[OTHER COMICS #28] Hellboy

[OTHER COMICS #28] Hellboy
Bienvenue dans ce nouveau numéro d'Other Comics. Avant de commencer, je tiens à remercier Ashka pour avoir pris le relais la dernière fois car avec Angoulême, l'emploi du temps aurait été trop chargé pour sortir la rubrique à temps.
En plus vous avez l'air d'avoir apprécié ce numéro, et il y a de quoi vu la qualité de Locke and Key.


Aujourd'hui, on va parler d'une série et de ses nombreux spin-offs même si ce n'est pas l'actualité qui dicte notre choix pour l'univers d'Hellboy.




En effet, alors que l'avancement du troisième et dernier volet de la trilogie cinématographique de Guillermo Del Toro ne semble pas se concrétiser et que le créateur Mike Mignola s'éloigne de plus en plus de sa créature et de ses publications comics, il est bon de faire un point sur ce personnage qui existe depuis presque 20 ans et qui s'est hissé au rang de classique dans le monde des comics grâce à son atmosphère et son originalité.




Il est de bon ton de parler de Genèse quand l'histoire d'Hellboy est celle d'un démon de l'enfer invoqué par des scientifiques nazis durant la seconde guerre mondiale afin d'apporter le chaos sur terre. La créature est quelque peu biblique.

Mais revenons un peu en arrière. En 1993, Mike Mignola est déjà un artiste à part. Il a dessiné dans les années 80 de nombreuses couvertures pour DC et Marvel, comme par exemple lors de Death in the Family qui a vu survenir la mort de Jason Todd . Mais il a aussi encré plusieurs titres chez les Big Two.
En 1985, il crée le personnage de Rocket Racoon qui a récemment été remis au gout du jour par Abnett & Lanning dans le nouvel univers cosmique de Marvel.
En 1988, il dessinera même un mini-série de quatre épisodes écrite par le dieu du cosmique: Jim Starlin. Le titre s'appelle Cosmic Odyssey et met en scène les personnages DC dans un combat épique contre Dark Seid.


Un raton laveur de l'espace. Fallait y penser



Au début des années 90, Mike Mignola a donc un style très particulier qui fait de lui un artiste attendu. On voit déjà son style se démarquer des autres avec un travail sur les ombres et le noir qu'il a pu développé avec des récits intergalactiques ou l'espace est très présent.


Mignola a alors l'idée d'une série mettant en scène un démon qui combat d'autres démons. Il fait appel à son ami John Byrne pour l'aider à écrire les premiers numéros de sa série qu'il dessine.
Les deux hommes piochent l'idée à DC Comics qui décidé de ne pas supporter le projet le jugeant trop sombre.


C'est pas encore ça mais on s'approche



Malgré ce refus, Mignola continue de travailler son personnage, publie quelques pages dans différents fanzines indépendants et lui donne le design qu'on lui connait aujourd'hui.

En janvier 1993, le personnage fait sa première vraie apparition dans la série de John Byrne: Next Men avec un numéro spécial dessiné en grande partie par Mike Mignola. Hellboy y apparaît comme un personnage de comics matérialisé dans le monde des protagonistes.

Trois mois plus tard, en mars 1994, est lancé chez Dark Horse le premier arc d' Hellboy: Seed of Destruction qui lancera définitivement l'artiste et sa créature au sommet de la gloire.




En 1944, un détachement de l'armée allemande est secrètement envoyé en Angleterre afin de mener des recherches sur le paranormal.
Mené par un mystérieux sorcier, une cérémonie est pratiquée.
Un bataillon allié est également sur place pour surveiller leurs agissements.
Lorsque les nazis terminent leur invocation, ce sont les anglais qui trouvent sur place une créature enfantine, rouge, à queue et à corne.
Ils vont la baptiser Hellboy
.


C'est mignon à cet âge là



De nos jours Hellboy a grandi, et est devenu un agent de terrain pour le compte du B.P.R.D, le bureau of Paranormal Research and Defense. Il combat les apparitions et phénomènes étranges qui sévissent tout autour de la planète avec uns style bien particulier: le rentre-dedans.
Mais son origine reste mystérieuse, pourquoi est-il là? quel est son rôle sur terre?
C'est au travers de multiples aventures, toutes plus dangereuses les unes que les autres qu'on nous laissera comprendre.



Puis ça grandit



Voilà en gros comment on pourrait définir l'histoire d'Hellboy mais cela ne rend pas compte de l'atmosphère sombre et malsaine qui se dégage des pages de Mike Mignola.

On va en apprendre plus sur Hellboy au fur et à mesure des arcs. Sans chercher à raconter une histoire linéaire, on va parfois revenir dans le passé pour un arc afin d'expliquer les évènements qui arriveront dans le suivant en reprenant des éléments des premières histoires. C'est ce constant jeu d' aller et retour dans le temps qui donne cette atmosphère particulière au titre.




Une attente se crée chez les fans car Mike Mignola n'est pas très productif. Il met en moyenne deux ans à écrire puis dessiner chaque arc, qu'il sort alors mensuellement. À noter quand même que des one-shots sortent parfois dans des magazines comme Dark horse Presents pour faire patienter les plus impatients.


En 2002, Mignola crée la première série spin-off B.P.R.D. Jusqu'ici Hellboy et son univers en comics lui était réservé. Mais des romans illustrés par Mignola ont également vu le jour. L'auteur de ses livres, Christopher Golden maîtrise parfaitement les personnages et Mignola lui propose de prendre en main une série qu'ils co-écriraient ensemble.

Hollow Earth est le premier arc de la série et voit l'arrivée d'un nouveau dessinateur: Ryan Sook. Après cette histoire courte en trois numéros, la série va devenir un laboratoire pour Mignola et permettre d'élargir la narration à d'autres aventures sans Hellboy (même s'il y fait souvent des apparitions).
Comme son nom l'indique, la série se focalise sur les équipes du B.P.R.D. et sur les personnages secondaires d'Hellboy comme Abe Sapien, Liz Sherman, Roger l'homuncule et les humains qui composent l'organisation (et qui ont une fâcheuse tendance à mourir un peu trop facilement).

Plus léger et moins sombre, tant sur les dessins que les scénarios, BPRD mène ses propres enquêtes en dehors du destin d'Hellboy. Le fonctionnement éditorial est sensiblement le même avec des publications en mini-séries qui fonctionnent comme des arcs et ne sont pas forcément chronologique mais forment un tout cohérent.


Le gang pose pour une belle photo de famille



D'autres séries dérivées ont vu le jour. Abe Sapien en est à son deuxième TPBs en VO, Witchfinder également et Lobster Johnson n'a pour le moment eu droit qu'à un seul tome.
Des récits indépendants sont également sortis pour que des artistes d'exceptions puissent exercer sur le personnage. Parmi eux: John Cassaday; Joe Casey; Eric Powell; Jason Pearson; JH Williams III; Ron Marz; Gene Colan; Dave Stevens et bien d'autres. Ces récits sont regroupés sous le nom des Hellboy: Weird Tales





Hellboy n'a pas d'égal dans les comics. L'atmosphère et le rythme donné par Mike Mignola donne une singularité à toute la série même si le créateur s'éloigne peu à peu de son oeuvre.

En effet, depuis 5 ans, Mignola s'investit moins dans les scénarios et se fait plus discret dans les pages intérieurs d'Hellboy et de ses spin-offs. Lui qui avouait au début de sa carrière ne pas pouvoir se lasser de dessiner des monstres semblent avoir eu sa dose de démon de l'enfer venu répandre l'apocalypse.

Malgré l'aide de John Byrne sur les premiers numéros, c'est bien lui qui a amené tous les éléments qui font de la série ce qu'elle est devenu: un classique de la bande dessinée tout genre confondus.




Mignola utilise le folklore et les légendes païennes comme terrain de jeu pour fournir à son univers tout le background dont il a besoin. En piochant dans les mythes, dans les romans de Lovecraft, et en y ajoutant des nazis et leurs expériences mystiques présumées, il parvient à créer un monde pas très rassurant rempli de bestioles en tout genre toute plus dangereuse les unes que les autres.


Et pour les combattre, il a crée la créature parfaite, une démon venu de l'enfer, à l'humour caustique ravageur. Forcément, quand on possède la force d'une créature maléfique mais qu'on a été élevé comme un être humain, on ne rentre pas dans n'importe quelle case.
Hellboy est à la fois un être dépressif car sa condition de monstre le met en marge de la société mais il sait aussi user d'un second degré très efficace en combat. Un peu comme si Spider-Man affrontait Mephisto tous les jours donc.




L'une des critiques qu'on entend souvent sur Hellboy concerne le dessin. Trop sombre, trop pauvre, trop peu accessibles.
C'est sur qu'il faut accrocher au trait de Mignola et à son travail sur l'ellipse pour apprécier au mieux l'atmosphère générale.
En plus, le premier arc a tout de même assez mal vieilli et il faut persévérer un petit peu pour réaliser que Mignola a mis du temps à trouver la formule gagnante.

BPRD, quant à elle, est vraiment plus facile d'accès. La série voit se succéder des dessinateurs plus clairs et des récits plus fun, qui mettent de côté les annonces d'apocalypse, mais avec toujours son quota de monstres issu de l'imaginaire collectif.
On peut en plus se permettre de suivre BPRD sans lire forcément Hellboy. En tout cas. Enfin, non pardon c'était le cas jusqu'à cette année.


Actuellement, l'univers d'Hellboy a été chamboulé par un évènement d'une ampleur sans précédent (je vous laisse vous référer au titre du dernier arc en date de la série pour mieux comprendre). Un nouveau statut quo s'est dessiné et pour une fois que de tels changements surviennent dans un comic book, il serait dommage de s'en priver.

C'est véritablement un tournant qu'aborde le monde d'Hellboy en 2012 et je ne peux que vous recommander de vous y mettre maintenant et de rattraper votre retard le plus vite possible.


Comment? Je n'ai pas parlé des films?
En effet. C'est un choix. Non pas qu'ils soient mauvais, Guillermo Del Toro étant un réalisateur de talent mais le monde d' Hellboy est tellement grand en comics qu'il serait dommage de gâcher un trop long paragraphe aux films de 2004 et 2008.
Mais ces deux opus sont excellemment bon et sont très fidèles à l'oeuvre originelle. Sauf dans l'esthétisme ou la clarté a remplacé l'obscurité.


Une adaptation fidèle






Pour une fois, je vais avoir du mal à vous donner une préférence entre la VO et la VF.

Dans la langue originel, chaque arc est regroupé en TPBs contenant parfois certaines petites histoires parues à diverses occasions. C'est donc le moyen de lire tout Hellboy et BPRD à moindre coûts. Pour le moment 11 TPBs pour Hellboy et 15 pour BPRD sont à dénombrer.
La difficulté vient du vocabulaire, qui peut devenir un problème pour les moins anglophones. On pourra donc lui préférer la VF pour ceux qui n'ont pas une maitrise parfaite de l'anglais. Le tout sort bien entendu chez Dark Horse, l'éditeur unique et historique de la série

Pour les plus riches, des éditions luxueuses existent également. Les Hellboy Library Editions sont des volumes agrandis regroupant deux TPBs chacun avec une couverture en tissu et lettrage doré sur laquelle une illustration inédite est ajoutée. De nombreux bonus sont également présent à la fin de chaque volume avec des esquisses ou des brouillons de Mignola.


La classe internationale



Pour BPRD, des sortes d'omnibus ont commencé à paraitre il y a deux ans avec chacun l'équivalent de 3 TPBs à l'intérieur. En plus, ce n'est même pas trop cher.

Le souci avec ces éditions, c'est qu'elle ne respecte pas forcément l'ordre de parutions des titres, pour se focaliser plutôt sur les histoires réparties sur différents arcs.


En VF, c'est chez Delcourt qu'on retrouve toute la gamme Hellboy. Chaque TPBs VO a été publié en relié avec une très bonne traduction, très fidèle à l'oeuvre de l'auteur. Même les Weird Tales sont sortis chez nous. Seul BPRD accuse un retard par rapport au nombre de volumes disponible en VO mais Delcourt comble doucement son retard.


De bien belles éditions VF



En plus, on retrouve à chaque fin de volume une chronologie des évènements qui nous permet de nous retrouver dans les époques traversés par tout ce petit monde.
Delcourt fait du bon boulot avec ces adaptations et même si la VF a du retard sur la VO, surtout pour BPRD, chaque sortie de tome est un évènement à ne pas manquer.



Voilà pour cette semaine, j'espère que cette rubrique aura plus aux fans et que ceux qui hésitaient encore à se procurer la série franchiront le pas dès maintenant. Hellboy est au moins à essayer une fois dans sa vie.

La prochaine fois, ce sera chaud avec la pétillante et sexy série Empowered!

Si vous vous sentez d'essayer d'autres séries d'ici là. n'hésitez pas à revenir à nos précédentes éditions d'Other Comics que vous trouverez aux liens suivants

Other Comics #1 [22/11/2010]

Other Comics #2 : Vous êtes rebelle et indépendant

Other Comics #3 : The Green Hornet

Other Comics #4 : Spawn

Other Comics #5 : Planetary

Other Comics #6 : The Darkness

Other Comics #7 : Tony Chu

Other Comics #8 : Powers

Other Comics #9 : ABC

Other Comics #10: Transmetropolitan

Other Comics #11: Scott Pilgrim

Other Comics #12: Y Le dernier homme

Other Comics #13: Buffy The Vampire Slayer

Other Comics #14: Star Wars

Other Comics #15: La Tour Sombre

Other Comics #16: The Rocketeer

Other Comics #17: Nextmen

Other Comics #18: The Authority

Other Comics #19: The Walking Dead

Other Comics #20: Invincible

Other Comics #21: La jeunesse de Picsou

Other Comics #22: Kirkmanverse

Other Comics #23: Fear Agent

Other Comics #24: Teenage Mutant ninja Turtles

Other Comics #25: Sin City

Other Comics #26: Rising Stars

Other Comics #27: Locke & Key
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  • olibrius
    olibrius

    il y a 12 ans

    Fidèles les films ? Pas vraiment, non... Ils sont bons je suis d'accord(le second particulièrement) mais assez éloignés de l'ambiance des comics. Le traitement des personnages est même très différent de par les liens qui sont établis entre eux (Hellboy et Liz, la personnalité d'Abe) et qui ne correspondent pas à ceux des comics.