On ne peut pas plus coller à l'actualité, aujourd'hui 9 mars, sortent les volumes 1, 2 et 15 de
100 Bullets par
Urban Comics.
Cela faisait plusieurs mois que parler de cette série culte me démangeait et je cherchais une bonne raison pour me décider à lire cette série culte, dont la publication s'est faite sur 10 ans.
C'est parti donc pour ce
Other Comics #30 consacré au chef d'oeuvre de
Brian Azzarello et
Eduardo Risso, et vous allez voir que si vous n'avez pas encore commencer cette série, VOUS AVEZ TORT!
Eduardo Risso est un dessinateur argentin. Après une carrière assez prolifique dans son pays d'origine ou il a collaboré avec des artistes de renom comme Ricardo Barreiro, il arrive aux États-Unis à la fin des années 90. Il y travaille entre autres pour Dark Horse et le magazine Heavy Metal.
Son dessin est à la fois sexy et violent ce qui attire rapidement l'oeil du label
Vertigo, filiale adulte de DC Comics.
EN 1998, l'éditeur lui propose de travailler avec un jeune auteur,
Brian Azzarello avec qui il dessine une mini-série en 4 numéros:
Jonny Double. Une histoire de mafia dont le personnage principal est fasciné par les années 60, parle comme les beatniks de l'époque et doit résoudre une sombre affaire de meurtre. Les éléments de base pour le futur hit sont déjà là.
les débuts d'un formidable Dynamic Duo
En 1999, le duo débute
100 Bullets, une série noire, proche du polar mais dans un contexte très urbain et moderne, ou les minorités sont omniprésentes et donnent un ton différent des autres titres sombres du moment (comme
Sin City par exemple).
L'équipe créative n'est pas constitué du scénariste et du dessinateur et il est amusant de voir ceux qui ont oeuvrés sur le titre occupent maintenant des postes importants.
Axel Alonso, l'éditeur de la série est éditeur en chef de Marvel depuis janvier 2011.
Cliff Chiang, éditeur assistant pendant les premiers numéros est depuis passé dessinateur sur
Wonder Woman version New 52, avec au scénario: Azzarello bien sur.
Dave Johnson, qui signe les couvertures est également a également illustré celle d'
Unknown Soldier à partir du numéro #7, et couvrira donc le prochain volume qui sortira chez Urban Comics.
Une équipe de marque a donc collaboré sur ce titre mais c'est aussi l'apogée d'un duo qui ne se quittera plus car depuis, Azza et Risso ont souvent retravaillés ensemble.
Dans l'anthologie
Wednesday Comics, avec l'histoire concernant
Batman , un personnage qu'il retrouveront dans Flashpoint avec
Batman: Knight of Vengeance (à ne surtout pas manquer dans Flashpoint 2 d'Urban Comics qui sort ce mois-ci) et qu'ils ont aussi fait vivre dans un épisode de
Batman Black & White et le run
Broken City en 2003.
Mais assez parlé des auteurs, parlons un peu de la série.
L'agent Graves n'appartient à aucune organisation gouvernementale ou privée connue. Pourtant il apporte avec lui d'importants pouvoirs.
Dans la mallette qui l'accompagne partout se trouvent un pistolet ainsi que 100 balles totalement intraçables, qui si jamais elles sont trouvés sur une scène de crime par la police mèneront à l'arrêt total de l'enquête en cours.
L'agent Graves parcours le monde afin de transmettre cette mallette à qui le mérite. À l'intérieur, ceux qui sont choisis y trouveront également des preuves qu'une personne en particulier leur a fait du mal à un moment de leur vie. À eux de décider si la vengeance sera la réponse à leurs malheur.
Mais ce n'est pas un hasard qui motive Graves. Il a un plan et ce plan a pour motivation la même vengeance qui pousse les possesseurs de la mallette à appuyer sur la détente.
Vous vous en doutez, comme dans toutes les bonnes séries chroniques dans Other Comics, ces éléments vont se mettre en place petit à petit et le scénario va amener à une grande machination, un immense complot qui va regrouper toutes les intrigues jusqu'ici ouverte.
Et dieu que c'est bon.
Par ou commencer pour vous parler de 100 Bullets?
Déjà, je vais parler un peu de mon expérience avec cette série. J'avais acheté le premier TPBs il y a quelques années, alors que je commençais à peine à lire des titres Vertigo et j'avais rapidement abandonné.
Je n'avais pas accroché aux dessins, l'anglais était trop compliqué pour un jeunot et l'histoire ne me touchait pas. Avec le recul, je me dis BON SANG, MAIS QUEL IDIOT!
Si jamais vous avez l'occasion de commencer cette série et que le premier tome vous déçoit. S'il vous plait, accrochez vous et forcez vous à lire la suite car c'est à partir du tome 2 que cela devient vraiment intéressant.
Le scénario est mené de main de maître par un Azzarello qui, une fois qu'il sait que sa série ne sera pas annulé, construit brique par brique l'édifice gigantesque de cette
fresque urbaine et pessimiste. Les personnages sont désabusés et proche de la déchéance et parmi eux, l'agent Graves règne comme une conscience supérieure, avec pour seul but l'avancement de ses pièces sur l'échiquier face à son ennemi.
La narration avance par petits arcs, voir par one-shot. Ce découpage crée l'impression d'une fresque immense sur laquelle évolue des personnalités plus ou moins importantes de l'intrigue. On oublie parfois des personnages pour les voir ensuite revenir plus tard et s'intégrer à l'histoire en cours, preuve qu'Azzarello maitrise totalement son récit.
L'argo est constamment utilisé dans 100 Bullets. L'agent Graves parcours souvent les quartiers pauvres des grandes villes américaines, là ou le trafic de drogue et d'armes est le plus répandu. Ils croisent donc des personnages au phrasé et à la culture différente et c'est une des particularités du titre. Azzarello sait comment faire parler ces communautés comme par exemple dans les épisodes 12 à 14 qui se passe en France. Les dialogues se font souvent en français, et n'est absolument pas traduit pour les lecteurs VO.
On regrettera juste certains clichés comme le fait qu'ils mangent des escargots dans un restaurant huppé de Paris. Un peu facile, et sans doute révélateur de certains raccourcis pris par l'auteur dans ses descriptions d'ambiances et de population.
Passons au dessin. Eduardo Risso a un style très particulier. Crayonné, parfois super détaillé, il joue sur les ombres et les décors pour mettre en avant des détails qu'on aurait normalement pas vu. Il y a souvent une autre histoire qui se joue à l'arrière plan. Parfois, elle sert l'histoire et parfois elle apporte juste une côté réaliste au récit. Ce foisonnement est parfois contredit avec une épuration totale des décors, un minimalisme voulu qui renforce les conversations entre les personnages quand celle-ci sont primordiales.
Il y a du Miller dans ses traits. Que ce soit pour sublimer les femmes ou pour montrer les gueules tuméfiés de ses personnages.
Pour ceux comme moi qui n'accroche pas aux premiers numéros, cela s'améliore grandement à partir du #15 car le coloriste change et le dessin devient plus moderne, accessible et moins pastel. C'est une véritable amélioration de ce côté là et on comprend pourquoi Patricia Mulvihill a été nominé 6 années de suite aux Eisner Awards en tant que meilleur coloriste. Récompense qu'elle remportera en 2004.
Vous le voyez Miller là?
100 numéros pour 100 balles. 13 TPBs quand le symbole de l'ennemi est le chiffre 13 en romain dans une main. Chaque TPBs contient ou fait référence à un chiffre. La numérotation est très importante dans la série, comme si tout était compté, minuté, tel un compte à rebours qui amène doucement à l'affrontement final.
Cette tension monte tout au long de la série et
Allez comme d'habitude, on divise en VO et VF.
L'anglais d'abord. Comme je l'ai déjà dit, il faudra maitriser un très bon anglais pour apprécier le titre au maximum. Je pense avoir râté les 3/4 des références et jeu de mots de l'histoire de mon côté mais au moins, vous êtes prévenus.
13 TPBs regroupent les 100 numéros de la série et une édition Hardcover vient de voir le jour. Le premier numéro regroupe les 19 premiers numéros et on peut donc compter sur cinq volumes pour l'intégralité de la série avec un rythme de sortie tous les 6 mois.
En VF, la série a voyagé selon les possesseurs des droits. C'est d'abord Soleil qui a proposé les trois premiers numéros sous le titre A bout Portant. Le second volume n'est jamais paru.
Semic a ensuite tenté l'aventure et seulement deux volumes sont sortis.
C'est
Panini qui a pris la suite en rééditant les premiers volumes mais en ne respectant pas le découpage VO. On est allé jusqu'au numéro 14.
100 Bullets tome 1 selon Urban
C'est maintenant
Urban Comics qui édite le titre. Dans leur politique de poursuivre l'oeuvre de Panini par respect des lecteurs. Ils sortent ce mois-ci le tome 15 en souple et vont aller jusqu'au 18 pour clore la série. En même temps, il recommence une nouvelle édition cartonnée contenant à chaque fois plus de numéros que Panini, plus en accord avec la VO.
Voilà pour cette semaine, rendez-vous dans 15 jours avec une nouvelle série. Je ne sais pas encore laquelle mais je suis sur que ça sera génial!
D'ici là, portez-vous bien et n'hésitez pas à relire les précédents OC:
Other Comics #1 [22/11/2010]
Other Comics #2 : Vous êtes rebelle et indépendant
Other Comics #3 : The Green Hornet
Other Comics #4 : Spawn
Other Comics #5 : Planetary
Other Comics #6 : The Darkness
Other Comics #7 : Tony Chu
Other Comics #8 : Powers
Other Comics #9 : ABC
Other Comics #10: Transmetropolitan
Other Comics #11: Scott Pilgrim
Other Comics #12: Y Le dernier homme
Other Comics #13: Buffy The Vampire Slayer
Other Comics #14: Star Wars
Other Comics #15: La Tour Sombre
Other Comics #16: The Rocketeer
Other Comics #17: Nextmen
Other Comics #18: The Authority
Other Comics #19: The Walking Dead
Other Comics #20: Invincible
Other Comics #21: La jeunesse de Picsou
Other Comics #22: Kirkmanverse
Other Comics #23: Fear Agent
Other Comics #24: Teenage Mutant ninja Turtles
Other Comics #25: Sin City
Other Comics #26: Rising Stars
Other Comics #27: Locke & Key
Other Comics #28: Hellboy
Other Comics #29: Empowered
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