New-York. 1979. Un étrange bateau abandonné est à la dérive dans la baie de la Big Apple. Abordé par la brigade fluviale New-Yorkaise, le navire cache à son bord un zombie qui s'attaque aux forces de l'ordre avant d'être abattu et de disparaître au fond de l'eau. Après enquête, il s'avère que le bateau appartenait à un certain Bowles qui semble avoir disparu au large de l'île de Matu dans les Antilles. Anne Bowles, sa fille décide alors de partir à sa recherche, aidée par le journaliste Peter West et les plaisanciers Brian Hull et Susan Bartt.
Arrivés sur l'île de Matu, ils vont faire la connaissance du Docteur Menard qui recherche un remède contre une mystérieuse maladie qui ramène les morts à la vie, les transformant en zombies cannibales…

Et de quatre ! Voici sous nos mirettes ébahies ce Zombie #4  sorti chez Eibon Press en avril 2017 ! Comme la fin de Zombie #3 le laissait entrevoir, l’apocalypse zombie est en phase de déferler sur le monde dès les première pages du comics. Le crescendo initié dès le premier tome poursuit son petit bonhomme de chemin vers un climax dont on se souviendra encore longtemps…
Il faut dire aussi que Stephen Romano et Michael Broom  ont mis les petits plats dans les grands pour faire honneur à la dernière partie de l’Enfer Des Zombies de Fulci en reprenant à leur compte toute la brutalité de la fin du long métrage.

Ainsi, la déferlante de zombies en forme de carnage sur l'île de Matu est d'une redoutable intensité et pousse les personnages dans leurs derniers retranchements : Brian Hull qui s'était promis de ne plus prendre une arme après les meurtres qu'il a commis lors de la guerre de Vietnam devient une véritable machine à tuer, Peter West quant à lui, combat sa lâcheté pour survivre et gagner l'amour d'Anne Bowles, tandis que le Docteur Menard attend patiemment la mort en enregistrant son propre testament, en forme de mea culpa.

En effet, le scientifique avouera tous ses nombreux crimes et dévoilera que la mystérieuse maladie qui transforme les morts en zombie n'est pas l'effet de pratiques vaudous mais de l'empoisonnement des points d'eau par des déchets toxiques qu'il a lui-même initié pour étudier leurs conséquences sur la population de Matu…

Après un combat acharné contre les morts-vivants, les survivants quitteront la petite île des Antilles en direction de New-York. Arrivés dans la baie de la Big Apple, ils ne pourront que constater l'étendue du carnage : la ville est infestée de zombies et l'extinction de la race humaine est déjà bien entamée malgré une armée US menée par un Colonel héroïque, illustré sous les traits de Lucio Fulci !

Petite cerise sur le cake de viscères, les dernières pages de Zombie #4 qui représentent le massacre des New-Yorkais par toute une horde de morts-vivants façon boucherie gore (les enfants, les femmes enceintes, les handicapés, les nouveau-nés et les personnes âgées ne seront pas épargnés) sont l'œuvre de l'excellent Pat Carbajal qui prendra le relais de Michael Broom dès le prochain Zombie #5.
Une manière pour Stephen Romano de faire une petite une p'tite rupture tranquille entre la clôture de l'adaptation de l'œuvre de Fulci dans ce Zombie #4 et le début d'une nouvelle histoire en forme de suite directe du film dans le Zombie #5.

Autant le dire tout de suite : Pat Carbajal est excellent. Son style est nerveux, son très plutôt fin et il se détache un peu de l'influence 90's de Michael Broom pour aller lorgner du côté du costaud Ed Repka... On peut donc s'attendre à de bien belles illustrations dès le prochain numéro, d'autant plus que le coloriste Fatboy est lui aussi de retour !

Biiiiiim ! Zombie #4 clôture avec aplomb la première partie de l’arc narratif Lucio Fulci’s Zombie, parfaitement calquée sur le film l’Enfer Des Zombies. Avec ce final grandiose et apocalyptique à l’image de la dernière scène choc du métrage du réalisateur Italien, Stephen Romano, Michael Broom et Pat Carbajal ont mis un point (poing ? Fist fucking ?) d’honneur à rendre un vibrant hommage à l’œuvre du maître de l’horreur et ce, sans jamais dénaturer son œuvre initiale. Bien au contraire, avec ce scénario ultra bien ficelé et ces dessins craspecs, Stephen Romano et son équipe d’Eibon Press peuvent bomber le torse et lever fièrement la tête avec cette série de qualité qui restera dans les annales du genre !