La review du jour est un titre de HiComics : Invisible Republic Tome 1. Le numéro est écrit et dessiné par Gabriel Hardman. Pour le scénario, il est secondé par Corinna Bechko. Il est sorti le 21 février pour 15.90 euros.
 

Un régime renversé .

Un reporter déchu .

Une femme effacée.

Un journal secret.

Le régime galactique d'Athur McBride est tombé.

La messe est dite.

C'est du moins ce que pensait la population, jusqu'à ce que le reporter Croger Babb déterre le journal de Maia, la cousine cachée du dictateur. Elle y raconte l'ascension violente et audacieuse du plus grand révolutionnaire de l'univers. Effacée de toutes les archives officielles,Maia est aussi la seule à connaître les noirs secrets de ce héros du peuple.Croger Babb tient là le sujet de sa carrière. Sera-t-il prêt à tout risquer pour révéler la vérité ?

La lecture commence de manière assez difficile (sauf si vous avez triché et que vous avez lu le synopsis !). Si les dessins sont bons et que les premières pages donnent envie, il est vrai que les premières pages ne plantent pas vraiment le décor. On peut même dire qu'elles soulèvent pas mal de questions. Pour autant, il y a quand même des choses qui sont claires : ce n'est pas notre monde (on apprend plus tard que nous sommes en 2843) et il y a deux timelines. C'est-à-dire que nous suivons d'une part un homme et sa cousine (ou une femme et son cousin, comme vous voulez), et d'autre part un homme seul (par la suite, on apprendra que cet dernier agit 42 ans après les évènements survenus entre l'homme et la femme). Il faut attendre la fin du premier chapitre pour que le tout s'éclaire (et que le tout prenne une dimension plus intéressante) : l'homme seul lit le journal de la femme qui raconte ce que son cousin fait... Vous suivez ?

Pour autant, les évènements du passé sont peut-être le point fort de l'oeuvre. Non pas parce qu'il y a plus d'action et un peu moins d'enquête/d'espionnage, mais parce que le rythme est mieux maitrisé et que les deux personnages principaux, Arthur et Maia, ont un charisme fou. En ce sens, la scène du début avec ces derniers et les soldats est assez représentative de l'oeuvre : une scène forte, de la tension, de très bons dialogues, des débats, un bon découpage et une excellente mise en scène.

Tout ceci est possible grâce à l'univers, très différent du nôtre, pas tant que ça non plus. Oui, c'est un univers futuriste mais le comics ne fait que tendre vers la science fiction. Ce dernier point est en réalité plus que secondaire, ce n'est pas une carte qui est réellement jouée ici. Cette timidité est bienvenue dans le sens où elle facilite les liens entre les questions soulevées dans le récit et celles que chacun de nous pourraient se poser. En somme, un univers différent mais des questions identiques. A côté de cela, les informations sont suffisamment nombreuses pour que l'univers soit cohérent et ait ses propres caractéristiques (un futur sombre et malveillant).

Pour le reste, le récit est maîtrisé, la scène finale a des allures de "boucle bouclée" bien que l'on attende la suite avec impatience, la dimension politique est fascinante, l'univers complexe et atypique. Bref, une excellente lecture. On regrettera, tout au plus, qu'il n'y ait pas plus de passages directement tirés du journal de Maria. L'idée était bonne et a le mérite de casser la lecture pour laisser souffler le lecteur qui est pris, presque continuellement, dans un sacré rythme.

Pour ce qui est de la partie graphique, le travail est plus qu'impressionnant. Les traits de Gabriel Hardman accompagne parfaitement le récit. La colorisation est bonne et les covers sont sublimes.