[Review VF] Locke and Key Tome 4

[Review VF] Locke and Key Tome 4

La review du jour est un titre proposé par HiComics : Locke & Key Tome 4 : Les clés du Royaume. Il est écrit par Joe Hill  et est dessiné par Gabriel Rodriguez. Prévu pour le 22 août, il ne sortira que le 29 aux prix de 17,90€.

Le manoir Keyhouse se fait champ de bataille. Les enfants Locke découvrent toujours plus de clés magiques dissimulées dans leur ancienne demeure, attisant sans relâche la convoitise du sinistre Lucas Caravaggio. Et si la vie semble malgré tout continuer à Lovecraft où un fantôme du passé ne va pas tarder à réveiller de vieux souvenirs familiaux. Le mystère qui entoure leur père pourrait bien être enfin dévoilé. Si les forces démoniaques ne s'y opposent pas...

S’il y a bien un récit horrifique dont on parle fréquemment, c’est bien Locke & Key. L’incroyable récit parfaitement dessiné est un indispensable des indés. Récompensé par un Will Eisner Award, cette histoire digne d’un Stephen King a fait l’objet de plusieurs éditions. Elle raconte l’arrivée d’une famille à Keyhouse, une demeure située à Lovecraft dans le Massachusetts et qui semble avoir beaucoup de secrets liés à des clés. Au-delà du synopsis de base qui est déjà plus qu’intriguant, la force de l’œuvre réside dans la multiplicité des personnages et des points de vue. Cet aspect est renforcé par le fait que le scénariste donne une grande importance aux pensées des personnages. Le tout donne une dimension intimiste à l’œuvre qui m’a rien à envier à l’approche des romans. Chacun des personnages est travaillé et a une importance capitale dans l’œuvre et ce, qu’il soit du bon ou du mauvais côté. C’est ce point, la narration, les dialogues et le découpage qui font que le scénariste peut passer d’un genre à l’autre sans aucun souci, maintenant le lecteur à sa place. A ce titre, on peut penser à la scène dans l'hôpital psychiatrique. Une scène assez furtive finalement mais à l'impact certain.

Un autre point fort dans l'oeuvre est que le scénariste ne se perd pas en chemin. Le puzzle est composé de beaucoup de pièces, mais se placent toutes les unes à côté des autres sans aucun problème. Le cas le plus flagrant est sans doute le personnage de Sam. Un personnage qui, officiellement, meurt dès le premier volume et qui semble être un personnage secondaire, un enfoiré qui mord la poussière mais il n'en est rien. Le personnage apparaît encore et encore et surtout, évolue. C'est sans doute cela qui fait la force de l'oeuvre. Le tout a l’air décousu, mais seulement pour le lecteur. Il est évident que Joe Hill , de son côté, sait où il va. Sam, mais également beaucoup d'autres personnages, sont des pièces qui sont utilisées jusqu'au bout.

Le jeu des portes et des clés apporte une dose d'enquête et de fantastique à l'oeuve. Par contre, cette fois, le tout est peut-être un peu moins travaillé. Nous savons que Bode attire plus ou moins les clés. Pour autant, il y avait jusque-là une certaine logique. Parfois, le personnage cherche les clés donc il est plus ou moins normal qu'il en trouve. Ici, l'enfant tombe sur les clés de manière un peu trop rapide. Cela frôle le "oh quel heuruex hasard, une clé !!" un peu trop souvent. De même, et pour la première fois, chaque nouvelle clé n'a pas eu un rôle fondamental. On peut penser à la clé qui permet de changer de couleur de peau qui a donné lieu à une belle critique de la société mais qui, dans les faits, n'a pas servi à grand-chose. Elle frôle l'anecdotique. Par contre, les possibilités qu'elles servent par la suite sont là. A voir donc. 

J'adore ces merdes : portables, internet, e-mails, ipods... Le XXIème siècle défonce tout. Aux chiottes les années 80. On est mieux ici.

Notons également que ce tome propose de nouvelles approches. Par exemple, il y a une scène très drôle avec une critique plus que claire envers le racisme. Le personnage est noir et n'arrive pas à trouver de taxi de libre, le personnage est blanc, il trouve immédiatement un taxi de disponible. L'approche et la mise en scène donnent une planche vraiment drôle mais bien sûr, dans les faits, vous avez surtout une belle critique de notre société. Or, ce n'était pas forcément la mission de Hill depuis le début de l'oeuvre. Il est donc important de souligner ce point ici. De même, si ce n'est un clin d'oeil à Lovecraft, les références étaient peu nombreuses jusque-là mais ici, c'est un festival avec des liens directs avec Leatherface, Freddy ou encore Jason. 

Enfin, côté scénario, notons que nous terminons avec Dodge acculé (c'est suffisament rare pour le souligner) et un magnifique twist de fin qui devrait donner un sérieux coup de fouet à une histoire qui, pourtant, n'en avait pas forcément besoin.

Côté dessin, le travail de Gabriel Rodriguez est particulier… et exemplaire ! Il est rare qu’un dessinateur parvienne à faire passer le lecteur par autant d’émotions. Il donne vie au scénario et une véritable profondeur aux personnages qui n’en deviennent que plus complexes. Les visages, les décors, tout est magnifique. Par contre, il est à noter que, tout comme le scénariste, le dessinateur tente de nouvelles choses. Et contrairement à Hill, ces choses ne font pas forcément mouche. Style de dessins différents, simplification des trames, un côté un peu plus décalé... beaucoup de choses pour montrer une cassure mais avec un effet final qui n'est pas forcément d'un immense bénéfice. Par contre, c'est également ces changements de style qui permettent, en partie, les changements d'émotion chez le lecteur. Ce n'est donc pas sans intérêt non plus. Enfin, les animaux sont sublimes. La guerre chiens/oiseaux est vraiment bien dessinée et fun à suivre.

Le design des clefs est original. La mise en scène est soignée et peut glacer le sang du lecteur sans même avoir à travailler le découpage.

Magnifique colorisation et belles covers. Elles n'ont pas forcément plus d'impact que celles que nous avons déjà vu mais elles restent de bonne qualité. 

A la maison, c'est toujours moi le méchant.

Il en faut bien un.

Concernant les bonus de ce quatrième volume, il y a un petit récapitulatif des clefs que l'on connaît d'ores et déjà, une galerie d'illustrations (qui fait notamment le point sur TOUS les personnages puisque nous pouvons y voir tous les visages), des extraits du journal de Riffel. Ajoutez à cela une introduction de Brian K. Vaughan et vous avez un travail éditorial complet.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Le scénario
- Les dialogues
- Les dessins
- L'univers

LES POINTS FAIBLES

- Des prises de risque inutiles niveau dessin
- Des clés plus anecdotiques

 

4

Sublime

Conclusion

Un tome peut-être légèrement en-dessous des autres de part, notamment, une prise de risque visuelle qui n'était pas nécessaire. De même, le traitement des clés est ici plus approximatif, plus anecdotique. Le twist de fin permet néanmoins de balayer ces points négatifs et d'annoncer une suite dantesque.

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  • Erreur 404
    Erreur 404

    il y a 6 ans

    Precision: le titre ne sort que le 29 août il me semble 
     

    • Sofia
      Sofia Staff MDCU

      En réponse à Erreur 404

      il y a 6 ans

      Exact, il a été repoussé d'une semaine. C'est corrigé, merci bien !