Ce deuxième tome de Mighty Thor est aussi le dernier. La série avait bien commencé, et avait introduit un nouveau Thor en version féminine avec beaucoup de potentiel. La conclusion sera-t-elle à la hauteur ?

Pour bien situer ce récit, je vous invite à relire la critique du tome 1 de Mighty Thor . Le run de Jason Aaron sur le personnage de Thor est très intéressant à lire, et a débuté il y a quelque temps. Cependant, les events Marvel chamboulent parfois ce qui aurait pu être une continuité très simple. Du coup, lorsque, suite à Original Sin , Thor apprend quelque chose qui le rend indigne de manipuler le marteau Mjölnir, une nouvelle série Thor a été publiée au lieu de continuer la précédente. C’est celle qui nous intéresse ici. Mjölnir ne sera pas resté longtemps sans partenaire, puisqu’une femme arrive à le porter, et devient le nouveau Thor. Son identité reste un mystère, et nombreux sont ceux qui désirent la savoir.

Voilà à peu près où on en était dans le tome 1. Pourtant ce tome 2 ne commence pas par la suite de cette histoire, mais par trois courts récits. Il s’agit en fait d’un Annual que Panini publie en début d’album. Chacun de ces récits se déroule dans un temps différent. Le premier se situe dans le futur, où Thor est un vieux dieu qui essaie de reconstruire une Terre morte. Le scénario de Jason Aaron est assez sombre, mais touchant, avec des dessins peu transcendants de Timothy Truman. Le deuxième récit se passe dans le présent avec la Thor actuelle. On trouve aux commandes un duo de femmes, composé de Noelle Stevenson au scénario et Marguerite Sauvage au dessin. Sans conteste la réussite de cet Annual. On y suit la nouvelle Thor qui veut faire ses preuves auprès du trio Palatin. Le ton est léger, et la lecture agréable, avec de jolis dessins aux couleurs pastelles.

Le troisième et dernier récit court se passe cette fois dans le passé, avec un scénario de Phil Brooks et des dessins cartoon de Rob Guillory. On est ici dans l’humour pas très fin avec un concours de boissons alcoolisées entre Thor et Mephisto. Cette histoire n’est là que pour la blague, et ne va pas chercher bien loin. L’Annual a le mérite de proposer une variété d’histoires, mais tout ça reste malgré tout assez anecdotique, et on est content de revenir à notre série principale ensuite. On retrouve donc nos personnages là où on les avait laissés. Odinson (puisqu’il n’est plus Thor ) continue son enquête pour découvrir qui est la nouvelle Thor. Cette dernière s’intéresse de près à Dario Agger qui est en train de mettre en place un marché entre Roxxon et l’elfe noir Malekith. Odin cherche aussi à avoir l’identité de l’héroïne, mais utilise des moyens plus brutaux : il envoie le Destructeur !

Le plaisir de lecture est bien là, avec ces différents protagonistes dont les intrigues se croisent. La dose de mystère suffit à nous rendre curieux d’en connaître le dénouement. L’action est bien dosée, et superbement mis en image par Russell Dauterman. Son trait est fin et souple, ses dessins hauts en couleur et ses planches posées et maîtrisées. C’est vraiment un régal pour les yeux. Le scénario d’Aaron tient la route malgré quelques fausses notes, notamment un groupe de super-héroïnes qui sort d’on ne sait où. Un autre défaut vient de Marvel avec l’arrivée de Secret Wars. En effet, l’intrigue principale n’a aucune conclusion, et pour avoir la suite, ce sera dans une autre série : en France, ce sera All-New Thor qui sort le 13 septembre prochain.

C’est dommage de relancer comme ça les séries, puisque ça hache inutilement le run de l’auteur. Et si ce choix est imputable à Marvel, il est dommage aussi que du côté de Panini, toute la série Mighty Thor n’ait pas été publiée dans un unique album comme je le faisais remarquer dans ma critique du tome 1. Ce tome 2 ne contient au final que trois numéros américains de l’intrigue principale… Reste que l’histoire avance de la plus belle des manières en nous révélant sur la fin l’identité de la nouvelle Thor, ce qui offre un potentiel très intéressant pour la suite. Finalement, le ressenti de l’album est en demi-teinte à cause de choix éditoriaux pas très pertinents, mais l’histoire en elle-même est bonne, et on a hâte de lire la suite.