[Review] Black Lightning 01x01 : The Resurrection

[Review] Black Lightning 01x01 : The Resurrection

Avec quatre séries estampillées DC Comics sur sa chaîne, la CW a misé sur une cinquième série DC (septième si on prend on compte Riverdale et iZombie dans les adaptations comics) pour proposer un héros peu connu du grand public : Black Lightning.
Si les "anciennes" séries ont toutes été des "origin story", Black Lightning possède la particularité de présenter un super-héros qui a déjà bien roulé sa bosse, puisqu’il a abandonné son côté héroïque pour se consacrer à sa vie civile. Alors, est-ce qu’avec cette nouvelle pouliche DC Entertainment et Warner Bros. arrivent à sortir du cadre mis en place depuis 2010 par ses autres séries de la CW ? C’est ce que je vous propose de découvrir ci-dessous...

Black Lightning est un personnage créé par Tony Isabella et Trevor Von Eden, dont le premier numéro de sa série solo parut en avril 1977. Il est important de mentionner que Black Lighning a été le premier super-héros noir créé chez DC Comics à avoir eu sa propre série, ce qui n'est pas rien. 
Né avec des capacités surhumaines, Jefferson Pierce (son identité civile), a grandi dans un quartier du sud de Metropolis connu sous Suicide Slum. Après le meurtre de son père journaliste Alvin Pierce, et rongé par la culpabilité, Jefferson quitte pendant un temps la ville avant de revenir y vivre avec sa femme Lynn, et leur fille Anissa. Il devient alors le principal du lycée de Garfield.
Au même moment, les quartiers sont pollués et dirigés par un gang criminel appelé The 100, avec à sa tête des politiciens véreux comme Tobias Whale. Épaulé par Peter Gambi, un homme bienveillant et étant un peu comme une figure paternelle, Jefferson accepte ses capacités de metahumain pour devenir Black Lightning et éradiquer le crime.

L’adaptation télévisée de Black Lightning reprend les grandes lignes de l’origin story du héros sans pour autant en dévoiler toutes les cartes d’un seul coup. Cet épisode pilote sert donc d’introduction au personnage de Jefferson Pierce, en tant qu'homme, père de famille et directeur de lycée. Autour de lui gravitent ses deux filles Annissa (Nafessa Williams) et Jennifer (China Ann McClain), deux adolescentes au caractère affirmé, mais n’ayant pas le même âge. La première est l’ainée et étudie la médecine tout en enseignant à temps partiel dans l’école Jefferson. Jennifer, la plus jeune, est très indépendante, parfois tête brûlée dans ses actions, et est une athlète comme son père.
Le passé de Jefferson est vaguement effleuré dans quelques flashbacks pour nous montrer, par exemple, le moment qui le pousse à quitter son costume de Black Lightning. Mais hélas, ce pan de sa vie a lourdement affecté sa famille puisqu’il est désormais divorcé de sa femme Lynn Stewart (Christine Adams) depuis des années.


  

D’entrée de jeu, la ligne directrice de Black Lightning propose une lecture claire et mature, ce qui sincèrement fait du bien face aux séries plus centrées "teenagers" DC Comics de la CW, ou autres séries de la chaîne tout court d’ailleurs. Et il est certain que le scénario de départ a été mûrement réfléchi avec l’envie de s’ancrer dans le réel du monde où nous vivons. Pour preuve, les dix premières minutes donnent l’ambiance. On y découvre la ville de Freeland (on change quand même certaines choses) en train de sombrer dans la guerre de gangs, la violence policière, les manifestations qui dégénèrent et dans la pauvreté dans les quartiers défavorisés.
En gros, c'est une fresque de la vie quotidienne pour des millions de personnes aux États-Unis, et même celle de milliards d’individus à travers le monde... Il est donc inévitable de faire le lien entre certains événements tristement d’actualité comme la mort d’un adolescent afro-américain abattu par un policier en juillet 2016 à Falcon Heights dans le Minnesota. Toutefois, la série prend également le temps de mettre en lumière les violences faites aux forces de l’ordre et n’est donc pas exclusivement portée sur une vision du problème global.

Ce premier épisode permet aussi d’ouvrir le débat autour de la pertinence d’un super-héros et de ses actes héroïques dans notre société.
Même s’il a raccroché le costume depuis neuf ans, Black Lightning est un justicier que personne n’a oublié et que beaucoup espère voir revenir. Mais Jefferson, lui, ayant subi assez de dégâts affectifs et physiques, n’a jamais repris son costume ni même utilisé ses pouvoirs. Pourtant, à sa manière il continue d'aider sa communauté. Le premier exemple vient dans sa façon de diriger son lycée, qui depuis sept ans n’a connu aucun fait de violence. Pour un lycée américain, ou lycée tout court, cela relève de l’exploit. À travers sa volonté d’aider les jeunes, le personnage de Jefferson met en avant l’importance de l’éducation et surtout d’y avoir accès. Le danger principal, surtout la tension et l’action, dans ce début de série vient de la présence du Gang des 100 comme dans les comics, dirigé par Tobias Whale, qui se distingue clairement de sa version comics.  Interprété par le rapeur Marvin "Krondon" James III, on est vite surpris de son allure bien loin des clichés des gangs de rues, et plutôt proche d’un Caïd de chez Marvel. Sous sa coupe évolue des sous-fifres installés dans les rues pour le commerce illégal de drogue, d’armes et de vols à la sauvette. L’exemple type vient de Lala (William Catlett), chef de gang, qui semble peser un certain poids dans les affaires de la ville.

 

Face à eux se dresse donc Jefferson Pierce, interprété par Cress Williams. Et on peut dire que l’atout principal de la série réside dans sa présence, son allure, et cette aura de respect et de force qu’il dégage. Exit le jeune homme de ses débuts, pour laisser place à un homme dans la quarantaine qui veut avant tout protéger sa famille, et pourquoi pas arriver à redonner une chance à son mariage. Le jeu de Williams est sincère et il est facile de percevoir les années douloureuses que porte cet ex-héros sur ses épaules. Et puis, ce n’est certainement pas sa plus jeune fille, Jennifer, qui va venir épargner quelques rides supplémentaires.
Il est difficile de développer plus sans vous spoiler, ou de même évoquer Lynn, sa femme, puisqu’elle n’est au centre de l’intrigue qu’en tant que mère divorcée inquiète pour ses filles (et la ville) et qui ne sait si elle doit oui ou non redonner une chance à son ex-mari. Pour ceux qui seraient effrayés de voir une romance comme on peut peut le voir dans Arrow, The Flash ou Supergirl, sachez qu’ici rien n’indique que les deux vont remettre le couvert. Et puis, même si cela s’avère être le cas plus tard, il est tout à fait crédible que le côté "adulte et mature" de la relation ne tombera pas dans le côté plus typé "adolescent" comme dans les autres séries DC de la CW.
Le reste du casting n'a pas non plus à rougir, notamment l’Inspecteur Henderson (Damon Gupton) qui fait ce qu’il peut pour gérer au mieux les récents débordements dans sa ville. On peut aussi parler de Peter Gambi (James Remar), ancien ami de Jefferson et qui connaît son alter-ego. Il rappelle d’ailleurs fortement Alfred Pennyowrth dans Batman.

 

Du côté de la réalisation, on est dans le classique sans pour autant faire dans le médiocre. Les plans de caméras fait par Salim Akil se tiennent dans les 3/4 de l’épisode jusqu’au final et son côté héroïque costumé.
Eh oui, parce que même si l’épisode possède une bonne base, un pitch qui fonctionne et un casting charismatique, il souffre assez du fait que cela se passe sur la CW justement. Le costume revisité de Black Lightning est en accord avec son temps (plus moderne) mais les effets spéciaux ne sont pas encore des plus aboutis. C'est notamment les effets audioss autour de l’utilisation des pouvoirs de Jefferson. Si visuellement cela est acceptable, le son fait vraiment cheap.
Petit plus pour le clin d’oeil fait au costume de la version comics du héros, puisqu'on peut le voir rapidement à l’écran (et en action) dans une scène flashback. Et en y réfléchissant bien on est content que le costume ne soit plus le même dans la timeline actuelle de la série.
Petit mot sur la bande-son qui est en accord avec le milieu dans lequel se déroule l’histoire puisque c’est avant-tout des morceaux de hip-hop underground, qui rappellent la série Empire de la Fox et son ambiance. Pour les non-amateurs de ce genre de musique, pas de crainte, cela ne dérange en rien le suivi de l’histoire !

En somme, ce premier épisode de Black Lightning laisse entrevoir un très bon potentiel en abordant des thématiques actuelles de notre monde.
Les personnages, surtout celui de Jefferson Pierce, parlerot aussi bien aux adultes, aux parents, mais aussi aux plus jeunes de par l'écriture mature et réfléchie. Et si depuis le lancement de Arrow sur la CW, d'autres séries accès plus adultes comme Jessica Jones et Luke Cage de Marvel sont passées par là, il est intéressant de voir que DC Entertainment et Warner Bros. tentent de montrer leur envie de proposer quelque chose d'équivalent. A noter que la comparaison avec Luke Cage est inévitable, mais cela n'a rien d'étonnant quand on sait que Tony Isabella avait écrit du Cage avant de créer Black Lightning. Alors si les séries DC Comics de la CW vous ont quelque peu déçu, il serait judicieux de donner sa chance à cette nouveau show puisque son écriture et son traitement sont très différents de ses aînés.


Pour ceux qui ce demande si la série pourrait à terme interagir avec le reste du Arrowverse, cela semblerait envisageable selon les créateurs, mais en tout cas pas dans cette première saison... Et vous savez quoi ? Si la série continue de se développer de cette manière, en restant adulte et cohérente, sans oublier de s’améliorer au niveau du rendu du costume et du CGI, il serait peut-être préférable qu'elle reste dans son coin et ne rencontre jamais celles du Arrowverse, tant elle pourrait en être fragilisée.

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Le fait que le héros ne soit pas "un petit nouveau"
- Les acteurs principaux et secondaires
- La présence et le charisme de Cress Williams
- Les thématiques ancrés dans le réel
- Elle se démarque (déjà) de ses "soeurs" DC de la CW

LES POINTS FAIBLES

- Le costume qui n'est pas encore aboutit
- Les effets spéciaux, surtout audio
- Le manque d'assurance de la part de la réalisation dans les scènes héroïques

 

3.5

Une belle mise en appétit pour la suite !

Conclusion

Black Lightning s'ouvre sur une promesse de vouloir faire plus adulte que les autres séries DC Comics de la CW, et les idées sont là. Les thématiques en accord avec notre monde nous permettent de rentrer dans le récit, et le charisme etde Cress Williams en héros électrique fait des étincelles.

 

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  • Stingrayfell
    Stingrayfell

    il y a 6 ans

    Merci pour la review.

    J'ai été déçu des series CW apres la saison 2 de Arrow avec l'arrivé de leur Flash tout est devenu niais alors que les 2 premieres saisons de Arrow etait tres bien scénarisées. Là avec Black Lightning ça me donne envie de me relancer dans une serie tv DC en esperant qu'ils ne l'integrent pas au Arrowverse. 

    Black Lightning n'est pas le premier heros black de DC, c'est le Green Lantern John Stewart qui a été créé en 1971. D'ailleur je crois que la femme de Jefferson, Lynn Stewart, est la soeur de John Stewart.

  • La Nuisance
    La Nuisance

    il y a 6 ans

    C'est remettre le couvert, pas le couvercle ...
    Sinon la serie a l'air interressante, je croit que je vais aller faire un tour sur Netflix ce week end

  • Thomas C.
    Thomas C.

    il y a 6 ans

    En passant, la série a été mise à jour sur le site si vous voulez donner votre avis ou bien avoir des infos sur les prochains épisodes ! C'est par ici : https://www.mdcu-comics.fr/adaptations/series-tv/black-lightning/101/
    Et pour rappel, la série sera disponible sur Netflix avec une semaine de décalage (1er épisode prévu pour le 23 janvier).

  • Bubl
    Bubl

    il y a 6 ans

    Correction Black Lightning n'est pas le premier super héros noir de chez DC mais le premier à avoir sa propre série.