Le Doctor Strange est de retour avec ce deuxième tome de sa série régulière. Le premier avait posé de bonnes bases pour que même le néophyte le plus total puisse s’y mettre (critique). Une grosse menace prenait forme, et on avait hâte de connaître la suite. Ça tombe bien, la voici !
L’Empirikul, après avoir tué la magie dans plusieurs dimensions, se retrouve dans celle qui nous intéresse. Tous les magiciens de la Terre s’unissent donc contre cette menace, avec au centre, le Sorcier Suprême, le Doctor Strange. Jason Aaron, le scénariste reprend l’histoire là où il l’avait stoppée. Les mages combattent l’Empirikul, et à la fin du premier chapitre, la magie est pratiquement éradiquée du monde. L’histoire de l’ennemi est développée, et on comprend mieux ses intentions. Il permet à Aaron de mettre en exergue l’opposition entre la technologie, la science, et la magie, la croyance. C’est plutôt malin, même si finalement assez classique. Pourtant la menace est ici assez élevée, et les enjeux suffisamment importants pour capter notre attention.
Le premier chapitre est suivi d’un autre intitulé Last Days of Magic. Il s’agit en fait d’un one-shot qui nous présente plusieurs combats de mages, écrits par Aaron, mais aussi par Gerry Duggan et James Robinson. Ces chroniques, malheureusement un peu quelconques, de la bataille en cours nous sont racontées par le biais de Zelma Stanton, qui suit tout ça par les livres de la bibliothèque de Strange. Ce nouveau personnage qui a surtout permis dans le premier tome à initier les néophytes à l’univers de la magie de Marvel, est ici un peu délaissé, même s’il aura tout de même une utilité. Mais la force du récit d’Aaron est vraiment de nous créer en quelque sorte un nouvel univers, puisque le scénariste y développe aussi les nouveaux personnages qu’il avait introduits dans le tome précédent.
Son but semble véritablement de créer un univers magique au sein de l’univers Marvel. Il regroupe des personnages plus ou moins récents qui sont tous liés à la magie. On a des très connus, comme la Sorcière Rouge, Magie ou Doctor Voodoo, mais aussi des moins célèbres comme Chondu créé en 1960, ou un vieux personnage, Monako, datant des années 40. Et bien sûr, on retrouve ceux qu’Aaron a créé pour l’occasion comme le Comte Kaoz, Professeur Xu ou Mahatma Fatalis. Bref, tout ce petit monde s’unit pour lutter contre la menace de l’Empirikul. Ils vont pour cela rechercher des bribes de magie se trouvant dans des artefacts disséminés dans le monde. Beaucoup d’aventure, et surtout d’action sont au programme.
Ce qui est très intéressant, c’est l’envergure que prend l’histoire. En effet, tout l’univers Marvel est concerné par la menace que seuls les mages peuvent contrer. Pourtant, malgré le niveau de danger, la résolution arrive peut-être un peu trop rapidement. Et on commence à se demander si ce n’était pas qu’une mise en bouche, puisqu’Aaron semble avoir une autre idée derrière la tête pour la suite de la série. L’album est loin de conclure l’intrigue, et une nouvelle menace, basée sur une idée très intéressante et personnelle pour Strange peut relancer rapidement l’intérêt. Ne comptez pas sur moi pour en dire plus ! De toute manière, malgré cette conclusion un peu rapide, l’ambiance est excellente, et inventive. On prend beaucoup de plaisir à lire les aventures de tous ces mages.
De plus, bien que l’ambiance ne soit rose, Aaron évite la tragédie en nous offrant un certain second degré. Ce n’est pas à proprement parler de l’humour, mais un détachement sur les évènements. Le scénariste semble vouloir à tout prix que l’on associe la magie à l’émerveillement, et non à l’horreur que ça pourrait être. Et ça marche plutôt bien, surtout avec les dessins de Chris Bachalo qui nous emmènent vraiment ailleurs. Ses planches sont toujours extrêmement riches (certains diront chargées). Son style si particulier divise, moi j’adore. De plus, dans cet album, d’autres dessinateurs lui viennent en aide, chacun s’occupant d’un mage différent. Sans être aussi poussée que ce qui est fait dans le Moon Knight de Jeff Lemire (voir ici et là), la légère variation d’ambiance est un point positif pour la série.
J'en profite pour relever une faute récurrente sur ce site (et ailleurs): on écrit "à proprement parler" pas "parlé" c'est une locution invariable et après "à" c'est toujours l'infinitif.
Ceci n'enlève rien à la qualité de cet article qui donne envie. Je pense m'acheter les Dr Strange arpès avoir longtemps hésité !
Donc à "proprement parler" n'est pas proprement écrit ?
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