[Review VF] Hellboy en enfer 02. La Carte de la Mort

[Review VF] Hellboy en enfer 02. La Carte de la Mort

Toutes les bonnes choses ont une fin. Pourtant, une des raisons pour lesquelles j’aime les comics, c’est justement parce que je n’aime pas les fins. L’histoire de Batman ou de Spider-Man ne finira jamais. Les auteurs se succéderont et trouveront toujours quelque chose à raconter. Hellboy ne fait pas partie de ces personnages, et sa série se termine ici, avec ce tome 2 de Hellboy en Enfer. Difficile pour un lecteur qui la suit depuis plus de 20 ans d’arriver à cette conclusion. Cette fin est-elle à la hauteur des attentes ?

L’histoire de Hellboy n’est pas si simple. Sa série, dont les arcs forment pratiquement des mini-séries, n’est pas linéaire, et fait souvent des retours dans le passé. Elle s’était déjà pratiquement terminée avec la mort du personnage. Pourtant, Mike Mignola, son créateur, avait vite lancé une nouvelle série régulière, racontant donc l’aventure de Hellboy après sa mort, en Enfer. Elle n’aura duré finalement que deux tomes. Nous retrouvons dans ce second album le personnage qui erre en Enfer. Il a déjà provoqué pas mal de dégâts, puisqu’il a notamment tué Satan. Il a fait un gros ménage parmi les démons, et a fait chuter Pandémonium. Cependant, certains survivants commencent à se regrouper afin d’essayer de sauver de ce qu’il reste des enfers. L’histoire continue donc ce qui avait été amorcé dans le tome 1.

La vision de l’Enfer par Mignola est très bien trouvée. Si Hellboy juste avant sa mort errait déjà sur Terre dans une ambiance mystique et floue, l’auteur pousse ici encore un peu plus loin le trip. Il déconstruit sa narration afin de nous faire lâcher prise. Le sens se perd, et le récit se permet de partir n’importe où. L’album commence avec Hellboy qui discute avec deux historiens qui souhaitent cartographier les enfers. Puis, le personnage se retrouve à Prague à jouer aux cartes avec un vampire. Et tout l’album est comme ça, enchainant les scènes les plus étranges. La construction même de ses planches permet de donner un sentiment de bizarre. Il y a régulièrement des flashs d’autres instants, dans lequels on a, par exemple, les personnages qui sont humains dans une case, et qui sont des squelettes dans une autre. Par son talent de la narration et de la mise en page, Mignola nous offre une ambiance inédite, et une version très inspirée de l’Enfer.

Pourtant, tout n’est pas original puisque, comme à son habitude, le récit est très référencé. De plus, Hellboy va rencontrer plusieurs personnages qu’il a connu de son vivant. Cet album a aussi la force d’être un tout. Le début résume plutôt bien le tome précédent, et on assiste aussi à quelques flashbacks autour de la vie du personnage. Après avoir lu ces histoires pendant des années, il y a une certaine tristesse et mélancolie qui se dégagent de ces pages. Sentiments soulignés par l’Enfer qui semble vivre ses derniers moments. Bref, on lit ce récit chargé d’émotion, en se demandant le choix que va faire Mignola pour conclure sa série. Dans le dernier chapitre, Hellboy n’est pas le protagoniste principal. C’est un démon qui raconte la dernière aventure du personnage. C’est devenu en quelque sorte une légende.

Je ne vous raconterai pas la fin, mais je vous préviens : Mignola a choisi une fin assez subtile. Ne vous attendez pas à une fin hollywoodienne et bourrée d’action, qui finirait la série sur une apothéose. Non, il s’agit juste d’une fin dans son sens le plus intimiste, et assez abrupte. N’oubliez pas que le personnage est déjà mort. Bien que la conclusion ne soit pas épique au sens strict du terme, Hellboy a tout de même une sacrée classe, dont la surprise est un peu gâchée par la couverture de l’album. Et il fait ce qu’il a toujours fait, bouclant la boucle, et fermant comme il se doit la série. Tout n’y est pas clairement expliqué, une part est laissée au symbolisme, et à l’interprétation. La fin est ouverte, mais c’est bien une fin. Mignola qui a géré pratiquement tout le scénario et les dessins de la série veut tourner une page, et c’est fait d’une belle manière. En bonus l’album offre un épilogue par l’auteur, suivi d’une histoire courte, et d’un sketchbook.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

L’enfer de Mignola
Le dessin
L’ambiance

LES POINTS FAIBLES

C’est fini !

 

5

Excellente conclusion

Conclusion

Ce n’est probablement pas la dernière fois que l’on voit Hellboy, mais la fin de sa série régulière est tout de même chargée en émotion. Une conclusion digne de ce qui a précédé !

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