Glénat continue sa collaboration avec Benitez Productions, et nous propose une autre de ses séries, intitulée Wraithborn. Antérieure à Lady Mechanika, ce premier tome nous montre un précédent travail de Joe Benitez. Nous allons voir s’il est du même niveau.

La série Wraithborn a débuté sa publication aux Etats-Unis en 2006 chez le label Wildstorm de DC Comics. Joe Benitez ayant lancé sa propre maison d’édition, il décide de récupérer les droits de celle-ci. Une fois fait, il a retravaillé les planches, et rajouté quelques éléments. Cette « Director ‘s Cut » est ensuite ressortie en comic shops. C’est cette version que nous propose Glénat, et c’est tant mieux. On remarquera cependant plusieurs éléments un peu décevants. D’abord, si vous aimez Lady Mechanika et que vous avez son tome 2, vous aurez la réédition de six pages dans cet album, avec une colorisation légèrement différente. Autre chose, Wraithborn est en réalité une mini-série. Il n’y a pas de suite pour le moment. Mais si Glénat note que c’est un tome 1, peut-être que l’éditeur a des informations que l’on n’a pas, notamment que Benitez prévoirait une suite ? Ou alors c’est un coup commercial ? Wait and see…

Le scénario de ce premier tome de Wraithborn est de Marcia Chen, qui est aussi responsable de l’histoire du tome 3 de Lady Mechanika. Le récit se focalise principalement sur le personnage de Mélanie Moore. Dès le début, elle combat des espèces de démons. Nous aurons le droit après ces quelques pages d’introduction à un flashback qui vont nous raconter comment elle en est arrivée là. Le procédé est classique, mais efficace. Je vous le signale tout de suite, toute l’histoire n’est pas contenue dans cet album. Même si on a vraiment les origines du personnage, et une histoire complète, les wagons ne sont pas vraiment reliés entre ce début et la fin du tome. Mais comme dit précédemment, peut-être qu’une suite arrivera un jour. Bref, on découvre donc Mélanie, une adolescente timide, maladroite et invisible dans son Lycée.

En parallèle, on suit une organisation, un genre de secte, appelée les Zanshins. Ce qu’on comprend, c’est qu’un certain Valin doit recevoir le Wraithborn possédé par l’un de ses frères. Avant que ça n’arrive, l’actuel propriétaire va subir une attaque mortelle, et dans un ultime geste va confier le Wraithborn à Mélanie. L’histoire fait penser à Buffy notamment, avec une lycéenne qui se retrouve avec un pouvoir qu’elle va devoir utiliser pour lutter contre des démons. Malheureusement, ne vous attendez pas à ce que ça aille beaucoup plus loin. Le récit est très classique, assez prévisible et sans grosse surprise. L’intérêt ne se trouve pas là, mais plutôt dans la façon de raconter l’histoire. L’écriture de Chen est très agréable, et on prend tout de même beaucoup de plaisir à découvrir cet univers, certes moins original que celui de Lady Mechanika.

L’autre grosse qualité est bien sur le dessin de Benitez, même s’il semble tout de même moins à l’aise que sur Lady Mechanika. Ses personnages sont assez rectilignes, certains plans larges sont imprécis et un peu maladroits. Tout ça est largement rattrapé par le design des monstres, et des tenues des personnages. De plus, certaines planches sont tout de même magnifiques, et très classes. La série est aussi moins bavarde que Lady Mechnika, et les scènes d’action un peu plus nombreuses, et très bien construites. Finalement, même si ce n’est pas la sortie de l’année, la lecture est assez agréable pour passer un bon moment, suffisamment en tout cas pour regretter de ne pas avoir la suite ! L’ambiance rappelle beaucoup les séries Top Cow des années 90, style Witchblade. En bonus, l’album propose une galerie de couvertures, toujours agréable à regarder.