Alors que l’entreprise de Tony Stark est mal en point, on assiste au retour en force de la Parker Industrie qui s’est établit à travers le monde. Justement, ce dernier point nous amène à nous demander si voir Peter Parker millionnaire et agissant à travers le monde entier ne ressemblerait pas trop à un Batman Inc. ou à un Tony Stark. Et rien de mieux pour répondre à cette question que par la critique du tome regroupant le premier arc, j’ai nommé All-New Amazing Spider-Man T01, écrit par Dan Slott et dessiné par Giuseppe Camuncoli.

Remettons-nous d’abord dans le contexte. Cette nouvelle série Amazing Spider-Man  a été lancée à l’occasion du relaunch All-New, All-Different Marvel. Elle se situe 8 mois après Secret Wars. Peter Parker est alors millionnaire, sa société Parker Industries (PI) possède 47 immeubles à travers le monde et il se sert d’une doublure (ici, Hobie Brown alias le Rôdeur) pour tromper le public. Ah, et aussi, 27 personnes sont au courant de son identité secrète. Maintenant que nous avons fait les présentations, passons à la review.

Alors, commençons par répondre à la question principale : est-ce que Peter Parker est un Bruce Wayne ou Tony Stark bis ? Eh bien NON, j’insiste sur ce point, Dan Slott fait justement attention. Le Spider-Man que nous avons dans cette série est toujours le même, toujours là à faire ses vannes (drôle ou pas, ça dépend de votre opinion), à assumer ses responsabilités. Et c’est là le gros point fort de ce nouveau Parker. Exit le personnage qui a dû mal à gérer ses affaires et est un peu immature sur les bords, on a là un vrai chef qui fait plaisir à voir. On aurait dû avoir cette version juste après la saga Superior Spider-Man . Mais bon, Spider-Verse servait justement à affirmer le côté leader du personnage, donc on peut pardonner.

D’ailleurs, en parlant de Superior, on pouvait redouter que cette saga n’apporte pas de conséquences à long terme. Détrompez-vous, le Spider-Man que nous avons là se sert de certains éléments comme différents protocoles (ici différentes cartouches de toiles) de la même manière qu’Octopus. Il est donc plaisant de voir Dan Slott réutilisant la continuité. Ainsi il montre que même si une saga date de quelques années, elle n’est pas oubliée pour autant dans l'univers du tisseur. De plus, il est aussi agréable de voir que l’auteur nous fait ressortir d’anciens personnages qu’on pensait « oubliés » et de les revoir dans l’entourage de Peter Parker. De même, leurs interactions avec ce dernier sont bien écrites.

On va finir cette partie avec les intrigues. Quand on dit nouvelle série (même si en fait, c’est juste que la série revient au numéro 1 en VO), forcément, on s’attend à quelque chose d’accessible avec une nouvelle intrigue et de nouveaux méchants. Et c’est justement ce que fait Slott avec le Zodiac. Ce groupe d’ennemi est ici la menace principale. Même si l’histoire avec eux ne se termine qu’à la fin du tome suivant, celle-ci reste agréable à lire. Néanmoins, Slott ne se limite pas qu’à eux. En effet, PI étant une société mondiale, il est normal que le Zodiac ne soit pas sa seule menace. Vous verrez donc une multitude de sous-intrigues se lancer, et c'est justement ce qui fait l’une des forces de ce tome. En plus d’accrocher le lecteur, Slott lui donne plusieurs raisons de rester dessus au vu des événements prometteurs à venir. Bon, maintenant que j’ai fini de parler du scénario, on va s’attaquer aux dessins.

Je me rappelle la première fois que j’ai vu les dessins de Camuncoli sur la série Amazing Spider-Man  (l’arc du Lézard : « Retour Impossible », avant le numéro 700), ce n’était pas ça. Je veux dire, c’était lisible mais bon, on aurait préféré un autre artiste. Néanmoins, au fur et à mesure qu’il dessinait des numéros de la série Spider-Man, l’artiste se mit à améliorer son trait. On sentait que celui-ci commençait à s’habituer à dessiner du Spider-Man, à tel point que maintenant, je suis content qu’il s’occupe de la série.

Son trait est plus épuré qu’avant et son style correspond bien à ce nouveau Peter Parker, à savoir un type mature. Et aussi, les scènes d’actions sont assez dynamiques. J’aime bien le procédé qu’il utilise pour montrer plusieurs mouvements de Spider-Man en une case. Cela ne pénalise pas la lecture vu qu’il suffit d’un peu d’imagination et tout s’enchaîne dans notre tête, sans pour autant avoir besoin de regarder les cases/pages suivantes. De plus, les couleurs faites par Marte Gracia correspondent parfaitement à son style, donc de ce côté, on a une bonne équipe.

Pour conclure, on a là un bon tome de Spider-Man, à la fois rafraichissant sans pour autant dénaturer le personnage. Slott sait où il va, et toutes les pistes lancées le prouvent. De plus, les dessins permettent d’apprécier davantage l’histoire et correspondent bien à ce nouveau Peter Parker, à savoir une personne mature.