[Review VF] Multiversity

[Review VF] Multiversity

La review du jour est un titre proposé par Urban Comics. Il s'agit de Multiversity, écrit par Grant Morrison et dessiné par de nombreux artistes comme Jim Lee, Cameron Stewart ou encore Doug Mahnke. Il est sorti le 16 novembre pour 35 euros et contient les titres US THE MULTIVERSITY #1 et #2, THE MULTIVERSITY GUIDEBOOK #1 et MULTIVERSITY numéros: THE SOCIETY OF SUPER-HEROES #1, THE JUST #1, PAX AMERICANA #1, THUNDERWORLD #1, MASTERMEN #1 et ULTRA COMICS #1.

Le Multivers est composé de 52 Terres parallèles, chacune défendue par ses propres super-héros.
Mais quand la Noblesse, une race surpuissante de créatures inter-dimensionnelles, décide de s'en prendre à l'intégralité de ces dimensions, les justiciers des différentes Terres vont devoir apprendre à agir de concert. Et leur seule arme pour communiquer entre eux se révèle être les comic books !

Avant de parler de l'ouvrage, il serait de bon ton de parler du Multivers. Pour les lecteurs débutants, sachez que le multivers a été, à une époque, la solution à de nombreux problèmes d'ordre scénaristique. C'était notamment un bon moyen pour DC de moderniser ses personnages sans totalement supprimer ce qui avait été fait par le passé. Au lieu de changer les personnages et d'expliquer les changements, ils vont dire que ces personnages venaient en réalité d'une autre Terre. Ce principe, très pratique, est encore très utilisé aujourd'hui dans les récits actuels et a donné lieu à de nombreuses grosses histoires (appelées "Crisis"). Parfois c'est bien, parfois c'est moins bien, parfois c'est clair, mais le plus souvent c'est compliqué. Or, il n'est pas vraiment possible de passer outre. Si vous lisez un Batman par an, ce n'est pas dérangeant. Par contre, si vous êtes amateur de super-héros et que vous commencez à remplir vos étagères, vous devez connaître et comprendre le principe des univers parallèles. Cela ne veut pas dire que vous devez lire toutes les crises ou encore que vous devez avoir ce volume. Mais il est évident qu'il vaut mieux savoir qu'il y a 52 Terres différentes et le pourquoi du comment. Sinon, vous ne comprendrez pas le personnage de Power Girl, vous penserez qu'Alexandre Luthor est Lex Luthor sont les mêmes personnes etc.

Du coup, ce volume est-il indispensable ? Non, il n'est pas indispensable. Il est pratique notamment grâce au guide book, et c'est un très bon ouvrage. Mais nous n'irons pas jusqu'à dire qu'il est indispensable et, surtout, nous le déconseillons aux débutants. Le principe n'est déjà pas forcément facile à comprendre et pis... bah c'est Morrison qui est aux commandes. Le scénariste est très bon mais il est, le plus souvent, à conseiller à ceux qui ont déjà un peu de bagage. Par contre, si vous avez déjà attaqué des choses telles que Grant Morrison présente Batman , Final Crisis et autres, vous pouvez peut-être attaquer Multiversity. 

  

On dirait que l'univers a chopé une maladie et pourri comme un cadavre... mais en pire.

Concernant l'opus en lui-même (on y arrive enfin !), Morrison est fidèle à lui-même. Il faut savoir que c'est quelqu'un de très studieux qui a énormément de connaissances de l'univers DC. Lorsqu'il prend le contrôle d'un univers, vous pouvez être sûrs qu'il va y avoir cinquante références à l'univers en question mais sans qu'elles soient toutes connues du grand public. Par exemple, dans Final Crisis, il a remis en avant le personnage de Balance, un personnage oublié de DC. Avec Multiversity, c'est le même principe. C'est une histoire à la structure complexe avec pas mal de références.

Paradoxalement, la construction de l'oeuvre est simple sur le papier. Il s'agit d'une série de one-shots sur le principe des différentes Terres, coupées par un guide book sur le sujet, et avec les comics pour seul lien entre les différentes histoires. Les récits sont bons, sont bien construits et offrent beaucoup de rebondissements. Les intrigues sont bonnes tout en étant à la sauce Morrison c'est-à-dire, avec un certain décalage. Après tout, il s'agit d'un ouvrage dans lequel vous allez voir Shazam sur une page, et Captain Carrot et DinoFlic sur une autre. A côté de cela, l'auteur ne se perd pas pour autant. Le juste milieu est bien présent et nous offre un opus équilibré, intelligent et très intéressant à suivre. Du coup, chaque histoire a beau servir l'axe principale, elle possède tout de même sa propre identité. L'histoire autour de Captain Marvel est extrêmement old school et cela passe très bien. Il y a de petites phrases qui vont bien durant les combats, c'est mignon, bon enfant, c'est vraiment chouette. L'exemple le plus flagrant de l'ambiance présente dans ce numéro est sans doute le personnage qui se prend un coup de poing qui valse jusque sur la lune. Comme vous le voyez, c'est très décomplexé.

 

Enfin, il est à noter que Morrison ne tombe pas dans la facilité. Il arrive très souvent que des histoires cosmiques soient la bonne excuse pour mettre tout et n'importe quoi comme créature. On peut mettre une bouche et des yeux sur un pied et dire qu'il vient de telle planète. Ici, ce n'est pas le cas. Morrison et son équipe travaillent les créatures rencontrées, même pour les plus ridicules. Bien sûr, beaucoup de personnages sont déviés de personnages existants, mais c'est le principe même des univers parallèles. Il n'est donc pas surprenant non plus de voir un Superman noir ou un Abin Sur avec une tête de diable.

Enfin, l'opus soulève quelques réflexions très intéressantes sur la BD au sens large. 

J'imagine que cela prouve que même une BD peut-être dangereuse entre les mains de Sivana.

Autre point positif : la qualité du travail d'Urban Comics. Il s'agit d'un bel ouvrage qui reprend les numéros écrits par Morrison mais également une carte du Multivers, un guidebook (que l'on détaillera plus tard) et même un poster. Même chose au niveau des bonus qui sont, il faut bien l'avouer, très nombreux : variant covers en pagaille, travaux de recherches...

Pour ce qui est de la partie graphique, il y quand même pas mal de boulot. Une fois n'est pas coutume, le changement d'équipe créative à chaque numéro est ici une bénédiction. Etant donné que chaque histoire est sur une Terre différente, le changement d'artiste sert énormément le scénario. Difficile à dire si c'était voulu ou non, mais il est clair que le lecteur en ressort gagnant. Les covers sont superbes et originales. Mention spéciale à la cover du numéro 3 qui semble être la cover d'un magazine people.

 

Quelques mots pour finir en parlant du guidebook. Autant le dire tout de suite, le travail fourni frôle l'encyclopédie. Il s'agit du détail des 52 Terres existantes avec, à chaque fois, les héros présents ainsi que quelques lignes sur l'histoire de l'univers. Le travail est soigné, précis, et surtout juste. Entendez par là que tout n'a pas été inventé sur le tas. Cela serait même le contraire. Il s'agit plus d'un gros travail de recherche et de compilation. Ainsi, vous trouverez la Terre-5 reprenant Captain Marvel and co, la Terre-10, une des plus connues puisqu'il s'agit de l'univers dans lequel les nazis ont remporté la seconde guerre mondiale (la CW s'est basé sur cet univers pour son dernier crossover), la Terre-11 où tous les sexes des personnages sont inversés, la Terre-30, la Terre de Red Son... Ce qui est également très intelligent, c'est le fait que les dessinateurs changent à chaque fois (comme pour les numéros, en somme). L'approche graphique étant différente, cela renforce l'idée que chaque univers est différent.

Description de Terre-10 : L'histoire de cet univers, aussi appelé Terre-X, a été modifiée lorsque la fusée emportant le bébé surhumain Kal-L de Krypton a atterri dans la Tchécoslovaquie occupée par les nazis de 1938. Quatre-vingts ans après avoir permis à l'Allemagne de gagner la Seconde Guerre mondiale, un Overman tourmenté mène Leatherwing, Brunhilde, Blitzen et Underwaterman réunis sous le nom des nouveaux hommes du reich - dans sa guerre contre les terroristes que sont les combattants de la liberté : Le Rayon, Condor Noir, La Bombe Humaine, Phantom Lady, Doll Man et Doll Woman.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Le principe
- Les histoires, c'est fun et varié
- Le travail de recherche
- Les dessins
- L'édition proposée par Urban Comics

LES POINTS FAIBLES

- Une narration qui devient parfois assez floue

 

4.5

Apprendre en s'amusant ?

Conclusion

Au-delà du récit que l'on va suivre avec un certain plaisir, c'est le gros travail de recherche de la part de Morrison qui est ici à saluer. Une série d'histoires très bien ficelées et merveilleusement accompagnées par les dessins de nombreux artistes.

Partagez cet article !
Ça peut vous intéresser
[Review VF] Once upon a time at the end of the world

[Review VF] Once upon a time at the end of the world

23 Avril 2024

Edité par Urban Comics

[Review VF] Dawn of Green Lantern Tome 1

[Review VF] Dawn of Green Lantern Tome 1

19 Avril 2024

Edité par Urban Comics

Urban comics dévoile les nouveaux titres Urban Nomad

Urban comics dévoile les nouveaux titres Urban Nomad

19 Avril 2024

C'est parti pour la sixième vague !

  • Zarkoneil
    Zarkoneil

    il y a 5 ans

    Merci pour la review !

  • FBman
    FBman

    il y a 5 ans

    Bel ouvrage en effet et guidebook très interessant!
    Par contre, une question que je cache pour ne pas spoiler (ou divulgacher pour les francopuriste):

     
    Attention Spoiler