvoir reprendre nos escapades temporelles.

Aujourd'hui, nous allons effectuer un petit voyage pour ne pas trop brusquer notre machine qui ne supporterait pas un retour brutal dans les années 60, nous allons donc seulement remonter en 1993. Je vais vous parler d'un personnage que je n'apprécie pas tellement à quelques exceptions près : Deadpool !



Nous nous envolons donc vers l'année 1993, l'année où est sorti la toute première mini-série solo du « merc with a mouth » intitulée The Circle Chase. Il est important de savoir que Deadpool fut créé deux années auparavant par l'artiste Rob Liefeld et le scénariste Fabian Nicieza. Il est apparu pour la première fois dans New Mutants 98.
Pour la petite histoire, l'homme sous le masque s'appelle Wade Wilson, nom ayant été choisi par Nicieza qui trouvait que Deadpool ressemblait vraiment à Deathstroke de la distinguée concurrence (qui lui s'appelle Slade Wilson). Il n'y a donc aucune filiation entre les deux biens entendus puisqu'ils ne vivent pas dans le même univers, mais l'identité de Deadpool est clairement un clin d'oeuil à Deathstroke.
Au cours de ces deux années, Deadpool avait déjà commencé à pointer le bout de son nez dans d'autres séries comme Avengers, Daredevil ou Heroes for Hire, après avoir été un personnage récurrent dans la série X-Force.
Mais l'histoire qui nous intéresse réellement est bien celle de New Mutants 98 puisque dans ce numéro, Deadpool était payé par un certain Tolliver pour attaquer ces dernier ainsi que Cable.


La mini-série The Circle Chase part d'une idée toute simple. Tolliver est mort et a laissé derrière lui un testament, et tout ce qui est écrit sur le testament ira au vainqueur de cette chasse. Tous les mercenaires ayant travaillé pour lui (et même d'autres) ont donc eu vent de cette information et vont donc tout faire pour être la personne en possession de ce testament et ainsi obtenir « l'arme la plus puissante du monde » (information révélée dans le second chapitre). Et bien entendu, il y a également une information lâchée dans la nature : Deadpool et Vanessa (Copycat de X-Force) auraient une information nécessaire à son acquisition.
C'est une idée simple, fun et qui va permettre de voir enfin Deadpool à l'œuvre au sein d'une série en solo ! On retrouve bien entendu à l'occasion de nombreux personnages. Ainsi, dès le premier numéro on retrouvera par exemple Cable, Black Tom, Juggernaut et Copycat.



Parlons maintenant un peu du personnage. Wade Wilson n'était à l'époque pas comme on le connait aujourd'hui. C'était un mercenaire super agile et avec un facteur de régénération à la Wolverine . Il a bien entendu fait partie de l'opération Weapon X et y a lui aussi échappé. La différence majeure avec le Deadpool actuel est qu'il n'a pas de problème mental, il n'est pas encore schizophrène, il est juste fou (mais ne faut-il pas l'être un minimum pour être mercenaire ?). Par contre, la constante est qu'il avait déjà son langage haut en couleurs et sortait plus de blagues que Spider-Man lorsqu'il se battait. Le personnage était déjà super agréable à suivre car dans ses répliques, il fait souvent références à des choses du quotidien et aime faire des blagues sur les pseudonymes des autres héros.
Par contre, niveau scénario, on n'a pas du tout affaire aux histoires débiles qu'on nous sert depuis quelques années, c'est assez sérieux et plutôt pas mal écrit. La grande force de cette série est de s'appuyer sur une galerie assez conséquentes de personnages qui se trouvent initialement répartis partout dans le monde, cette mini nous fait donc voyager de Sarajevo en Yougoslavie, à New Delhi en Inde, en passant par les États-Unis bien sûr. L'histoire bouge vraiment beaucoup et se présente comme des petites scènes de 4-5 pages, on passe d'un personnage à un autre sans temps mort, ce qui fait qu'on ne s'ennuie à aucun moment, et on a l'impression d'avoir l'œil sur un jeu prenant place à l'internationale en à peine 22 pages. A ce niveau-là Fabian Nicieza fait donc du très bon boulot. Mais là où cette série fait fort, c'est qu'elle est dessinée par le grand Joe Madureira. On a donc presque ce qu'il se fait de mieux dans les années 90 ! C'est très moderne, dynamique et Madureira sait vraiment mettre en scène les combats. On en a d'ailleurs un florilège tout au long de cette mini puisqu'elle consiste en une chasse entre mercenaires. On en a sur terre, sous terre et même un superbe combat opposant Deadpool à Juggernaut (ou Jugheadnaut comme il l'appelle à plusieurs reprises) et Black Tom. L'autre source de satisfaction lorsqu'on a une série de ce genre dessinée par Madureira, c'est qu'à chaque changement de scène et donc à chaque changement de lieu, ce dernier parvient à nous projeter immédiatement dans le vif du sujet grâce à une case dans laquelle il représente un bâtiment qui parvient à lui seul à totalement poser les décors. Grâce à cette technique, même lorsque des cases qui suivent, on imagine aisément par quoi sont entourés les protagonistes, même si tout ceci n'est bien entendu pas représenter.

Au final, on a donc une histoire très dynamique et plutôt bien ficelée, superbement mise en scène. Je l'ai découverte spécialement pour l'occasion et à elle seule elle fait changer mon avis sur le personnage, oui, il est en effet possible de faire quelque chose de bien avec Deadpool ! Malheureusement, on ne retrouve plus aujourd'hui cette ambiance survoltée à cause d'un souhait de surenchère au niveau comique qui se fait au détriment de tout le reste. On a tendance à mettre Deadpool au centre de situations folles alors que le personnage est déjà lui-même fou.

Pour conclure, cette histoire me permet donc de vous révéler la préparation idéale d'une histoire avec Deadpool . Il faut du dynamisme au niveau du récit, une situation claire posée en moins d'un chapitre éventuellement précisée dans le second, un tas de blagues à deux balles, de l'action, de l'action et encore de l'action. Je trouve en fait dommage que le personnage soit bloqué dans sa schizophrénie aujourd'hui, car c'est le seul aspect exploité par les auteurs alors qu'au final, il y a vraiment moyen de faire quelque chose de bien avec ce personnage.

Pour ceux qui le connaissent mal et aimeraient le découvrir, je ne peux malheureusement pas vous conseiller grand-chose à l'exception d'une histoire : le premier arc de la dernière série Deadpool en date, qui se passait donc pendant Secret Invasion et qui est vraiment très très bien car on ne joue pas trop sur sa schizophrénie, on nous envoi Deadpool dans l'espace sur un vaisseau Skrull , seul contre tous...



Je vous invite bien entendu à commenter tout ça juste en dessous, n’hésitez pas à vous (et me) conseiller d'autres bonnes histoires sur le personnage. J'aimerais sinon faire appel à vous ! Dites-moi quel personnage vous souhaiteriez que je traite dans un prochain article.

Je vous dis en tout cas à très bientôt pour un article consacré au héros qui fait plus que jamais l'actualité : Batman.

Anciens numéros.

- Le Monde Perdu # 1 : L'arrivée des Skrulls .

- Le Monde Perdu # 2 : Un an chez les Vengeurs.

- Le Monde Perdu # 3 : Batman fête Halloween.

- Le Monde Perdu # 4 : Un monde très très très perdu.