La review du jour est un titre proposé par Delcourt : Bad Ass : Kitty Kitty Kill Kill. Il est sorti le 16 mai pour 15,50 euros. L'équipe créative est composée de Hanna Herik et Julien Motteler.

Alors qu’elle tente de dérober un vieux grimoire, la super vilaine Amadeus Kitty se retrouve piégée face aux New Masters of Crime, une équipe de criminels bien décidée à mettre la main sur le livre avant elle.

Dans un musée d’histoire naturelle de Los Angeles, l’inauguration d’une exposition est troublée par Amadeus Kitty , venue dérober un Ancien grimoire, supposément maudit et magique. L’arrivée des New Masters of Crime n’arrange rien. Eux aussi convoitent le livre, à l’instar de Jack Parks, alias Dead-End. Le musée est bientôt en proie au chaos et Kitty voit ses chances de succès chuter en flèche. A moins que le grimoire ait aussi son mot à dire...

Pour ceux qui l'ignorent, Bad Ass est une série du label Comics Fabric (lancé par les éditions Delcourt en 2013). Un label dont le but est de proposer plusieurs titres tenus par une équipe créative franco-belge mais en y intégrant une sérieuse dose de comics (forcément). D'ailleurs, le titre qui ouvrait le bal était justement Bad Ass.
A l'époque, nous étions fans. Qu'en est-il aujourd'hui ?

Avant d'entrer dans le vif du sujet, il serait bon de faire un petit point sur l'équipe créative derrière le titre étant donné qu'il y a des noms connus mais également des petits nouveaux. Sans surprise, nous retrouvons le co-créateur de la série autrement dit Hanna. Par contre, côté dessin et colorisation, il y a du changement.

En fait, c'est le même principe que pour l'autre spin-off c'est-à-dire que nous avons le même scénariste mais un nouveau dessinateur. La première fois, les dessinateurs originels du titre, Bessadi et Georges, avaient laissé leur place à Redec. Cette fois, c'est ce dernier qui laisse la main à Motteler.

De manière générale, la recette proposée par le scénariste est plutôt la même que celle utilisée dans les premiers numéros. Autant dire que c'est donc un style plutôt direct et efficace. Un récit toujours aussi décalé qui représente une véritable bouffée d'air frais pour le lecteur. Par contre, et comme le sous-titre de l'opus le sous-entend, cette fois, on ne se concentre pas sur Dead End qui, en fin de compte, n'apparaît qu'à la fin du premier chapitre. Non, cette fois, on se concentre surtout sur la super-vilaine Amadeus Kitty .

L'approche du personnage rappelle mille souvenirs tant on a l'impression d'avoir un mutant devant nous. Ce qui semble être une Origin Story tout ce qui a de plus tragique et cliché dans un premier temps, s'avère finalement être plutôt bien amenée et assez bien pensée. On commence par une touche dramatique à savoir le souci de sur acuité auditive pour Amadeus Kitty avant de s'en éloigner assez rapidement pour mettre en place une évolution digne des X-Men : drame, incompréhension, douleurs, souffrances, impossibilité de contrôler un pouvoir, soumission puis une lumière au bout du tunnel, la pratique, l'expérience, la domination, en sortir grandi. Une approche qui n'est donc pas nouvelle mais plus que bienvenue pour un super-vilain au pouvoir si particulier.

Je suis sûr que j'ai déjà croisé ta copine. C'est quoi son petit nom déjà ?

Elle ? C'est Miss-T.

Miss Tique ?

Miss T.

M.S.T. ?

Non... Miss T.

Mighty quoi ?

Ce que l'on retiendra surtout de cette œuvre, c'est bien évidemment le ton violent et décalé, lles dialogues directs et percutants, l'humour ainsi que les références disséminées tout au long du livre. En ce sens, le groupe les Masters of Crime offre beaucoup de choses. Chaque personnage rappelle un personnage bien connu (Rocksteady des Tortues Ninja, Baracuda de l'agence tout risque, Predator...). C'est à tel point que nous sommes, à plusieurs reprises, à deux doigts de faire voler en éclats le quatrième mur. On a même droit à une petite discussion autour du nom Masters of Crime. Dead End dit ne pas les connaître. Le leader répond alors que c'est parce qu'ils sont les NEW Masters of Crime. Une réplique sur laquelle il y aurait mille choses à dire.

Pour ce qui est du scénario par contre, il n'y a pas grand-chose à en dire. Finalement, c'est assez sommaire. Amadeus Kitty veut voler le Book of Domination... tout comme Dead End... et les New Masters of Crime. Vous l'aurez compris, pas de scénario à tomber par terre et encore moins d'éléments décisifs pour compléter la mythologie Bad Ass (si ce n'est les origines d'Amadeus Kitty ).

Le travail de Motteler est très bon, renforcé par un découpage et une mise en scène de qualité. Mention spéciale pour les combats et les designs des personnages.

Pour finir, je vous laisse avec le résumé se trouvant à l'arrière du livre, preuve ultime que le scénariste Hanna est vraiment dans son monde lorsqu'il bosse sur Bad Ass.

« On pourrait penser que ça vient du jabot et de la perruque poudrée. La seconde me donne envie d'éternuer dans le premier. On pourrait penser qu'une fille qui emballe régulièrement Black Snake ne m'inspire pas la joie de vivre. On pourrait aussi relever sa fâcheuse habitude de me piquer des trucs... particulièrement des trucs que je viens de piquer... et c'est vrai que ça megonfle pas mal. Non, ce pourquoi ça ne peut pas marcher entre elle et moi, ce n'est pas qu'elle convoite aussi ce foutu bouquin ou son statut de brise-miches professionnelle. Non, la vrai raison... c'est le violon. »