Panini propose dans ce Marvel Deluxe l’événement Age of X, traduit par L’Ere X. Si le titre rappelle Age of Apocalypse, ce n’est pas pour rien. Nous allons voir ce que vaut l’album et les liens de parenté avec la fameuse saga.

Dans un premier temps, nous allons localiser notre récit. Il a été publié en 2011, après la Trilogie du Messie, et juste avant Schism. Pourtant, dans L’Ere X, pas besoin d’être totalement au courant de ce qui se passe dans l’univers X, puisque nous sommes dans un autre monde. Les mutants sont dans la Forteresse X, un refuge qu’ils essaient de défendre contre l’invasion des humains qui veulent les détruire. Nous assistons alors à des flashbacks nous présentant cet univers. Les mutants ont été incarcérés et traités comme du bétail. Le chapitre d’introduction permet de faire un point sur la situation de manière intelligente, avec un dessinateur pour chaque histoire en flashback.

Forcément, le monde rappelle fortement l’Ere d’Apocalypse, et on se demande ce qui a bien pu se passer. Les mutants ne savent pas que le monde n’est pas censé être celui qu’ils vivent, mais petit à petit, des failles vont apparaître. Le lecteur assidu aura remarqué des choses étranges, comme le nom des personnages. Cyclope se nomme Basilic, et Malicia, Legacy (ou Reaper). Si l’histoire est plutôt basique au début avec un éternel combat entre les humains et les mutants, le scénario prend vite de l’intérêt quand on commence à voir les zones d’ombre de ce monde. Je n’en dirai pas plus, puisque c’est vraiment le gros plus de cet album, qui présente en outre, une histoire complète.

Mike Carey, le scénariste, n’est pas un débutant en comics, et il arrive à donner de la profondeur à son récit en travaillant ses personnages et leurs relations. Nous apprenons à connaître les différents personnages, et leur vécu puisqu’il n’est pas le même que dans l’univers classique. Le récit propose de bonnes idées, mais malheureusement, la fin est un peu brutale. Si les réponses à nos questions nous sont données, il manque clairement une espèce d’épilogue pour connaître les retombées. Il est dommage de développer ces presque nouveaux personnages, et de les laisser tomber d’un coup.

Au niveau des dessins, l’histoire se déroulant sur deux séries X, nous avons principalement deux dessinateurs. Sur X-Men Legacy, Clay Mann s’en sort plutôt bien avec un style rappelant légèrement Olivier Coipel, mais en moins fin et détaillé. Steve Kurth est sur la série New Mutants, et son trait est moins bon, moins maîtrisé. Malgré tout, la partie graphique tient globalement la route, et sans en mettre plein les yeux, reste efficace pour mettre en avant le scénario.

La fin de l’album contient des histoires courtes se situant dans l’univers de l’Ere X, et se basent notamment sur des personnages autres que les X-Men. Difficile à expliquer sans spoiler, mais ces récits n’ont aucun intérêt lorsqu’on connaît les raisons de cet univers. En soi, pourquoi pas, ça complète l’album, mais c’est frustrant de savoir que la série X-Men Legacy proposait un épilogue, Aftermatch, en deux chapitres, scénarisé par Carey. Cet arc aurait peut-être eu plus sa place dans ce volume que ces histoires courtes scénarisées par d’autres auteurs… Enfin, pour terminer, la traduction de Panini n’est pas des plus réussies, et il y a quelques coquilles comme la Femme Invisible des Quatre Fantastiques appelée Jane à une page, et Sue à une autre.