[Glass] Conférence de presse avec James McAvoy et M. Night Shyamalan

[Glass] Conférence de presse avec James McAvoy et M. Night Shyamalan

A l'occasion de la sortie du film Glass, MDCU a été convié à une conférence de presse. Ainsi, nous avons pu rencontré M. Night Shyamalan, le réalisateur, producteur et scénariste du film, ainsi que James McAvoy, l'interprète de Kevin Wendell Crumb et d'une vingtaine d'autres personnalités. 

Question : Est-ce que l'apparition de Bruce Willis à la fin de Split signifiait que le film était déjà planifié, écrit, financé, produit ?

M. Night Shyamalan : Ça c'est passé vraiment étape par étape, et on a voulu d'abord fait un thriller avec Split. On voulait faire un film qui fonctionne tout seul. J'ai demandé aux producteurs à faire un thriller qui me permette d'utiliser le personnage de Bruce Willis à la fin. J'étais très étonné qu'ils acceptent car c’est un film Universal. Ce « ok » de Disney nous a permis de penser à la suite. Mais avant la sortie de Split, je n'avais pas du tout écrit Glass. J'ai attendu sa sortie, car si jamais Split ne marchait pas, ce n'était pas la peine de donner de suite. Puis il a fallu demander l'autorisation au-dessus car chaque studio est propriétaire à 100 % de chacun des films. Universal avait Split et c'était Disney qui avait Incassable. Je leur avais demandé la permission en disant que je voulais le financer moi-même, je voulais le produire petit. Ils m'ont dit « ok » pour tout et c'est ça qui a déclenché les choses.

 

Question : James McAvoy, que saviez-vous concrètement du projet de Shyamalan ?

James McAvoy : Je ne savais que très peu de choses du projet. Dans Split j'avais trouvé une petite référence d'un lien possible avec Incassable. Je me suis dis « il se fait des auto-références, c'est très cool. » Et en faisant les répétitions, j'ai commencé à comprendre qu'il y avait des liens forts avec David Dunn, mais je ne les comprenais pas tous. Alors j'ai fait semblant d'avoir compris. Puis on en a parlé plus tard et Night m'a dit qu'il y avait la possibilité de tourner Glass. Mais en tant qu'acteur, il y a tellement de projets dont j'entends parler, et souvent je n'écoute qu'à moitié. Il y a beaucoup de projets que l'on évoque et qui ne se font pas. Mais j'ai vu là cette grand promesse devenir une réalité. C'est merveilleux de voir toutes les choses qu'il fallait que l'on surmonte pour que Glass finisse par être réalisé et que tout finisse par fonctionner.

Question : James McAvoy, vous interprétez une vingtaine de personnages dans le film, lequel est votre préféré ?

J. McA. : Dans Split, c'était Patricia mon personnage préféré. Dans Glass, ça a été Edwige, mais j’ai aussi un faible pour un petit perso, celui du narrateur. Celui qui raconte toute sa vie à la troisième personne.

 

Question : Il y a quelque chose d'assez grand dans le film qui est teasé, pouvez vous nous en parler M. Night Shyamalan ?

M. N. S. : Je crois que j'aime les films imparfaits, qui sont incomplets. Ces films qui laissent le public sortir de la salle et remplir les béances que la narration peut laisser. Beaucoup de films que j'aime fonctionnent comme ça et c'est comme ça que j'aime faire des films. Ce dont vous parlez, c'est quelque chose qui pour moi fait partie de ça. A chaque fois que j'ai fait un film, et notamment les deux films dont on parle là, Incassable et Split, on arrive à la fin avec ce moment où le public se dit « ah mais on en est là, on se trouve là ». Puis j'invite le public à remplir sa méta-histoire, si vous voulez, sur la trilogie. Mais pour ma part, je pense que j'en ai fini avec ces personnages. Je pense qu'il est temps que je m'en éloigne et que je passe à autre chose.

 

Question : Parmi les séquences les plus impressionnantes du film, il y a deux scènes qui viennent d'Incassable. Est-ce que vous avez eu l'idée d'inclure ces images dans Glass très en amont du scénario ?

M. N. S. : Il y a une autre scène que je voulais utiliser dès l'écriture, qui a été coupée au montage d'Incassable. C'est une scène ou David Dunn va questionner un prêtre peu de temps après l'accident de train. L'homme lui explique qu'il a juste eu de la chance c'est tout. David Dunn pense que c'est impossible, que ça a forcément une signification. Le curé lui répond qu'il a un neveu qui est mort dans le train, et l'interroge pour savoir si le personnage de Bruce Willis pense être l'élu, puis il fond en larmes. Mais cette scène était très dramatique et triste, trop pour Glass. Dans un thriller, il faut avancer et ce n'était pas possible de garder la scène.

Question : M. Night Shyamalan, est-ce que vous avez l'angoisse de la page blanche ou est-ce que vous avez plusieurs scénarios d'avance ?

M. N. S. : La page blanche me stimule. Après la tournée du film, qu'il soit un échec ou un succès, je vais m'éloigner de ça et je vais me mettre au travail. Je sais avant tout ce que je vais écrire, le sujet est proche de moi. Mais je n'ai pas résolu tous les aspects de l'écriture de ce que je vais faire. Rien ne m'oblige à écrire ce film, mais j'ai quand même peur de ne pas y arriver. Il faut que je m'y attelle, que je me force sur le sujet, que je force les idées à venir. Dans quelques jours, je vais en effet me trouver avec ce syndrome de la page blanche. J'ai une théorie pour en sortir : si je n'arrive pas écrire, je cherche des idées, quelles qu’elles soient. Juste des idées. Hier d'ailleurs, dans l'hôtel, j'étais en train d'écrire que j'aimerais tourner un film avec des mouvements de caméra hyper précis comme dans Rashomon de Kurosawa. Des mouvements allant de A vers B, très précis. Tant que je n'aurais pas mis de l'ordre dans ces idées, je ne serais pas en paix. Pour continuer à vous répondre, les idées sont pour moi comme des femmes. Quand elle dit « oh je t'adore, je te veux, je t'aime.», vous n'êtes pas attiré. Alors que si elle dit « oh je suis avec quelqu'un.» ça vous attire, vous passionne et vous donne envie de la séduire.

J. McA : Je suis exactement l'opposé. (rire)

M. N. S . : (rire) Moi c'est ce qui se passe avec les idées de films. Une idée me vient et si je sais qu'elle fonctionne, elle m'intéresse moins. A l'inverse d'une idée sur laquelle il faut que je m’attelle, que je travaille et qui n'est pas évidente à faire.

 

Question : James McAvoy, est-ce qu'il est plus dur de jouer la Bête ou d'imiter la démarche d'une femme ?

J. McA : La Bête était plus dure à interpréter que Patricia. Pour elle, c'est venu assez facilement. Dès Split, c'était quelqu'un qui était comme une bonne sœur, qui a envie de contact physique. Ça bout en elle, elle a une envie de sensualité. On la voyait peu, elle était surtout avec ses frustrations et ses effets comiques. La base du personnage était déjà là, même si dans Glass on l'amène vers quelque chose de plus traumatique. Pour la Bête c'était plus compliqué. C'est quelque chose de plus bestial, comme un alien sur terre. On a essayé de le faire un peu plus normal, mais il fallait que le personnage ait un peu ce côté alien. Le danger d'un tel personnage, c'est de surjouer et de mal l'interpréter. On a essayé d'amener de l'élégance, du tact et aussi de la sincérité. Mais la clé de ce personnage, comme pour d'autres, c'est Kevin qui est la source de tout ces autres protagonistes.

 

Question : M. Night Shyamalan, vous êtes un grand fan de sport. Comment pourriez vous comparer des super-héros à des sportifs de haut niveau de NBA ou NFL ?

M. N. S. : Je parle souvent avec les joueurs de basket ou d'autres sports. Les entraîneurs me demandent de m'entretenir avec eux dans le cadre de leurs entraînements. Je leur dis que lorsqu'ils font des célébrations après avoir marqué, ils se comportent comme des super-héros, alors qu'en fait ils ne font qu'accomplir ce pour quoi ils ont été entraînés et qu'ils ont fait dix mille fois. Donc je leur dis de ne pas dire « Je suis génial, j'ai marqué trente points. C'est extraordinaire. ». Alors qu'ils n'ont fait qu'accomplir une liste de choses qu'ils avaient vu à l’entraînement. Ils ont appris à mettre en place une mentalité de progrès. Alors que le super-héros, il est dans le « je suis ». Cela dit, on peut tout à fait avoir le sentiment d'être un super-héros et d'arriver à accomplir des choses. On a peut-être chacun de nous un peu de ça, dans notre mentalité.

Question : Est-ce que votre film est d'abord un thriller avant d'être un film de super-héros ?

M.N.S. : Ce que j'aime c'est raconter des histoires par le suspens. Raconter une histoire par la tension dans le cadre, c'est complètement Hitchcock. Ça lui appartient pour toujours et moi je suis de cette école. Tout simplement car c'est ça qui me parle dans le cinéma. On nous apprend à jouer avec les plans au montage, à les juxtaposer. J'apprécie mais ce n'est pas mon truc. C'est la narration à la Hitchcock qui est mon domaine et mon élément. Pour le film, dans la scène de l'usine en briques, on a alterné les plans et les points de vue supplémentaires. On permute et renverse la caméra pour suivre le point de vue d'un des protagonistes. On passe donc sans cesse à des points de vue différents jusqu'à aller très loin avec la caméra. C'est vraiment un récit avec la caméra qui, autrement dit, appartient au domaine du thriller. Pour moi Glass est un thriller. J'aime apparaître dans les films que je fais, ce que je ne veux pas c'est interrompre la narration et le film. Je n'ai pas une présence très discrète. Les gens se disent « tiens voilà l'indien bouclé. » . Je ne veux pas amener le public à travailler trop la dessus, mais, effectivement, j'aime bien prendre part à mon propre film.

 

Pour trouver la critique de Glass de MDCU, vous pouvez suivre le lien.

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