Alors que Deadpool était un outsider des comics, devenu une référence de la culture pop de ces dernières années, le voilà qu’il a maintenant deux films ! Alors que le premier était moqueur du genre super-héroïque sans pour autant en être différent. Le second avait pour défi de remettre le couvert avec un personnage que tout le monde connaît et qui commence sa blague dès la promotion. Alors, est-ce que ces deux heures de films seront celles de trop ou le personnage va-t-il encore faire rire les foules ?

L’effet de surprise est passé, si on va voir ce film, on sait à quoi s’attendre. De la violence, des blagues vaseuses et un super-héros plus comique qu’héroïque. On retrouve évidemment tout ça dans ce film. Deadpool 2 remplit le cahier des charges sans en faire plus. On rigole mais les blagues sont parfois les mêmes que le premier film, avec les mêmes clin d'oeil. Le film a même tendance à s’autoréférencer, ce qui est assez prétentieux. Ensuite, l’humour brise tout le temps le 4^ème mur. Certes ce trait d’humour est prompt au personnage, mais il est en surdose, ce qui nous fait perpétuellement sortir du film. De plus, les blagues de ce genre sont celles qui marchent le plus facilement sur le public. Surtout que cet humour est fourbeusement utilisé pour justifier les faiblesses du scénario en se moquant des scénaristes. C’est drôle une fois, pas trois. Enfin, l’humour est trop souvent sous la ceinture, encore dans la facilité à mon sens. Donc un humour qui marche mais pas deux fois, manque de bol c’est déjà la suite. On rit comme si un bon pote sortait toujours la même blague. Cependant, certaines scènes ou moments sortent évidemment du lot et sont très réussis en matière de comédie.

Le scénario est plus travaillé que le premier. On a plus de lieux, plus de personnages et une intrigue avec un sens moral pour le héros. Ainsi, on se tourne plus vers les arcs comics des Marvel Now !. Pourtant le début du film fait injustement espérer une adaptation de la meilleure histoire du Merc' with a mouth dont je tairerais le nom pour ne pas spoiler (surtout qu'un des ennemis de cet arc apparaît dans le film en guest). Deadpool cherche ici la rédemption et une famille. Cette intrigue nous offre un mercenaire plus sentimental. Malheureusement, l’histoire peine à se mettre en place dans la première partie. Plusieurs scènes s’étirent vraiment en longueur, pour ne devenir que de la blague et n’apportant rien à l’histoire. Le scénario emploie des raccourcis et ellipses qui n’ont pas de sens mais, plongé dans le film, on ne fait pas attention. Heureusement le film nous gâte de plusieurs surprises et retournements de situations bien gardés par la promotion. Les scènes post-génériques sont un peu de l’auto-fellation mais concluent bien le personnage.

En termes d’action, on est servis par plusieurs combats géniaux et bien mis en scènes. On retrouve la violence et un gore bien plus trash que le premier. La badasserie ne revient cependant pas à Deadpool, qui est moins iconisé que dans le premier. Il est moins impressionnant en combat que ces acolytes : Domino et Cable. La mutante chanceuse est vraiment réussie, grâce au jeu de l'actrice, et son pouvoir est bien utilisé en terme comique comme d’action. Cable est porté par un Josh Brolin moins expressif qu’en Thanos. Bien qu’impressionnant en combat, on peut lui trouver une moue de tristesse étrange, si elle est volontaire, durant les scènes d’actions. Il n’en reste que le mutant du futur est cool sans être aussi classe que celui du comics. De plus, l'histoire du personnage est complètement eclipsée, faisant de lui un John Connor mixé au Soldat de l'Hiver. Enfin, on ressent mal une complicité naissante entre lui et le mercenaire. Pour les autres personnages, Doplinder est toujours présent et fait un bon ressort comique. Quant à Weasel, ses comparaisons à rallonge sont toujours là, tout comme son appoint. Petite mention aux autres seconds rôles vraiment réussis comme le magnifique Peter.

En bref pour ceux qui ne voulaient pas tout lire, Deadpool 2 ressort les mêmes ingrédients, la même sauce, le même pot mais touille différemment. Heureusement que le film n’aura pas de suite, selon Ryan Reynolds, car la surprise est passée et on sent un manque de renouvellement. Le film a compris une force du personnage, c'est qu'il fonctionne en intéragissant avec les autres, mais il est tombé dans la facilité du Deadpool brisant le 4^ème mur et un sens de l'humour très gras. Le film vaut le coup d’être vu si l’on aime le personnage, d'autant qu'on sent déjà l'arrivée de quelques memes.