La review du jour est un titre proposé par Casterman. Il s'agit de The Realm Tome 1, écrit par Seth Peck et dessiné par Jeremy Haun. Sorti le 6 mars pour 15€, il contient les titres US The Realm #1-#5.

L’apocalypse a eu lieu. Bienvenue dans l’ère des Orcs et des dragons.
Il y a quinze ans, notre monde a été envahi par les orcs et les gobelins. Depuis, les derniers représentants de la race humaine s’efforcent de survivre dans les ruines ravagées de leur civilisation.
Will Nolan, un contrebandier au passé louche, accepte de convoyer un petit groupe de scientifiques vers l’ouest, sans se douter que le maléfique sorcier Eldritch est bien décidé à s’emparer de leur mystérieuse cargaison.

The Realm est un excellent comics qui parvient à tirer son épingle du jeu grâce à son univers assez atypique. Il y a beaucoup d'éléments connus qui ont été piochés à gauche et à droite afin de donner, finalement, quelque chose d'assez unique. De manière générale, il s'agit d'une visite de Star Wars du côté du medieval fantastique sur fond d'univers post-apocalyptique. Le personnage principal tend vers Han Solo sauf qu'il ne veut pas échapper à l'Empire mais il tente plutôt de survivre dans un univers plein d'orcs et de dragons. Il y a un gros travail d'imagination qui fait plaisir à voir. On peut notamment penser aux "créatures pendues" auxquelles parle Eldritch et qui sont vraiment impressionnantes. Il y a un petit air de Hellraiser sur ces quelques cases qui n'est clairement pas dégueulasse.

Dans un premier temps, il n'y a pas de gros retournements de situation. L'histoire est simple road trip. Le scénariste fait son boulot mais sans trop en faire. Les pages se tournent et le premier chapitre passe finalement comme une lettre à la poste. Le récit est construit, maîtrisé et on ne s'ennuie pas. Ce n'est qu'au fur et à mesure que l'histoire prend de l'envergure et commence à enchaîner les twists de qualité. Pour le reste, il y a un peu d'humour et quelques références ci et là. Il n'y a rien d'exagéré, tout passe très bien.

Univers post-apocalyptique et medieval fantastic obligent, il y a pas mal de scènes de combats et la violence est très présente (cela va de l'affrontement à l'épée et autres arbalettes à l'égorgement). Idem pour la fin qui est violente, bien bourrine mais également intriguante.
 

- Pourtant, sous ses airs froids comme la pierre se cache un véritable...
- Coeur d'or ?
- Non, un coeur de pierre en fait.
 

Ce n'est pas évident d'être une personne rationnelle et non-violente de nos jours.

Pour ce qui est du boulot du dessinateur, il n'y a pas grand-chose à redire. Son travail et la colorisation sont efficaces et apportent beaucoup à l'atmosphère générale de l'oeuvre. Un effort est effectué sur le design des personnages notamment concernant les tenues des vestimentaires, mais également sur les décors et les créatures. Il y a un sens du détail appréciable et plusieurs cases sortent clairement du lot. La colorisation est excellente et le découpage est bon. Par contre, il n'y a pas de covers. Dommage.