Quoi de mieux qu'un synopsis pour démarrer sa review ?

Auteurs : Gruenwald, Mantlo, Englehart, DeFalco, Romita Jr, Milgrom

En cette fabuleuse période où un paquet d'adaptations Marvel sort au ciné, il est toujours bon de s'intéresser à ce qui les a inspirées. Par exemple, Thor : Ragnarok n'est pas uniquement l'amalgame de la saga du même nom et de Planète Hulk . On retrouve aussi quelques éléments faisant référence à l'album du jour : le tournoi des champions.

Petit rappel important. Nous sommes en 1982. Et la sortie de cette saga est un petit bouleversement car c'est le 1er crossover évènement pour l'éditeur. Même si on est habitué à en avoir un (voire deux) par an en ce moment, à l'époque, c'était la fête. Un des plus connus, Secret Wars, ne sortira que 2 ans plus tard et sera plus développé avec 12 numéros. Pour ce 1er essai, 3 seront seulement sortis.

Le pitch est assez simple. Le Grand Maitre (que Jeff Goldblum a incarné dans le MCU) affronte une autre entité avec un but bien précis en tête. Et pour régler les problèmes, une partie est lancée avec tous les super-héros du monde comme pions. Un "globe de la mort" est divisé en 4 et chaque équipe devra en avoir le plus pour gagner le match. Avec 12 membres de chaque côté, on aura 4 affrontements 3v3. Et voilà.

Le 1er numéro est uniquement réservé à la mise en place. Tout se déroule vite mais c'est assez plaisant de voir le gotha super-héroique de l'époque quasi-complet. C'est même la première rencontre entre collègues pour certains.

Et vient le clash. Effectivement, c'était assez original pour l'époque mais ça a pris un coup de vieux. Le truc de l'objet que chaque équipe doit récupérer a depuis été utilisé à maintes reprises, comme par exemple JLA vs Avengers de Busiek/Pérez. Mais le vrai problème réside dans le fait que ça se déroule de plus en plus vite. Si la mise en place et les rencontres entre héros prennent un épisode entier, les affrontements sont de plus en plus courts: on passe de 13/9/9/7 puis 6 pages pour la résolution. C'est expédié et c'est bien dommage.

Niveau combat, ça se tient. Le seul truc un peu bizarre reste Iron Man qui bat Miss Hulk avec un simple rayon répulseur. Sauf que dans le tas, il n'y a pas que des héros déjà connus. On a ici l'apparition de plusieurs personnages internationaux. Et les pauvres bougres n'auront pas vraiment marqué l'histoire de l'univers Marvel. Sabra restera avec le temps la plus connue (avec des apparitions par-ci par-là, comme chez les X-Men et Hulk ). Ces héros ont le mérite de créer certaines situations qui auraient pu être intéressantes si elles avaient été plus exploitées. Sabra, l'héroine Israëlienne, avec Le Chevalier D'Arabie, c'est quand même fort niveau signification. D'ailleurs, Captain Britain et Shamrock avec les problèmes Irlande du Nord / Grande Bretagne, c'est pas mal non plus. Mais ça ne débouchera que sur 2 ou 3 pauvres lignes de texte. Dommage.

Arrive donc la fin du tournoi. Et là, c'est le drame. Le score est de 2/2 donc match nul. Sauf que je ne sais pas ce qui s'est passé dans les bureaux de la rédac' mais le Grand Maitre se déclare vainqueur (WTF). Bref, et le pire c'est que ça se termine comme ça. L'ancien obtient ce qu'il veut et hop, tout le monde repart à la maison comme si de rien n'était. Une fin plus abrupte, tu peux pas.

Heureusement, Panini a eu la bonne idée de publier dans cet album les 2 Annuals Avengers et West Coast Avengers (oui, à l'époque, il y avait une 2ème équipe sur l'autre côte). Ceux-ci, inédits en France, sont un peu une suite au 1er tournoi. On retrouve les mêmes protagonistes qui souhaitent toujours voir leurs ambitions se réaliser, même si cette fois-ci les pions ne seront que les 2 équipes d'Avengers.

Et heureusement, on voit qu'avec l'expérience, c'est un peu mieux que la précédente saga. Même si on peut reprocher à peu près les mêmes choses, j'ai préféré cette histoire. Les combats étaient un peu plus intéressants (le 1v1 y fait pour beaucoup aussi) et équilibrés (quoique Miss Hulk perd encore un peu injustement, la pauvre...). Le 1er annual régle le match entre les 2 équipes alors que le 2ème met les participants restants contre une brochette de persos décédés ayant rapport à l'histoire des Avengers. Certaines personnes peuvent tiquer par rapport à la présence d'un perso proche de Captain America : rappelons qu'à l'époque, on ne savait pas qu'un auteur allait révéler qu'il n'avait jamais péri.

Cette fois-ci, pas d'erreurs à la fin mais la résolution est assez comique. Alors que l'univers est en péril, les héros vont appuyer là où ça fait mal, et c'est assez drôle. Même si la fin est assez rapide encore, c'est quand même un petit peu mieux.

Alors, en lisant cet ouvrage, ne pensez pas avoir une saga très intellectuelle. Néanmoins, même si ça a un peu vieilli par certains aspects, on prend quand même un petit plaisir enfantin à voir les héros s'affronter de cette manière, où tout est plus léger qu'à notre époque. Avec l'été qui approche, c'est parfait pour lire dehors.